Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R]
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Sujet: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 18.04.12 22:08
GEMMA & LUKÀS
Les amitiés naissantes provoquent l'enthousiasme, mais les anciennes, qui prend la peine de les nourrir ? Tout le monde s'accorde à dire que ne pas se voir pendant un mois n'est pas grave, qu'on se retrouve comme si on s'étaient quittés la veille. Grossière erreur : les proches ne se plaignent pas car l'ancienneté est censée rendre compréhensif, mais ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas blessés. Et c'est comme ça qu'on les perd, en les décevant. A force de les annuler, de les reporter indéfiniment. En n'étant pas là pour écouter ce qui change dans leurs vies et qu'ils finissent par aller confier à d'autres.
Mon réveil est toujours pareil, tâtonnant, incertain et encore empli des brumes de mes songes. Chaque matin je revis la même chose, je pense, je veux sortir de mon lit et j’ai deux morceaux de bois à la place de mes jambes. Avec lassitude, je m’extirpais de mon lit, aidant mes jambes à l’aide de mes bras avant de récupérer mes béquilles, mes deux nouvelles meilleures amies. C’est dans une routine effarante que j’entamais ma journée répétant les mêmes gestes, faisant les mêmes constats. Je ne progressais pas assez vite, je n’avais pas progressé assez vite, même avec le sourire il est possible d’être dépassé, de juste vouloir remballer ses valises et laissé derrière soi tout ce qui nous retient en arrière. Pour ma part il s’agissait de mes jambes bien que je marchais presque sans mes béquilles, plus je faisais des progrès, moins j’avais de patience pour la suite. Il me fallait plus de résultats et alors que je me servais une tasse de thé je me sermonnais moi-même en titubant jusqu’à ma chaise mes béquilles dans les mains. Il s’agissait de vagues progrès, d’un petit pas par ci, d’un autre pas par là. Mais au final j’amassais les centimètres. J’amassais les mètres et bientôt mes chaussures pourront manger le bitume comme avant.
Une fois un vague petit déjeuner avalé et ma tasse de thé finie, je prenais mes clés, une veste et mon Ipod pour aller travailler. Je devais être un des premiers à sortir de chez moi en ville, j’avais encore mes horaires de surfeur. Je sortais à l’aube prêt à attendre la vague parfaite lorsque je frôlais l’infini sur mon bout de bois. Les temps ont changés, maintenant je n’allais pas flirter avec un bout de bois, mais plutôt un magasin de planches. Comme tous les matins, mon père vint me chercher en voiture. Avant c’était ma mère qui tenait à me conduire, mais à force de me stresser en répétant sans cesse que je devais continuer à me promener en chaise roulante, j’avais accueilli avec joie l’offre de mon père de remplacer ma mère. Une fois au magasin, je le remerciais. D’ici je pouvais voir la mer, mon ancien royaume que peu à peu j’oubliais. Je devais avouer que parfois encore je me prenais à rêver d’une vague, une belle vague, celle qui aurait pu me mener plus loin, plus haut. Parfois encore j’en rêvais, mais parfois aussi ce rêve se transformait en cauchemar lorsque cette belle vague m’avalait. Ouvrant le magasin, je bloquais la porte avant d’allumer tout finissant par me retrouver derrière mon comptoir, mes béquilles dans un coin. Comme tous les matins je branchais mon Ipod à la chaine hi-fi du magasin, mettant de la musique selon mon humeur. A cet heure il n’y avait pas un chat, les vacanciers dormaient surement encore ou alors se battaient comme des chiffonniers pour un hamac, un transat ou autre.
Mon coude posé sur le comptoir, je feuilletais un magasine de surf cherchant à connaître les nouvelles tendances. C’est difficile d’assumer pleinement son passé, difficile de faire face à l’avenir sans trembler, mais j’essayais. J’étais humain, je tentais la peur au ventre, mais au moins je tentais. Émettant un bref soupir, je marquais les achats qui seraient utiles pour le magasin tout en continuant à feuilleter le magasine. Je tombais sur un article portant mon nom lorsque le carillon du détecteur de mouvement à l’entré sonna en douceur. Relevant les yeux comme arraché à mes rêveries je reconnus sans peine la jeune femme qui se trouvait à l’entré observant le magasin qui était encore assez récent. «J’allais finir par croire que tu avais oubliée où tu pouvais me trouver. » Un doux sourire étiré vaguement sur mes lèvres, je repoussais mon magasine espérant pouvoir occulter les images victorieuses de mon passé flamboyant qui me narguaient.
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 19.04.12 14:16
A mon réveil, j'avais remarqué que cela faisait longtemps que je n'avais pas vu la frimousse de mon meilleur ami Lukas. Entre l'annonce de la grossesse et tout les problèmes qui s'étaient accumulés je n'avais même pas pu aller le voir. En ce matin ensoleillé, je décidais d'aller lui rendre une visite à la boutique qu'il tenait. Depuis son accident je savais parfaitement que cela lui faisait mal de ne plus pouvoir pratiquer le surf et je ne voulais pas qu'il passe la journée à ruminer dans son coin. Puis cela ferait d'une pierre deux coups: je ne ruminerai pas non plus dans mon coin à penser que je voulais vraiment que la femme de Nolan s'en aille une fois pour toute et qu'elle ne revienne jamais. Fort heureusement, on ne pouvait pas lire dans mes pensées, sinon on pourrait croire que j'avais un véritable côté sadique. Je descendis les escaliers après avoir enfiler une jupe longue et un haut tout simple. Bientôt je ne rentrerais plus du tout dans mes vêtements et je savais que le bientôt pourrait signifier dans une semaine. Mon ventre de femme enceinte était visible à présent. Je me coiffa rapidement avant de prendre la direction de la cuisine. Petit-déjeuner, mes nausées se dissipèrent et c'était un véritable plaisir de pouvoir manger de nouveau le matin et de prendre du thé sans que j'ai une quelconque envie de vomir. Je pris mon petit-déjeuner sur la terrasse dans le jardin. Le soleil commençait déjà à taper, et je profitais du silence pour me détendre. Ces derniers temps j'avais moins envie de pleurer pour un rien, peut-être car le fait d'avoir parler à Nolan m'avait soulagé et que j'essayais de positiver. En tout cas, le ciel était bleu, sans un nuage à l'horizon et il faisait déjà un peu chaud, une parfaite journée s'annonçait en somme. Finissant, je me leva et alla déposer ma tasse près de l'évier avant de prendre un petit sac. Je n'allais jamais voir un ami sans les mains vides, alors mon meilleur ami c'était encore plus important.
Je n'avais pas pris longtemps pour rejoindre la boutique qu'il tenait. A cette heure là il n'y avait pas grand monde, les touristes dormaient surement – quelle bande de flemmards ceux-là! - et les autres commençaient à travailler. J'avais décidé de commencer à travailler plus tard aujourd'hui et j'avais donc deux heures devant moi de temps libre. Cette condition avait été accepté si je faisais la fermeture le soir, et cela ne me dérangeait pas le moins du monde! Je passais la porte de la boutique, le carillon notant mon arrivée et je vis Lukas relever la tête vers moi avant de sourire et de fermer son magazine. C'était plus que son seul moyen de rêver à ce genre de sport. J'étais tellement désolée pour tout ce qui lui avait été arrivé, mais je ne le prenais jamais par pitié, il en avait horreur et pour moi, cela ne mettrait jamais notre amitié en péril. « Je ne t'oublierai jamais et tu le sais! » Fis-je avec un sourire avant de m'approcher du comptoir et de lui déposer un petit sac en papier devant lui contenant des gâteaux que j'avais confectionné. « J'espère que tu me pardonneras avec ceci. » Déclarais-je avec un léger rire. « J'ai une nouvelle à t'annoncer figure-toi... tu vas être ''tonton'' » Je posais les mains sur mon ventre arrondi. Je m'attendais à ce qu'il soit surpris mais j'espérais qu'il serait content. Je racontais tout à Lukas et ça c'était une chose dont il devait être au courant en premier, car à part ma grand-mère, Nolan et par erreur Aidan, personne d'autre était au courant. J'allai prendre une chaise plus loin avant de l'installer et de m'y asseoir. « Qu'est ce que tu me racontes de beau depuis la dernière fois? »
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 19.04.12 21:13
Cela faisait longtemps que je n’avais plus vu Gemma, mais nous étions le genre d’amis à pouvoir se perdre de vue dans un certain sens. Le genre d’amis qui restent en contact, même sans se voir, en se parlant aux deux bouts d’un combiné, prenant des nouvelles de l’autre comme il pouvait. Malgré mon départ et ma carrière, je n’avais jamais perdu le contact avec la jeune femme, contrairement à ce qui s’était produit avec Billie. Bien que j’essayais de l’éviter, je me prenais parfois à comparer nos amitiés. J’étais dingue de Billie, raide dingue et fou d’elle, tout le monde sur l’ile devait le savoir, Gemma aussi. C’est pourquoi mon amitié avec Billie était compliquée dans un sens, un peu boiteuse. Alors que mon amitié avec Gemma était simple, une bouffé d’oxygène dans un sens. Fixant mon amie, son sourire eu le don d’un peu embellir ma journée jusque-là. Le sachet qu’elle posa sur le comptoir m’intrigua alors qu’elle espérait se faire pardonner avec le présent à l’intérieur. Trouvant des pâtisserie, sans attendre j’en attrapais une avant de mordre à pleine dent dedans. « Il n’y a aucun doute tu sais toujours comment t’y prendre pour m’attendrir… En plus c’est délicieux ! » Bien sur, je savais que mon amie était pâtissière, en plus elle était sacrément doué, je devais l’admettre. Mais surtout, cette petite attention me touchait car c’était comme si rien n’avait changé. On trouvait des moyens de se faire pardonner à notre façon et parler à mon estomac c’était m’atteindre en plein cœur. Gemma le savait bien et pouvait clairement en profiter.
La jeune femme lâcha alors sans me ménager plus que ça qu’elle était enceinte. D’abord interloqué par ce dont elle pouvait parler, une fois la bombe largué j’écarquillais les yeux sous le choc. Bien vite, je passais de son regard à son ventre en me demandant si je n’avais pas raté un épisode. Bien sur, on était assez vieux pour avoir des enfants, toutefois je ne me sentais pas prêt à être père. Pas maintenant. Puis pour être père il m’aurait déjà fallu une petite amie, ce que je n’avais pas. D’abord muet, je me retrouvais à bredouiller des choses incompréhensibles en la fixant : « Mais… euh… enfin… C’est génial ! » La joie avait supplanté la surprise alors que mon sourire éclairait mon visage. Je me serais bien levé pour la serrer dans mes bras, mais j’avais trop peur que mes jambes me lâche pour oser me risquer à pareille folie. C’est dans ce genre d’instant que le handicape semble être le plus violemment marqué. Comme s’il s’agissait d’une sonnette d’alarme qui se rappelle à votre bon souvenir lorsque vous l’avez totalement oublié. Toutefois, la joie que je ressentais pour Gemma écrasait sans mal le malaise que je ressentais à ne pas pouvoir me lever et la serrer dans mes bras comme n’importe qui ferait face à cette nouvelle. Préférant continuer dans la bonne humeur je rajoutais : « Attention ! Je ne veux pas être n’importe quelle sorte de tonton… Je veux être le tonton cool chez qui mon futur neveu ou nièce voudra passer tous ses week-ends sans exceptions. Si c’est un p’tit garnement je lui apprendrais à surfer et si c’est une fille, je lui apprendrais à garder les garçons éloignés ! Sincère félicitation Gemma, je suis sacrément content pour toi. » Et c’était vrai, avoir un enfant c’était beaucoup de tracas, mais une source incroyable de petits bonheurs au quotidien. Et je voulais définitivement faire partie de ça en étant le tonton cool et branché qui passe les réveillons de noël à apprendre des trucs cool aux enfants. Le rôle me convenait juste à merveille.
Mon amie s’assit alors en face de moi après avoir prise une chaise pour me faire face. Je n’avais pas pensé à aborder le sujet du père, pensant simplement que Gemma en parlerait d’elle-même ou alors que ça devait être une évidence. Dans tout les cas il devait s’agir d’un garçon bien. Alors que je songeais à cela et au premier cadeau que je pourrais faire à mon futur neveu ou ma future nièce, la jeune femme me prit de court en me posant une nouvelle question. « Rien de bien fameux, j’ai repris mes marques sur l’ile et puis… j’ai revu Billie. » Billie, un sujet épineux depuis que je savais qu’elle était en couple. Un sujet qui avait toujours été épineux pour la simple et bonne raison que malgré l’amitié que j’entretenais avec elle je ne pouvais pas me la sortir de la tête, elle était tatouée dans ma chair, elle ne cessait jamais de se balader sous ma peau et ça me rendait dingue. Je ne voulais vraiment pas aborder le sujet, mais il est dur de cacher ce genre de chose.
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 20.04.12 19:29
Une bonne journée en perspective: je pensais déjà rire avec mon meilleur ami pendant plusieurs heures ce matin et ensuite j'irai travailler pour confectionner encore et toujours de délicieuses pâtisseries pour les clients du coin. Je les faisais toujours en donnant beaucoup d'amour et les clients revenaient de plus en plus souvent. Notre petite boutique avait un bon succès et je pouvais être contente d'avoir un pareil travail. En tout cas ce matin, je commençais plus tard et je devais absolument aller voir Lukas. Cela faisait une éternité que je ne l'avais pas vu, et il me manquait atrocement. Il ne m'avait pas fallu longtemps pour le rejoindre et entrer dans sa boutique. Il devait être en manque de sensations fortes depuis son accident, et je savais que quand il regardait les gens partir vers les vagues, il avait un coup de nostalgie. Pour me faire pardonner de ne pas être passé plus tôt, je lui avais déposé sur le comptoir un sac en papier composé de différentes pâtisseries: cookies, muffins et brownies. Il me déclara qu'en effet je savais me faire pardonner. « Que veux-tu, j'ai de l'expérience maintenant! Puis je sais que tu adores mes pâtisseries, alors c'est la moindre des choses de t'en apporter quand je peux! Puis je vais faire bientôt des nouveautés, tu voudras bien être mon cobaye? » Fis-je avec un énorme sourire. Je savais que Lukas serait le cobaye idéal, car si c'était pas bon, il me le dirait franchement, sans prendre de pincettes. Dans le cas contraire, si c'était bon, il faudrait que j'enlève le plateau avant qu'il n'ait tout mangé. En tout cas on passerait un très bon moment ensemble et cela pourrait être marrant. Je le vis prendre une pâtisserie et je ne pus m'empêcher de rire: « Un jour, ta gourmandise elle va te perdre! » Fis-je en faisant une légère grimace avant d'aller prendre une chaise pour m'asseoir.
Je lui avais annoncé ma grossesse. C'était la moindre des choses, il était mon meilleur ami et je savais que je pouvais compter sur lui s'il y aurait un problème. Il fut d'abord surpris, et pendant un cours instant j'eus peur qu'il me dise qu'il me trouvait soit trop jeune – et pourtant à vingt-quatre ans, on avait souvent son premier enfant à l'heure actuelle – ou qu'il ne comprenait pas ma décision. Rien de tout ça, il fut très content et cela me réchauffait le cœur. Il avait l'air tout excité à la perspective d'avoir un neveu ou une nièce de cœur à s'occuper. J'avais un grand sourire sur les lèvres, et il se voyait déjà dans l'avenir à garder le bébé et en grandissant à lui apprendre des choses. « Pourquoi si c'est une fille elle n'aura pas le droit d'apprendre à surfer? » J'arquai un sourcil en le regardant. Je ne voulais pas qu'il me dise la réponse basique: c'est une fille! Mais bon d'un côté, le père ne serait pas mieux en me disant que ce serait trop dangereux, et sans doute que je serai obligée de négocier pour la laisser pratiquer ce genre de sport. « Je pense, que le père serait du même avis: pas de sports extrêmes, pas de garçons, mon dieu. » Fis-je en roulant des yeux avant d'éclater de rire. Entre les deux, si c'était une fille, elle serait bien servie la pauvre. Un père surveillant, puis avec un oncle en plus qui ferait très attention. « Merci beaucoup, on est content aussi même si ce n'était pas prévu. » je souriais, vraiment heureuse et apaisée. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi sereine, les paroles de Nolan m'avaient vraiment rassurées. En tout cas, trêve de parler de moi pendant tout le temps que je serai là, j'axais la conversation sur la vie de Lukas, à savoir ce qui s'était passé depuis la dernière fois que l'on ne s'était pas vu. Je m'attendais tout sauf à ce qu'il me dise qu'il avait revu Billie. Cette fille je la connaissais surtout à travers Lukas, qui était fou d'elle, cela crevait les yeux. Pourtant cette fois, il n'y avait ni sourire, ni rien. Sans que je pose la moindre question sur son état je lui demanda tout simplement: « Tu veux en parler? »
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 21.04.12 21:43
A sa manière, Gemma arrivait toujours à se faire pardonner. Il fallait dire que j’avalais tout ce qui se trouvait à ma portée et que la jeune femme était une sacrément bonne pâtissière. Alors, lorsqu’elle me proposa de faire de moi son cobaye quant à de futures créations de sa part j’hochais vivement la tête comme un enfant à qui on proposait une sucrerie. « Je serais ton cobaye avec plaisir, mais attention, si tu me rends malade je veux avoir droit à mon poids en patisserie. » Bien sur, je savais qu’elle n’allait pas me rendre malade, mais avoir une réserve de mon poids en pâtisserie c’était plutôt alléchant. Ensuite, je me jetais sur ce que mon amie m’avait concocté. Sa remarque m’amusa et je ne la pris pas au sérieux, certes j’étais gourmand mais je savais me contrôler, la plupart du temps. C’est alors qu’une fois qu’elle fut assise elle m’apprit la nouvelle. J’eu d’abord du mal à le concevoir, Gemma avoir un bébé. C’était comme s’il me manquait une connexion mais bien vite j’explosais de joie faisant déjà des plans sur la comète. J’allais même jusqu’à lister ce que je comptais faire, ou bien même expliquer quel genre de tonton je voulais être. C’était amusant de me projeter ainsi, puis j’éprouvais aussi de la joie en imaginant mon amie avoir une famille. Se bâtir sa vie de famille, avoir des enfants être avec quelqu’un qu’on aime et qui nous aime en retour, c’est tout ce qu’on peut souhaiter à ses proches. Et sa voir que mon amie allait avoir tout cela me rendait vraiment heureux.
Lorsque Gemma me parla du père et de ce qui sera refusé s’il s’agit d’une fille, je ne pu m’empêcher de sourire. Si je devenais père, je pense que je réagirais ainsi. Je serais trop protecteur, peut-être étouffant même. Mais le plus important, c’est quand même de laisser vivre ses enfants alors je rajoutais : « C’est compréhensible, n’importe quel père voudrait protéger sa princesse ! Enfin, s’il est vraiment comme ça, il faudra que je me charge d’éduquer votre fille et lui apprendre à faire des bêtises derrière votre dos. » Être ce genre de tonton me plairait énormément, même si j’étais persuadé qu’entre mon point de vue et celui de Gemma il n’y avait pas de grande différence. Je serais peut-être plus cool qu’elle sur les points comme l’école, ayant toujours porté peu d’intérêt pour celle-ci, mais au sinon je pense qu’on est assez similaire. L’ayant félicité, la jeune femme me remercia bien qu’il n’y avait pas besoin, me parlant ensuite du fait que ça n’était pas prévu. Un léger sourire étira sincèrement mes lèvres alors que je rajoutais : « Les plus beaux cadeaux que nous fait la vie sont imprévus. » C’est comme ça que quasiment du jour au lendemain j’avais entamé une carrière de surfer, ou que j’avais rencontré Billie, ou même, dans un sens, que le fait de revenir sur cette ile m’était devenu vital. Mon accident n’avait pas eu que des désavantages, si on oublie les longs mois à l’hôpital, la rééducation douloureuse et le combat que je menais jours après jours. Mon accident était la raison qui m’avait ramenée ici, me ramenant sur la terre qui m’avait vu grandir, me rapprochant de tous ceux que j’aimais.
Je me retrouvais en parlant de mon retour sur l’ile, obligé de parler de Billie. La jeune femme avait toujours été un nerf sensible dans ma vie, un point que je ne pouvais m’empêcher d’évoquer et qui me donnait le sourire, comme me donnait envie de pleurer parfois. J’étais fou de cette fille et je n’avais encore rien trouvé pour me soigner d’elle, je ne savais même pas si j’avais véritablement envie de m’en soigner. L’attention que Gemma porta à l’histoire, comprenant que c’était sensible et le tact dont elle faisait preuve me rendait le sourire. Prenant une autre bouché de la pâtisserie que je tenais entre mes doigts j’haussais mes épaules avant de dire : « Il n’y a pas grand-chose à rajouter, c’était étrange de la revoir. Elle est en couple. On est toujours ami. » Mes phrases étaient courte, comme si je parlais de l’état d’un objet. Il s’est passé ça, puis ça, puis ça, fin. Je savais que j’aurais pu ajouter des choses sur ce que je ressentais ou autre, mais je n’avais pas le cœur à m’apitoyer. Surtout pas avec Gemma en face de moi pour la première fois depuis longtemps. « Mais, parlons plutôt de toi la futur maman ! C’est qui le père ? Je le connais, c’est un gars bien ? Si tu me dis non je vais devoir aller lui botter les fesses et lui apprendre qu’on ne rigole pas avec Gemma Hawkins, même si tu sais très bien t’occuper de toi-même. »
Dernière édition par Lukàs-Naël Hermes le 22.04.12 10:08, édité 1 fois
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 21.04.12 22:47
Quand j'avais de nouvelles recettes à tester, j'étais sûre à cent pour cent que Lukas serait dans les parages. C'était mon goûteur professionnel. Quand j'avais débuté dans le métier, il avait été toujours là pour manger mes travaux pratiques une fois notées, et souvent il disait ne pas comprendre pourquoi je n'avais pas eu la meilleure note. J'avais beau lui expliqué que c'était la technique, il disait qu'on s'en moquait si c'était bon. Bref, c'était Lukas. En tout cas, à cet instant il avait l'air vraiment motivé de tester mes nouveaux prototypes, il se portait volontaire et je n'aurai pas à supplier quelqu'un de mon entourage. Il me déclara même que s'il était malade il voudrait son poids en pâtisserie: « D'accord, marché conclu. » Fis-je avec un grand sourire. « Tu n'as jamais été malade avec moi, donc j'ai au regret de te dire, que tu n'auras sans doute jamais ton poids avec mes gâteaux. » Ce qui serait fâcheux pour lui. C'était un fin gourmet qui pouvait manger autant de pâtisseries qu'il voulait sans être malade. Beaucoup pouvait l'envier de ce côté là. La discussion était rapidement venu sur le fait que j'attendais un bébé. Chose excitante et un peu terrifiante à la fois. J'avais eu une petite sœur, enfin demi-soeur, mais jamais je ne m'en étais occupée comme nous n'avions que deux ans d'écarts, ainsi pour moi tout allait être nouveau. J'avais confiance, il n'y avait aucune raison pour que quelque chose se passe mal. Lukas était ravi, réfléchissant déjà à quel genre de tonton il serait avec l'enfant, ce qui me faisait particulièrement rire. Je voyais déjà la scène future et je ne pouvais m'empêcher d'avoir un bon sourire sur les lèvres. Quand j'étais en compagnie de mon meilleur ami, tous les tracas quotidiens s'envolèrent et je respirais la bonne humeur. « Hum, fait attention, si tu lui dis de faire des bêtises, tu seras puni en même temps qu'elle. En gros j'aurai deux enfants en même temps. » Fis-je en lui tirant légèrement la langue pour le taquiner. J'imaginais Lukas murmurer des idées de bêtises à ma fille ou même mon fils. Cela pouvait être drôle, mais sans doute pas par le futur.
Il avait raison, les plus beaux cadeaux de la vie étaient ceux qui étaient imprévus. La surprise était énorme quand j'avais appris ma grossesse, mais en aucun cas j'avais pensé d'avorter ou même à l'adoption, ce bébé était le mien et celui de Nolan et j'étais persuadée que l'on serait une belle petite famille à trois. J'avais vingt-quatre ans, il était temps de penser à l'avenir. Je voulais passer outre la conversation sur moi et m'intéresser plus à la vie de mon meilleur ami. Cela faisait énormément de temps que l'on ne s'était pas vu. J'en avais raté des choses, et surtout son arrivée et sa confrontation avec Billie qu'il n'avait pas revu depuis longtemps. Je le connaissais depuis tellement longtemps que je savais quand cela n'allait pas. Il me disait qu'ils étaient toujours amis même si elle avait un copain. Ah. Ça c'était nul. Je fis une grimace. « T'en pinces encore pour elle et ne me dit pas non, je sais que c'est vrai. Tu es sûr que tu vas réussir à être simplement un ami pour elle? » Demandais-je sans vouloir le pousser à ce qu'il me déballe toute sa vie sentimentale. Lukas était comme ça, il n'aimait pas spécialement parlé de lui, mais préférait écouter les autres. Justement, c'est ce qu'il fit en me demandant des informations sur le père du petit bout dans mon ventre. Je ne fus même pas surprise, qu'il dérive la conversation. J'en avais l'habitude. « Non tu ne le connais pas, il est arrivé ici il y a cinq mois, et ne me dis pas que c'est précipité. C'est quelqu'un de très gentil, bien qu'on a eu quelques soucis récemment. » Fis-je en roulant des yeux, je ne voulais en aucun cas mentionner le fait qu'il était marié et que tout était compliqué depuis que sa femme était arrivée. Lukas serait bien capable de s'en mêler et je ne voulais pas. « Mais on est très heureux, et la prochaine fois on saura si c'est une petite fille ou un petit gars. » Je m'appuya sur le comptoir, mettant mon menton au creux de mes mains avant de le regarder: « Au lieu de dériver la conversation vers moi encore une fois, tu me racontes pour Billie? A moins que tu fais encore l'autruche? »
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 22.04.12 10:25
La remarque de mon amie me fit sourire. En effet, je n’avais jamais été malade en mangeant des pâtisseries, encore moins les siennes. Je pouvais aisément manger comme quatre personnes et ne même pas avoir mal au ventre. C’était un gros avantage pour l’éternel gourmand que j’étais. Je n’avais pas besoin de me priver vu que j’avais un trou sans fond à la place de l’estomac. J’appris ensuite que Gemma allait être mère. La nouvelle m’enchantait énormément, j’imaginais joyeusement quel genre de tonton j’allais. Lorsque j’abordais l’idée de faire du surf avec son potentiel fils, ou apprendre à sa potentielle fille à garder les garçons éloigné la jeune femme en vint à parler du père qui allait surement être surprotecteur. Comme si je changeais d’avis, je parlais alors de faire faire des bétises à sa futur progéniture et c’était tout aussi intéressant que le reste. Lorsqu’elle me mis en garde en me tirant la langue, je ne pu m’empêcher de rire : « Voyons Gemma, j’ai toujours été un enfant ça va pas changer. Puis tu ne peux décemment pas me punir, tu m’aimes trop pour ça. » La fixant droit dans les yeux je lui fis une mine de chien battu avant d’être rattrapé par mon hilarité.
On en vint alors à parler de moi. Pour le moment, parler de moi ça signifiait aussi parler de Billie vu qu’elle se retrouvait dans la majorité de mes pensées. Eviter le sujet avec Gemma n’allait pas être chose aisé, je le savais, elle me connaissait trop bien pour laisser passer ça. « J’en ai toujours pincé pour elle, même à l’autre bout de la planète, ça sert à rien de le nier, même moi je me rends compte que ça se voit. J’ai toujours été, je pense, un bon ami, rien ne va changer. » Mis à part que l’idée de la savoir en couple me minait de l’intérieur comme un virus qui me rongeait les os, cherchant centimètre après centimètre à atteindre mon cœur. Préférant éviter la possible suite de cette conversation à mon sujet, je la redirigeais vers mon amie et la bonne nouvelle qu’elle m’avait apprise. En apprenant un peu plus sur son compagnon, j’hochais la tête tranquillement jusqu’à ce qu’elle dise qu’ils avaient des soucis récemment. La fixant avec insistance, je la vis rouler des yeux clairement pour me signifier que je n’avais pas à m’en mêler. Elle me parla alors de la prochaine écho et du fait qu’ils étaient heureux. « Si vous êtes bien ensemble c’est tout ce qui importe. Je ne m’inquiète pas alors… Et pour la prochaine écho, tu me téléphone dès que tu sais. Ou alors je rapplique chez toi en boudant ! »
Gemma se rapprocha un peu de moi, posant son coude sur le comptoir et calant son menton dans le creux de sa main. La regardant en souriant légèrement, je restais impassible alors qu’elle relançait le thème très controversé nommé Billie. J’haussais les épaules comme pour dire qu’il n’y avait rien à ajouter. Le temps que j’étais parti à l’étranger, lorsque je parlais avec Gemma ce n’était pas le thème qu’on abordait. On parlait de nos vies, de ce qu’on faisait de nos journées et de tout ce qui avait rapport de près ou de loin avec ce qui nous avait toujours réunis. Je n’avais jamais voulu abordé le thème Billie, peut-être avais-je un peu peur que mon amie ne s’en mêle, allant voir la jeune femme dont j’étais fou me rendant mal à l’aise. « Il n’y a rien à dire, c’est la première fois que j’ai des nouvelles d’elle depuis qu’elle a rompu le contact avec moi après que je sois parti. C’est juste… » Le carillon de la porte retenti alors qu’un garçon pas trop âgé venait de faire son entré. Relevant les yeux vers lui, je le vis regarder les planches avec intérêt. Faisant signe à Gemma que je revenais, je me mis sur mes deux pieds, faisant un pas et puis un autre avant d’attraper mes béquilles. En deux temps trois mouvements, je me retrouvais à côté du jeune homme pour le conseiller, retrouvant un peu de moi plus jeune en lui.
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 22.04.12 14:38
Je le savais déjà que quand j'aurai mon enfant et qu'il y aurait Lukas dans les parages, je ne serait plus la mère d'un mais de deux petits gaillards. Surtout que Lukas était trop fort dans le jeu, je sais faire que des bêtises, et que sans doute lui aussi je le punirais. Je me voyais déjà de lui dire d'aller au coin et pas dans le même que ma fille ou mon fils pour une bêtise dont ils paieraient tout deux le prix fort. Il aurait beau croire que je plaisantais, il verrait très rapidement qu'en fait j'étais réellement sérieuse. Tout cela pouvait nous faire rire maintenant, mais dans le futur ce serait une toute autre histoire. Il me faisait ses yeux de chiens battus, comme s'il tentait de m'amadouer pour que je promettes de ne jamais le punir. Chose que je ne pouvais pas promettre, si la bêtise était grave, je le punirai quand même. Je fis une légère grimace quand même, il arrivait toujours à obtenir ce qu'il voulait, mais cette fois non je ne céderai pas. « Cela dépendra de la grandeur de la bêtise, ne crois pas faire le malin, je pourrais quand même te punir. Sinon, il ou elle prendra exemple sur toi et je vivrais un enfer. » Je fis un sourire au coin en l'observant. Je m'installais plus confortablement dans mon siège, en tout cas une chose était sûre: il était déjà impatient de jouer son rôle de tonton et cela faisait chaud au cœur de voir des gens autant enjoués pour vous. Pourtant cet engouement se dissipa bien vite, quand le sujet Billie vint sur le tapis. Cette fille, je n'avais rien contre elle, mais quand Lukas m'avait dit par téléphone qu'il n'avait plus de nouvelles d'elle, je n'avais pas apprécié. Un ami devait rester un ami même si une distance faisait que vous ne pouviez pas vous voir, c'était pareil que l'amour. Aimer c'était difficile, mais si on montrait que notre couple était plus fort que la distance, alors on pouvait passer au-dessus de toutes critiques. Billie ne lui avait jamais donné de nouvelles, et je n'avais jamais compris, ils étaient si proches.
En le regardant, je constatais qu'il était toujours fou d'elle. Ce n'était pas une surprise. Lukas il avait tout le temps Billie dans la tête. Il l'avouait lui même et c'était déjà un bon point, il aurait pu me dire que j'étais tombée sur la tête, mais non. Il était franc et c'était un de ces traits de caractères que j'appréciais le plus chez une personne. Je soupirais légèrement. « Elle ne sait pas que tu es quelqu'un de génial c'est tout. Franchement, elle va s'en mordre les doigts, et puis je suis sûre que tu trouveras quelqu'un de super géniale pour ta vie future crois-moi! » Fis-je avec un sourire tout à fait amical et rassurant. « Et puis tu auras plein de bambins avec qui faire des bêtises. » Je ris légèrement. On revenait rapidement sur le projet bébé qui avançait à grands pas, et il me déclara même qu'à la prochaine échographie, dès que je saurai, j'aurai intérêt à lui téléphoner si je ne voulais pas qu'il arrive en trombe chez moi en me faisant vivre un enfer jusqu'à ce que je crache le morceau. « Oh merci, je vais faire changer mes serrures maintenant... Non, mais ne t'en fais pas, tu le sauras très prochainement. » Je ne voulais pas que l'on parle éternellement de moi car je ne voulais pas que l'on ait l'impression que je rapporte tout à moi. De ce fait, je remis bien rapidement la conversation sur Billie. J'allais enfin savoir ce qui le tracassait quand un type entra dans la boutique. A cet instant j'aurai simplement voulu me taper la tête contre le comptoir derrière lequel était posé Lukas. Il y avait toujours quelqu'un pour couper l'action, comme dans un film! Je regardais Lukas se lever péniblement jusqu'à son client. Il en avait en tout pour une dizaine, voir quinzaine de minutes. Lukas souriait et je ne pouvais que sourire aussi, son courage était tellement fort. Impressionnant même. Quand il revint, je lui posai juste cette question: « Juste quoi? »
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 22.04.12 18:11
Je n’imaginais sincèrement pas mon amie capable de me punir en même temps que sa fille ou son garçon. Et ce, même si j’avais potentiellement fait la connerie aussi. C’était juste un peu surréaliste, j’agissais parfois comme un gamin, mais j’étais persuadé qu’à l’aide de mes yeux de chiens battu elle allait craquer. Toutefois, Gemma ne céda pas complétement. Si elle arrivait à résister à moi et ma bouille de chat botté, elle pouvait résister à n’importe quelle enfant. Dans mon for intérieure, je ne doutais pas un instant que mon ami allait être une maman en or. Bien que parfois, je la soupçonne d’avance, elle allait s’inquiéter trop rapidement, mais bon toutes les mères font ça. Changeant de conversation, je remarquais que l’attention se portait sur moi alors que je n’en avais absolument pas envie. Parler de Billie ne me donnait pas envie, j’avais besoin, je crois, de garder tout ça encore un peu pour moi. Je savais qu’on pouvait faire des reproches à la jeune femme, je savais qu’elle n’aurait pas du rompre le contact, que ça se faisait pas. J’en avais souffert, c’était certain, mais j’étais parti comme ça, du jour au lendemain quasiment sans prévenir. Peut-être ne voyais-je pas les choses clairement parce que j’étais dingue de cette fille, ou alors justement je voyais les choses plus clairement que n’importe qui, mais personne ne comprenait. C’est peut-être pour ça que l’idée qu’on me réconforte en me jurant que je trouverais quelqu’un de bien, en me disant que Billie ne se rendait pas compte à quel point je pouvais être génial, ça ne m’aidait pas le moins du monde. Je n’avais pas trouvé cette personne géniale que tout le monde me prédisait pourtant durant les sept dernières années. Je ne pensais sincèrement pas la trouver par le futur. Alors oui je devais être défaitiste ou alors je ne cherchais pas assez, mais bon, c’était ma vie.
Tentant d’éviter pour de bon le sujet, je relançais la conversation sur Gemma et sur le futur bébé à venir, mais ça ne marcha pas très bien. Prêt à déballer ce que j’avais sur le cœur, le carillon de la porte vint me sauver de justesse. Après quelques pas hésitant, je récupérais mes béquilles et allait discuter joyeusement avec le garçon qui cherchait la planche de ses rêves. De préférence une bonne planche, la remarque me fit sourire, je ne vendais pas de mauvaise planche, bien entendu. Parlant en termes technique, ayant à faire à vraie surfer aguerri bien qu’il ne soit pas très vieux, je revins finalement au comptoir avec la commande d’une planche pour le jeune homme. Posant mes béquilles, je m’installais alors que de suite Gemma me posait déjà la question qui lui brulait certainement les lèvres. Lent dans mes gestes, je notais dans un carnet la commande que je venais de recevoir avant de relever les yeux vers mon amie. Laissant un léger soupire s’échapper de mes lèvres, je levais les yeux au ciel avant de dire : « Juste que j’ai pas envie de la perdre. Je préfère être son ami que de ne plus avoir de contact du tout avec elle. Je sais ce que ça fait et j’ai pas envie de revivre ça. » Me mordillant légèrement la lèvre inférieure, je détournais les yeux sur un présentoir avant de rajouter : « Je sais qu’elle aurait pas dû agir comme elle l’a fait, mais je suis même pas capable de la détester, de lui en vouloir véritablement, ou de simplement la blâmer. Je suis sur que tu comprends. » Ou je l’espérais en tout cas.
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 23.04.12 20:52
Je ne pouvais pas lui dire cash, qu'il se faisait bien avoir? Il revenait sur l'île et en un claquement de doigts, elle était encore son amie malgré les années de silence? J'avouais sur le coup ne pas tout comprendre. Je n'étais que sa meilleure amie mais je ne pouvais pas juger ce qui se passait dans sa vie d'un seul coup. J'étais déjà tellement de le revoir, que je ne voulais en aucun cas mettre une quelconque tension entre nous. Pourtant j'avais mal pour lui, de le voir comme ça, s'accrocher à Billie alors qu'elle ne lui avait donné aucune nouvelle quand il était parti de l'île. Son départ m'avait fait à mal aussi, mais on avait gardé contact et il ne se passait pas une semaine sans que l'on s'appelle où que l'on prenne des nouvelles de l'un ou de l'autre. Pendant qu'il conseillait un client et parlait un peu de lui, je regardais le plafond, plongée dans mes pensées. Il était toujours amoureux d'elle, il fallait être un vrai abruti pour ne pas s'en apercevoir, et il avait beau sourire il ne me ferait pas croire à moi qu'il allait bien. Il pouvait pleurer sur mon épaule s'il voulait, chacun son tour après tout. Quand il revint, j'espérais qu'il crache le morceau, après tout je n'avais pas lâché l'affaire. Je reposais mes yeux sur lui quand il était en train de noter quelque chose pour son client. Au vue de mon air, il ne pourrait pas se faufiler. Il savait bien que j'étais butée, et que je ne baissais jamais les bras sans avoir voulu ce que je souhaitais tant. Il me déclara alors qu'il ne voulait pas la perdre, qu'il voulait rester son ami s'il ne pouvait avoir que ça. « Ainsi tu préfères souffrir tous les jours en étant que son ami? En la regardant avec un autre? » J'avais arqué un sourcil, avant de pincer mes lèvres entre elle et en soufflant doucement. Il était brave. Franchement, je ne savais pas comment il faisait. Il préférait sacrifier l'amour qu'il avait pour elle, pour n'être qu'un simple ami tout ça pour ne pas la perdre. « Tu es vraiment encore plus courageux que je ne le pensais. Moi je ne pourrais pas faire ça. » En y pensant, je ne me voyais pas devenir l'amie de Nolan tout simplement et m'éclipser pour qu'il puisse revivre avec sa femme. Au contraire, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour anéantir cette maudite sangsue. « Il faudrait que j'apprenne à penser comme toi. Tu as pensé à être philosophe? » Déclarais-je avec un sourire aux lèvres.
Quand je l'entendais me dire qu'elle n'aurait pas du réagir comme ça, j'avais envie de le secouer en lui disant que ce n'était pas à lui de sortir des excuses pour elle. Elle n'était pas assez grande pour le faire toute seule? Ou encore, n'avait-elle pas assez de cran? Il ne pouvait pas la blâmer? Mon dieu, mais il ne gueulait jamais contre personne? C'était assez comique en soit, mais je ne voulais pas du tout rire à cet instant précis. « Euh non je ne comprends pas. » J'étais franche, je n'allais pas lui dire: bien sûr que je te comprends... Il fit une grimace et je le regardais sérieusement. « Je ne vais pas te mentir, je ne comprends pas comment tu ne peux pas lui en vouloir de ne pas t'avoir donner de nouvelles quand tu n'étais pas sur l'île? J'aurai carrément viré hystérique, surtout si c'était une personne que j'aime! Je l'ai bien fait moi, garder contact avec toi car tu comptes énormément pour moi, et elle? Que dalle, rien. Le néant total. » Je soupirais, las. Je n'aimais pas cette fille, du moins, par le passé je pouvais l'apprécier, mais elle avait carrément baisser dans mon estime après ce qu'elle avait fait à Lukas, surtout quand il avait le plus besoin de soutient. « Je ne dis pas ça pour être méchante, c'est juste que je me demande comment tu fais pour pardonner aussi facilement. »
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 23.04.12 22:08
Je ne voulais pas que Gemma se méprenne sur Billie. Certes, cette dernière avait commise des erreurs, mais qui n’en faisait pas ? Je ne pouvais pas lui jeter la pierre alors que j’étais parti comme un voleur tout en étant conscient que je n’étais pas seul à éprouver quelque chose dans notre relation. Bien sur, mon amie assise en face de moi ne pouvait pas le comprendre. Ou en tout cas, elle ne pouvait pas le comprendre comme moi. Lui expliquant que je ne voulais pas la perdre, je vis Gemma arquer un sourcil et sembler un peu étonné. La fixant, j’écoutais sagement ce qu’elle me disait, bien que j’avais du mal. Elle disait que j’étais courageux, mais c’était tout le contraire. Non, je n’avais aucun mérite dans cette histoire, je n’étais absolument pas courageux, je n’étais pas assez vaillant que pour me lever et dire clairement ce que je pensais à la belle blonde qui habitait mon cœur. Je savais que ça serait la meilleure chose à faire. Je savais que je ne pouvais pas éternellement aimé dans l’ombre sans que ça ne la fasse souffrir ou sans que ça ne me fasse dépérir. Mais j’avais peur, trop peur de la perdre, trop peur de la faire fuir que pour dire clairement ce que je ressentais. Lorsque mon amie m’eut dit qu’elle devrait apprendre à penser plus comme moi, je baissais la tête en soupirant. Penser comme moi n’était pas une solution, loin de là. « Moi philosophe ? Je suis juste un couard qui préfère souffrir en silence que se battre pour ce qu’il désire. Mais oui, je suis prêt à être son ami, prêt à la voir avec un autre car c’est toujours mieux que de ne pas la voir du tout. Je préfère me leurrer en croyant que je l’ai encore un peu, plutôt que de me rendre compte qu’elle n’est plus là avec moi. »
Enchaînant sur mon incapacité à en vouloir à Billie, j’espérais que Gemma comprenne. Je n’avais pas envie d’expliquer pourquoi je n’arrivais pas à me faire une raison. Lorsqu’elle m’eut dit qu’elle ne comprenait pas, je ne pu m’empêcher de grimacer craignant déjà d’entendre la suite. L’écoutant silencieux, je fuyais son regard avec soin, peu désireux d’affronter ses yeux en plus des vérités qu’elle m’envoyait au visage. C’est ainsi que je me retrouvais à jouer nerveusement avec un bic trainant sur le comptoir tentant vainement de ne pas me laisser atteindre par toutes ces vérités que je me refusais de voir. Alors qu’elle m’expliquait ne pas vouloir être méchante, je me mordais fébrilement la lèvre inférieure relevant les yeux vers elle en lenteur. « Je n’ai pas à pardonner. Je n’ai rien pardonné, je suis juste incapable… » Prenant une longue inspiration en laissant mes yeux se clore quelques instants je les rouvrais une fois mes idées remises en place : « Tu dois pouvoir comprendre qu’on fait tous des erreurs. Je n’ai pas pardonnée Billie, mais moi aussi j’ai fais des erreurs. Si les positions avaient été inversées, comment aurais-je réagi ? Aurais-je eu la force de l’attendre aussi longtemps ? J’en sais vraiment rien, tout ce que je sais c’est que je suis toujours aussi accro à elle. » Et j’avais peur, j’avais peur sincèrement de faire foirée notre amitié parce que je n’étais pas capable de résister à l’envie de la serrer dans mes bras, à l’envie de ne l’avoir que pour moi. Je lâchais le bic que j’avais à la main avant de passer une main dans mes cheveux un peu morose. Je ne voulais pas aborder le sujet parce que je savais d’avance que ça n’était pas gaie, qu’au contraire de me rendre le sourire il allait me le faire perdre. Soupirant encore un peu las, je rajoutais comme on lance une pierre dans l’océan, sans désir réelle que ça ne fasse bouger les choses : « On plaint toujours ceux qui partent et qui laissent leur vie derrière eux. Mais pourquoi on pense jamais à ceux qui restent ? Ça a été dure pour moi de partir, mais ça a été dure pour mes proches de rester, mes parents, toi… Ça a été dure pour Billie aussi. »
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 24.04.12 21:14
Au fur et à mesure des minutes, je jouais avec le feu. Lukàs n'apprécierait pas que je casse du sucre sur le dos de Billie, mais d'un côté je ne pouvais pas faire semblant d'être compréhensive quand je n'avais jamais compris la réaction de la demoiselle envers mon meilleure amie: ne plus lui parler, comme s'il n'avait plus fait parti de sa vie en un claquement de doigt. Je voulais juste qu'il ouvre les yeux, mais il était purement aveuglé par la demoiselle. Je soupirais, las. S'il savait en parallèle, ma situation amoureuse avec Nolan, en plein triangle amoureux, comportant sa femme, il me ferait les mêmes remarques ou me dirait que je n'avais pas à le juger vue ma situation. Chance pour moi, il ne savait rien, donc je pouvais dire ce que je voulais. Il était un lâche? Je ne le croyais pas. Oui il était parti du jour au lendemain, mais c'était pour vivre sa vie et non pour fuir une situation qu'il ne supportait pas. Lâche, je n'ai pas pu m'empêcher de rire quand il le déclara. « Tu es vraiment très critique envers toi même, mon cher. » J'adorais l'appeler ainsi, c'était comme si je le prenais pour un gentleman et que nous étions au dix-neuvième siècle. « Tu as de la chance que je suis trop gentille, sinon je t'aurai mis une gifle pour que tu te réveilles. Sérieusement Lukàs, tu ne crois pas qu'elle mériterait que tu l'oublies pendant un temps? Je ne dis pas définitivement hein, mais environ... un mois minimum, pour qu'elle sache combien elle t'as fait souffrir. » Idée qu'il allait carrément refusé, et me traiterait surement de folle. En tout cas c'était tout ce qu'elle méritait. De savoir qu'elle était heureuse de le revoir alors qu'elle ne lui avait jamais donné de nouvelles, me donnait envie d'aller la voir et de lui demander des explications sur ce comportement d'hypocrisie. Je vis son air et j'haussais les épaules, en m'adossant contre ma chaise. « Enfin je dis ça, je dis rien, tu es assez grand pour te débrouiller mais moi je ne lui ferai pas de cadeaux. Je la trouve culottée de revenir comme ça, un cheveu sur la soupe! » Je préférais me taire par la suite, je ne voulais en aucun cas l'énerver.
De mes paroles, je le vis mal à l'aise. Il prenait même un bic, en s'occupant les doigts et en regardant ailleurs. Je le connaissais, il n'aimait pas mes leçons de morales, et c'était ainsi depuis qu'on était haut comme trois pommes. J'aurai voulu lui prendre le bic entre les mains et de le lancer à travers la pièce pour qu'il me regarde en face. Or, je savais que quand on était en train d'écouter une morale, on voulait tout faire pour disparaître ne serait-ce qu'un instant. Je posais mes mains sur le comptoir, en l'écoutant. Incapable de ne pas pardonner? « Il faut un début à tout Lukàs, si tu continues comme ça, tout le monde pourra te faire du mal, abuser de toi et de ta gentillesse. En gros tu deviendras une proie facile. C'est ça que tu veux? » Fis-je en relevant sa tête vers moi d'un geste de main pour que j'arrive à le regarder droit dans les yeux. Puis je me réinstalla comme précédemment. Oui, tout le monde faisait des erreurs, mais il y avait des limites. Par exemple, je ne considérais pas que j'avais fait une erreur en quittant le domicile maternelle pour aller vivre chez ma grand-mère. Ni le fait que j'ai commencé une relation avec Nolan alors que j'appris par la suite qu'il était marié. Tout le monde fait des erreurs, mais certains on devait les assumer. « Si tu es accroc à elle, dis-le lui une bonne fois pour toute! Merde Lukàs! Tu vas garder ça pour toi pendant combien de temps? Au lieu de ruminer dans ton coin crève l'abcès! Oui on fait tous des erreurs, mais certaines sont impardonnables. En tout cas tu ne vas pas rester toute ta vie à te dire que tu aurais du lui dire que tu l'aimes! Bouge tes fesses mollasson! » Au début ma voix s'était fait élevée, et finalement elle était redescendue. A la fin je soupirais, je voulais juste qu'il regarde la vérité en face. J'en avais marre de le voir souffrir de cette relation, que je considérais comme une relation toxique. Le voir ainsi me peinait, je voulais juste qu'il soit heureux. Il avait laissé de côté son bic et je le voyais qu'en fait cette discussion le mettait mal à l'aise. Je commençais à me sentir coupable de son état. « Ecoute, pour moi aussi ça a été dur, et pourtant on est resté super proche. Tu crois quoi? J'ai pleuré les premiers jours, mais de savoir que tu faisais quelque chose que tu aimais, ca me rendait heureuse pour toi. » Je soufflais légèrement. « Bon, je vais arrêter, je n'ai pas envie que tu déprimes de la journée à cause que ce que je dis. »
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 25.04.12 22:15
Je tentais tant bien que mal de défendre Billie aux yeux de Gemma. Mais bien sur, nous n’avions pas la même vision des choses, la jeune femme ne connaissait pas Billie comme je la connaissais. Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi j’étais tellement accro à cette belle blonde et pourquoi je me faisais tant de mal à l’espérer plutôt que de foncer dans le tas et lui expliquer à quel point je pouvais l’aimer. Sa remarque sur le fait que j’étais critique ne me fit même pas sourire, en temps normal ça aurait été le cas, surtout qu’elle avait ponctué la fin de la phrase certainement pour me faire sourire. Mais voilà, j’avais pas la tête à ça. J’avais l’habitude d’exiger le meilleur de moi-même. Je n’étais pas devenu un bon surfer en me reposant sur mes lauriers, bien au contraire, je n’avais jamais cessé de demander à mon corps d’être au mieux de sa forme. Lorsqu’elle me parla d’oublier Billie un temps, je sentis une goutte de sueur froide coulé dans mon cou. L’idée me déplaisait grandement, j’en étais pas capable, pas capable du tout. Alors, si Gemma voulait me gifler pour me réveiller, elle pouvait bien le faire, mais me donner ce genre d’idée n’allait pas m’aider. Grimaçant rien qu’à son idée, je la regardais froidement et avec insistance pour qu’elle comprenne bien que je n’ose même pas imaginer mettre en place son idée. Heureusement, la jeune femme fit bien de se rétracter. Je voyais où elle voulait en venir, mais je n’arrivais pas à l’admettre. Bien sûr, Billie avait mal agie. Bien sûr j’avais eu tout le temps de la haïr, de lui en vouloir, de la traiter de tous les noms d’oiseaux qui me passaient par la tête. Mais, cette douleur que la belle m’avait causé, même cette rage que j’avais fini par avoir à force de la haïr, tout ça avait fini par s’évaporer. « Mais tu n’es pas moi Gemma, c’est à moi de prendre ma vie en main. » Il n’empêchait que si on pouvait un peu m’aider sur le coup ça ne m’aurait absolument pas déplu.
Malgré toutes mes pensées, je n’arrivais pas à repousser correctement les propos de mon amie. Ces derniers se frayaient un chemin sous mon crâne et me torturaient sans que je n’aie rien demandé. J’avais pas envie d’être comme un gamin à essuyer une énième leçon de morale. Je voulais qu’on me laisse avancer, qu’on me laisse faire mes propres erreurs si j’avais envie de les faire. Mais ça n’était pas au gout de Gemma qui semblait bien décidé à me faire rentrer dans le crane ce qu’elle pensait bon pour moi. Moi une proie ? Depuis quand la proie arrivait elle à blesser le chasseur ? Obligé de la fixer à nouveau dans les yeux suite à un geste de sa main, je ne pouvais m’empêcher de lancer : « Mais je ne suis pas une proie ! Merde, je suis pas une espèce de brebis sans défense. » Absolument pas, pourquoi me croyait elle plus faible que ce que je ne l’étais ? Je ne comprenais vraiment pas. Regardant mon amie s’époumoner à me dire que je devais faire quelque chose, me bouger, j’aurais presque eu envie de me lever tout de suite et aller jusqu’à chez Billie pour lui expliquer ma façon de penser. Pour lui dire tout ce que j’avais sur le cœur au lieu de me battre avec Gemma qui ne voulait que mon bien, ça j’en étais certain. « Ça sert à quoi de bouger si ça ne rend aucun de nous deux heureux et qu’en plus ça brise notre amitié ? » Sans le vouloir, mon amie me fit un peu mal. J’avais tenté, sincèrement essayé, pendant longtemps de ne pas imaginer quels pouvaient être les réactions de mes proches suivant mon absence. Je n’avais pas envie de larmes, pas envie de connaître de près ou de loin leur tristesse. J’espérais que leur vie continuait et qu’ils se faisaient à mon absence. Baissant les yeux, je soufflais plus pour moi que pour elle : « Tu vois, moi aussi j’ai fait des erreurs. » L’avoir fait pleurer était une erreur à mes yeux, tout aussi importante que n’importe quelle autre. J’avais certainement fait pleurer ma famille aussi, bien que je les avais en même temps emplis de fierté. Pensant à cela, ce fut un soulagement d’entendre Gemma couper court à cette partie de la conversation. Relevant les yeux vers elle, j’arborais un très mince sourire alors que je lui disais : « Je sais que tu t’inquiètes pour moi et je t’en remercie, mais je vais bien. » Tout va bien, même si le monde extérieur voyait les choses différemment de moi. Même si pour les autres, aimer quelqu’un en silence était une source de douleur, j’étais encore assez naïf que pour n’en retenir que le bon. Le mauvais viendra surement, mais je préférais l’ignorer en attendant.
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 26.04.12 21:42
Je l'énervais. Il fallait s'y attendre, mais moi j'avais pour principe de dire toujours la vérité même si elle était blessante. Je ne souhaitais en aucun cas passé pour une amie hypocrite. Depuis quelques minutes je n'avais aucun sourire aux lèvres, je n'avais en aucun cas, en arrivant, l'idée en tête de mettre les points sur les i, mais en le voyant ainsi je ne pouvais faire autrement. Il ne pourrait pas rester chaque jour à regarder Billie et à se morfondre? Il allait se torturer l'esprit inutilement, alors autant que quelqu'un lui dise clairement ce qu'il fallait faire. Pourtant, je savais que je ne pourrais en aucun cas le forcer. Ce serait à lui seul de réagir, et pour le moment ce n'était pas gagné. Il était aveuglé par cette fille et lui pardonnait tout en un instant. Il fallait le secouer, mais je commençais à comprendre que mes efforts seraient vains. C'était à lui de prendre sa vie en main, ca je le comprenais très bien, puis je n'allais pas être hypocrite: j'aurai dit pareil à propos de mon histoire avec Nolan, que c'était mes affaires et que c'était à moi de décider. Alors pourquoi est-ce que je m'obstinais à l'aider en essayant de lui ouvrir les yeux? Parce que c'était mon meilleur ami et que depuis qu'on était gosse on était comme les deux doigts de la main et que l'on savait pertinemment par un simple regard quand l'autre allait mal. En somme, on se connaissait par cœur, on ne pouvait pas se mentir. « Très bien, tu fais ce que tu veux, mais ne vient pas me supplier à un moment donné de te donner des conseils car tu ne sauras pas quoi faire. » S'il y avait quelque chose dont j'avais horreur c'était bien ça: que l'on repousse votre main tendue et que quelques temps plus tard on vienne pleurer sur votre épaule. Je ne l'aiderai plus, c'était ce que je me mettais en tête, il ferait ce qu'il souhaitait avec Billie, maintenant ça ne me regardait plus. Or, je me doutais déjà que j'aurai le droit à des conversations sur elle dans le futur.
Je sentais un regard froid, perçant se poser sur moi. Levant les yeux, je vis le visage crispé de Lukas. D'accord, j'avouais que j'allais un peu loin dans mes propos, mais c'était pour son bien non? Je ne voulais pas lui faire de mal. Si je lui disais qu'il était en quelque sorte une proie, c'était pour imagée la situation: sa gentillesse allait le perdre, il faudrait par moment qu'il sorte les crocs et non qu'il ait la bouche en cœur en disant oui à tout sans broncher. Je le fixais un instant, ne pliant pas sous le poids de son regard. J'étais du genre tenace. Je l'avais vexé. « Ecoute, je ne voulais en aucun cas te dire que tu étais faible ou un truc comme ça, c'était une image pour ta gentillesse okay? Enfin... laisse tomber. » J'en avais marre de batailler sachant qu'il ne m'écoutait même pas, et qu'il ne réfléchirait même pas à un seul de mes conseils, alors pourquoi parler dans le vide? Je lui déclarais alors de se bouger les fesses. De un, car s'il continuait à ruminer dans son coin, il n'obtiendrait jamais ce qu'il voudrait et deux car comme ça je n'entendrai plus parler de cette fille qui pour moi, ne méritait en aucun cas l'amitié de Lukas. Ça, je le gardais pour moi-même, car sinon il me dirait de partir où me mettrait à la porte et on ne se parlerait plus pendant un temps, vu comment on était buté l'un et l'autre. « Faut que tu arrêtes d'être pessimiste. Pourquoi il y aurait forcément du malheur? Tu ne crois donc pas au fait que l'on peut trouver le bonheur? » Je roulais des yeux. Je lui avais fais une confidence, comme quoi j'avais pleuré lors de son départ. Se séparer de son meilleur ami du jour au lendemain était particulièrement difficile, mais je l'avais soutenu dans son choix. Cela fut toujours un plaisir d'avoir de ses nouvelles toutes les semaines, et notre amitié n'en avait même pas empati. Je le regardais avant de poser mon menton au creux de mes paumes. « On fait tous des erreurs, toi tu as assumé la tienne, si cela en était une, moi j'ai assumé aussi les erreurs que j'ai pu faire ces derniers mois. Sauf qu'elle, n'assume pas. Elle revient vers toi, sans même un pardon, tu ne trouves pas ça un peu abusé? Enfin, je vais arrêter de me mêler de tes affaires, avant que tu me tapes... » Fis-je avec un léger sourire au coin des lèvres comme pour essayer d'apaiser la situation. Nos retrouvailles ne furent pas comme je l'avais espéré, on se bouffait limite le nez alors qu'on avait toujours été proches. Il me confia qu'il allait quand même bien, et j'arquai un sourcil. « C'est pas beau de mentir. » Déclarais-je avant de reprendre le sac en papier dans mes mains. « Tu es privé de viennoiseries pour mensonge envers ta meilleure amie qui t'aime très fort. » fis-je avec un léger rire.
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 29.04.12 17:01
La supplier pour qu’elle me donne des conseils ? Ça pouvait être une bonne idée, mais j’avais certainement trop d’orgueil pour le faire. Ou bien, j’étais trop aveuglé que pour me rendre compte que son point de vue était certainement plus éclairé que le mien. Mais voilà, je ne pouvais pas ouvrir les yeux, j’étais bien comme j’étais, j’avais toujours plutôt bien réussi, je n’avais pas envie de changer. Mes erreurs, c’était à moi de les consommer et peu importait à quel point mes proches voulaient m’aider ou m’empêcher de les faire. Tant que j’ai décidé de trébuché, je le ferais, apprenant de mes erreurs et finissant toujours par me relever. Gemma s’inquiétait pour moi, j’en avais bien conscience, mais c’était étouffant. Je n’étais pas un pauvre chiot sans défense, je n’avais pas besoin qu’on me protège, nous avions le même âge, le même vécu, ou presque. Mais, pourtant, vis-à-vis de Billie, il semblait que nos avis étaient totalement divergents. Ce que je comprenais dans un sens, mon amie ne pouvait pas voir les choses comme je les voyais. Cette dernière avait une vue d’ensemble, un point de vue extérieur alors que moi je jonglais avec ce qui se passait dans ma tête et dans mon cœur. C’était beaucoup plus difficile de prendre des décisions dans ces conditions. J’étais bien incapable de faire un pas sans avoir peur de me contraindre un peu plus d’une manière ou d’une autre. Alors, oui, je comprenais qu’elle s’inquiète pour moi, je comprenais qu’elle tente de m’aider, mais je ne pouvais comprendre qu’elle me compare à une bestiole sans défense. Elle n’y était pas du tout, j’étais peut-être gentil, mais pas idiot non plus. Heureusement, Gemma comprit qu’elle était sur une pente glissante et préféra se rétracter plutôt que de risquer d’enclencher un quelconque conflit. Je n’avais pas envie de guerroyer, je préférais profiter de sa présence plutôt que de me chamailler pour un sujet sur lequel aucun de nous deux n’aura raison.
J’avais l’impression d’être un éternel défaitiste face à Gemma, à croire que j’étais recouvert d’un linceul et que tous les jours j’étais prêt pour des funérailles. Pourtant, ça n’était pas le cas, c’était même loin d’être le cas. J’étais juste un peu plus sceptique quant au bonheur absolu qu’on est sensé trouver avec l’amour. Moi, j’avais beau essayé chaque jours un peu plus d’en profiter, je n’avais pas encore connu l’amour avec un grand « A », mais je l’attendais, peut-être il viendra, peut-être jamais je ne le verrais. « On peut trouver le bonheur, mais il faut se battre pour l’avoir. Il faut d’abord savoir ce que c’est le malheur pour comprendre la chance qu’on a. » Et je comprenais la chance que j’avais d’avoir Billie auprès de moi malgré les années. C’était peut-être ça que Gemma en comprenait pas, j’étais heureux d’avoir mon amie auprès de moi, même si à force de me retenir de l’aimer ouvertement mon cœur s’usait un peu plus. Si c’était le prix à payer pour profiter du temps passé auprès de la belle, je m’en fichais de finir blesser. Relançant la discussion sur les erreurs, je n’avais pas facile de cacher les quelques regrets qui se trouvait sur ma conscience. J’avais souvent regretté d’être parti, je l’avais très bien assumé, enfin tout n’était pourtant pas pardonner pour autant. Ce n’était pas parce qu’on assumait qu’on pouvait se targuer de repartir avec une ardoise vierge. Me tendant en écoutant mon amie, j’avais sincèrement envie de presser mes mains contre mes oreilles et fermer les yeux pour ne pas avoir à assumer ses mots. Heureusement elle s’arrêta avant que je ne redevienne un enfant cherchant à éviter une vérité qu’il ne voulait pas voir. Assurant que j’allais bien, lorsqu’elle me parla de mentir, je lui tirais la langue comme un gosse avant de voir qu’elle me chipait le sachet plein de bonnes pâtisseries. « Hey ! Mais t’as pas le droit ! » La voyant rire, je pris une mine boudeuse tout en croisant les bras rajoutant : « Espèce de sadique, tu m’offres un présent pour te faire pardonner, tu l’exhibes devant moi, j’ai le temps d’y gouter, puis tu me l’arraches des mains ! Tu seras punie pour ce crime infâme que tu es en train de commettre. » Je fronçais les sourcils faussement coléreux en lui jetant un regard noir très bien imité alors que j’avais seulement envie de rire. C’était plaisant de retomber sur un sujet moins lourd et douloureux que le précédent. C’était plus simple à vivre.
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 30.04.12 13:54
J'avais arrêté de parler du sujet qui fâche: Billie. Pour la simple et bonne raison que je ne voulais pas finir en froid avec mon meilleur ami, surtout pour une histoire pareille. Je montrais mon inquiétude, mais en somme je ne le faisais que l'agacer. On se retrouvait pour la première fois depuis son retour sur l'île, et voilà que j'étais déjà en train d'avoir un comportement insupportable: à dire ce que je pensais, tout haut et tout fort pour que tout le monde entendent même si cela ne plaisait pas. Il le savait bien que j'avais une grande gueule, mais j'avouais moi-même que j'allais cette fois trop loin. Je ne pouvais pas lui mettre un couteau sous la gorge en lui disant d'arrêter de voir cette fille vu le malheur qui se passait quand il la voyait: après, il déprimait. Non, c'était bien à lui de trouver son juste comportement dans cette affaire. Qui étais-je pour jugée après tout? Certes, sa meilleure amie, mais en aucun cas je pouvais être son esprit. Je n'étais pas dans sa tête, ni dans son cœur, je ne pouvais pas comprendre explicitement ses sentiments, et pourtant dans mon âme et conscience, je me disais que je me devais de l'aider. J'étais comme ça: grande gueule, mais avec un grand cœur. Or, je venais de lui déclarer qu'en aucun cas, il ne viendrait me dire que j'avais raison ou alors me supplier de mes services. J'étais idiote parfois, mais c'était sans doute pour qu'il se débrouille aussi tout seul. Ah les hommes. Ils étaient incapables de se débrouiller sans nous les femmes, c'était vrai non? En tout cas je m'amusais en jouant avec mes doigts et la surface de la table, comme pour trouver un air de musique au fur et à mesure du temps. Je me faisais plutôt silencieuse a présent, le regard noir qu'il m'avait fait une fois, m'avait amplement suffit à me taire pour ne pas réveiller le démon qui sommait en lui et pour ne pas me prendre un coup de fourche.
A la question du bonheur, je me soupira légèrement. C'était une question sans réponse, une question qui resterait un mystère pour toute notre vie. Chacun avait sa conception du mot bonheur mais je ne pouvais qu'affirmer ses propos: il fallait se battre pour l'avoir. Personnellement, il fallait que j'évincis la femme de Nolan. Cela n'allait pas être compliqué, puisque qu'il m'avait bien dit qu'il allait divorcé. J'espérais qu'il n'allait pas faire machine arrière, j'avais du mal à lui faire confiance encore. Même si je souriais, cette confiance en avait pris un gros coup et du coup je m'attendais à chaque fois au pire. « J'approuve. Je te le dis, deviens philosophe. » Fis-je avec un délicat sourire. J'avais fait preuve d'égoïsme vis-à-vis de ses propos passés, mais je ne pouvais qu'approuver cette philosophie, bien que pensais toujours que Billie ne méritait pas son amitié et encore moins son amour. Que voulez-vous j'étais butée! En tout cas, je n'aimais pas que l'on me mente, et là Lukàs venait de dire un mensonge, en tout cas j'en étais persuadée. J'avais donc chipé le sac en papier contenant des viennoiseries que j'avais apporté quand j'étais arrivée. L'air de rien, un grand sourire je lui avais dit qu'il était puni. Je n'avais pas le droit. Du moins c'est ce qu'il disait. « Eh, il faut bien que je m'entraîne sur quelqu'un pour les punitions, désolée que ce soit tombé sur toi. » Il prit un air boudeur, et mon rire s'amplifia. Ce que c'était bon de retrouver notre complicité qui n'avait pas pris une ride même après son départ. [color=crimson]« J'ai tout les droits mon cher. » Je fis un énorme sourire avant d'arquer sourcil. « Punie? En quoi je serai punie? N'inversons pas les rôles. » Je lui relançais le sac en papier. « Vois-tu comment je suis bien bonne avec toi, personne ne peut être une meilleure amie que Gemma Hawkins. »
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 01.05.12 18:24
On avait beau s’adorer plus que tout, avec Gemma dès que nous trouvions un sujet qui fâchait, peu importait combien de temps on allait pouvoir débattre sur celui-ci, jamais on allait tomber d’accord. On était têtu et de nos points de vue respectifs on avait toujours l’impression d’avoir raison. C’était en partie pour cela que je n’avais pas envie de parler de Billie avec mon amie. Je ne savais pas comment lui expliquer clairement ce que je ressentais pour la blonde, j’étais bien incapable de m’exprimer à ce sujet. De plus, Gemma ne semblait pas comprendre quel point positif je retirais de cette amitié que je préférais conserver m’enfonçant dans un amour à sens unique. Elle ne comprenait pas, je ne pouvais pas la forcer à comprendre alors nos deux caractères se confrontaient. Et, si on jouait à qui était le plus têtu, aucun de nous deux n’allait bien pouvoir gagner. Malgré le sujet qui avait un peu ombragé notre conversation, pourtant si amicale précédemment, la jeune femme m’arracha un sourire en répétant une fois que je devais devenir philosophe. J’étais bien trop fougueux et gamin que pour devenir philosophe, surtout que j’imaginais ces gens-là comme des vieux pleins de rides à la longue barbe blanche. Des espèces de fossiles vivant qui pensaient beaucoup et étaient très intelligent, en gros tout le contraire de moi qui préférait foncer plutôt que de perdre mon temps à réfléchir au sujet de choses obscures. Peu après, la futur maman trop dans son rôle à mon goût, eu l’idée de me punir en me privant de pâtisseries. Grossière erreur ! Je réagissais directement comme un gamin en lui annonçant sans raison qu’elle n’avait pas le droit. Sa réponse n’était pas plus logique, ce n’était pas parce qu’elle devait s’entraîner qu’elle devait le faire avec moi. « Entraines toi avec le père de ton enfant, parce que même si je suis le tonton je peux me venger ! »
Gemma m’annonça alors de but en blanc qu’elle avait tous les droits. La toisant des pieds à la tête, j’haussais les épaules. Non, elle n’avait pas tous les droits, pas quand il s’agissait de me priver de nourriture ! Désireux de récupérer les viennoiseries, je la menaçais en lui disant qu’elle allait être punie, comme si le karma allait la brûler vive car elle m’avait piqué de la nourriture. C’était un peu exagéré, mais tout dans cette scène l’était volontaire. C’est avec un large sourire que je récupérais le sachet qu’elle venait de me lancer en disant : « Mon pote Dieu t’offriras surement une place au paradis pour avoir été gentille comme ça. » Riant, je sortais un croissant, conscient que je n’avais pas spécialement faim, mais que ma gourmandise parlait. Si ça ne tenait qu’à moi, je mangerais certainement tout ce qui se trouvait dans le sachet en un coup, mais ça risquait de me donner mauvaise conscience, je me retenais donc. « En tout cas, j’aimerais pas être ton bébé si tu es aussi versatile que ça. Tu imagines, tu le punis et lui arrache un jouet avant de lui rendre. Tu serais une maman totalement siphonné. » Comme pour donner plus d’appui à mes propos, je roulais des yeux en me toquant la tempe à l’aide de mon index. J’étais persuadé que Gemma serait une bonne mère, mais j’allais pouvoir la taquiner longuement avec ça. C’était aussi ça être un bon ami, taquiner les personnes qu’on aime pour les ennuyer. C’est un moyen comme un autre de leur dire qu’on les aime, même s’il est toujours nécessaire, de temps en temps, de leur rappeler. « Néanmoins, fille ou garçon, je l’embarquerai le dimanche pour lui apprendre à surfer et à devenir cool. » Parce que c’était bien connu, être un surfeur ça signifiait être cool. Puis c'était une discipline tellement enrichissante qu’aucun enfant en pratiquant le surf ne peut vraiment s’ennuyer dans sa vie de tous les jours. C’était pourquoi je restais des heures à attendre la vague parfaite sans jamais m’ennuyer.
Dernière édition par Lukàs-Naël Hermes le 03.05.12 20:30, édité 1 fois
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 01.05.12 21:16
En lui chipant le sac contenant les viennoiseries, je lui déclarais qu'il fallait bien qu'il soit aussi mon cobaye pour les futures punitions si je devais en donner à mon enfant. Je savais que cela ne lui plairait sans doute pas, mais je me devais bien de trouver quelqu'un! Je n'y connaissais rien en punition et je ne voulais pas apprendre sur le terrain. J'avais bien remarqué dans mon entourage, quand un enfant constatait qu'un de ses parents ne savaient pas se montrer autoritaire ou n'y connaissait strictement rien en punition, le droit du parent était bafoué: l'enfant faisait ce qu'il souhaitait sachant bien que l'on ne pourrait pas venir à ses fins. Lukàs me déclarait que je ferais mieux de m'entrainer avec le père de mon enfant. Cela pourrait être assez drôle, mais je connaissais trop bien Nolan qui croirait que j'étais tout simplement tombée sur la tête ou que j'avais un excès de fièvre pour agir ainsi. Puis, en ce moment on avait assez de problèmes pour ne pas rajouter ça dessus: j'attendais une seule chose: que sa femme plie bagage et rentre chez elle en nous laissant vivre notre bonheur que l'on avait savouré pendant plusieurs mois durant. J'haussais alors les épaules. « Avec lui ce ne serai pas drôle, j'aime bien te faire tourner en bourrique! » Fis-je avec un léger sourire. Il savait pertinemment que c'était vrai, depuis que l'on était gosse je lui en faisais voir de toutes les couleurs dès que j'en avais l'occasion. Combien de fois on ne s'était pas fait disputé par nos familles respectives car on partait sans donner de signes de vie toute la journée afin d'aller sauter de la falaise ou de jouer aux aventuriers dans la forêt tropicale? Rien ne nous arrêtait. « Tu n'oserais pas te venger? » Déclarais-je en arquant un sourcil. C'était comme un jeu pour nous, se charier, se chamailler. Depuis qu'on était petit s'était ainsi, et pour moi c'était clair: même en grandissant on resterait ainsi.
Une minute plus tard, je lui redonnais le sac en papier. J'avais trop bon cœur, et je n'aimais pas le savoir privé de viennoiseries. Il était très gourmand et lui en priver serait lui infliger un châtiment impardonnable. Je ne pus m'empêcher de rire en le voyant déjà, reprendre un croissant. Avait-il peur que je lui repique une énième fois le sachet? Probable. J'étais du genre imprévisible. Lukàs me disait que je pouvais être une maman totalement siphonnée: un moment confisquant l'objet, l'autre moment redonnant. Hum. « Si tu veux je peux reprendre définitivement le sachet? » Je gardais mon sourire aux lèvres. Les regards noirs, les propos comme quoi je n'étais pas lui, je n'étais pas dans sa vie était mis aux oubliettes. « Je ne serai pas comme ça avec mon bébé. » Fis-je en même temps qu'hocher la tête négativement. « Je ne céderai pas aussi facilement que devant tes yeux de chats pottés, ce qui est d'ailleurs vache de ta part car tu sais très bien que je n'y résiste pas! » Il était très fort dans ce jeu pour faire craquer les autres. A chaque fois qu'on disait que l'on ne céderai en aucun cas à ses dires, il faisait cette bouille et on soupirait, défaitiste en le laissant gagner une énième victoire. Ce qu'il pouvait être énervant! Mais mon dieu qu'est ce que je l'adorais lui et son visage d'ange endiablé. « Le dimanche uniquement si elle ou il n'a pas de devoirs. » je le regardais d'un air sérieux, comme pour montrer que je prenais déjà de très bonnes décisions, mais je savais qu'il n'allait pas tarder à relever. En parlant de ne pas tarder, je regarda ma montre avant de constater qu'il fallait que je me rende à la boutique à plusieurs minutes de là. « Il faut que je te laisse, tu sais bien que les pâtisseries ne se font pas à l'aide d'un génie. Ah si, à l'aide du génie Gemma. » Je me leva avant de rire et de m'approcher de lui pour lui déposer un baiser sur la joue. « En fait, ça te dit que l'on aille au marché nocturne ensemble comme on faisait tous les ans avant ton départ? »
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R] 03.05.12 20:49
L’aveu de mon amie ne m’étonna pas. En effet, un de ses passes temps préféré devait être sans nul doute celui de me rendre chèvre. Bien sur, je le prenais bien, j’en faisais autant parfois, alors ce n’était qu’un juste retour des choses. Il n’empêchait que par moment, si on ne soufflait pas un peu on se rendrait véritablement dingue et finir dans un asile ne faisait pas partie de mes plans. Même si on en avait faites des folies depuis notre enfance, c’était normal pour les enfants du coin que nous étions, ce qui aurait été fou c’est que nous ayons passé notre enfance en étant sage. Nous deux ensemble, c’était un cocktail explosif que bien des parents avaient dû supporter. Et le pire, surement, c’était que nous nous étions pas assagis du tout. C’était pourquoi je la menaçais de me venger, chose qui sembla la titiller car elle me rendit les pâtisseries sans plus de luttes. A peine le sachet en main, je me remettais à me goinfrer sans une once de regret. Je fis alors remarquer à Gemma que si elle était comme ça avec sa progéniture elle allait être une mère siphonnée. Je n’osais pas imaginé quel genre d’enfant perturbé ça allait donner. « Non ! Je l’ai, je le garde. » Répliquais-je à sa remarquer serrant le sachet contre mon torse comme s’il s’agissait d’un objet extrêmement précieux.
Gemma expliqua alors qu’elle ne serait pas ce genre de mère complétement barge. Ce qui ne m’étonnait absolument pas. J’imaginais mon amie comme une futur maman carrée, mais pas trop. Il fallait dire qu’elle se souvenait encore de sa jeunesse, ça ne serait pas dur pour elle de savoir faire la différence entre du laxisme et un trop plein de sévérité. Puis, il fallait avouer que plus on imposait d’interdit aux enfants, plus ils avaient envie de les braver. Sa remarque sur ma moue qui faisait craquer quiconque, elle tout particulièrement, me fit arborer un large sourire victorieux. Je savais que c’était vache, mais je m’en servais à l’envie pour montrer que quoiqu’il se passe, j’avais toujours un dernière tour à jouer. On aborda alors, encore, l’éducation. Moi et mon point de vue de surfer pensait à une éducation plutôt libre, cool dans un sens. Mais la maman qui sommeillait en mon amie me rappela à l’ordre et bien que je savais que c’était très sérieux, je disais pour rire : « J’ai l’impression d’entendre ma mère. Enfant elle me disait pareille. » Et on voyait bien où ça m’avait mené, je ne l’avais jamais écoutée et j’avais fait du surf le centre de ma vie. Je n’avais pas échoué comme beaucoup de détracteurs me l’avaient prédit, mais c’est vrai que fréquenter non-assidument les bancs de l’école n’était pas la chose dont j’étais le plus fier. Lorsque Gemma se mit à s’agiter pour partir, je la regardais en souriant, restant assis sur mon siège alors qu’elle venait m’embrasser sur la joue. « Qu’est-ce qu’on ferait sans toi dans cette ville pour nous préparer de bonnes pâtisseries ? » Je regardais la jeune femme prête à s’en aller avant qu’elle ne s’arrête pour me poser une question au sujet du marché nocturne. Repensant à toutes les fois qu’on avait passé à arpenter ce marché nocturne, tant et si bien que c’était presque une tradition, je souriais idiotement des étoiles dans les yeux. « Avec plaisir, tu pourras aussi me présenter ton amoureux, comme quand tu étais amoureuse du fils de la postière et que tu nous avait obligé à passer la soirée ensemble alors qu’on se détestait. Passe une bonne journée Gemma. » C’était une sacré histoire que celle du fils de la postière et un beau souvenir. Je n’aurais certainement pas été forcé de passer la soirée avec cette idiot si mon amie n’était pas aussi butée et douée d’un don de persuasion plutôt conséquent pour son âge à l’époque. Mais en regardant en arrière, c’était ce genre de souvenirs qui se révélaient être les plus beaux. Ces petits bouts de rien dont on ne prend pas l’ampleur sur le moment, mais qui avec le temps sont des trésors.
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Sujet: Re: Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R]
Ma petite couturière elle est pas haute couture, mais faut la voir quand elle me cout des ourlets à mon coeur [R]