Ils étaient arrivés la veille sur l'île natale de Gabriel. Tout de suite Delilah s'était sentie apaisée. Etait le vent marin, le fait que personne ne lui soit sauté dessus à l'aéroport ou le simple fait de changer d'air ? Peut être un mix de tout ça. Quelque soit la raison, elle espérait que ça ne changerait pas. En tout cas, pas trop rapidement.
Ils se rendirent à l'hôtel où elle avait réservé une suite sous un faux nom - ça retarderait les vautours qui chercheraient à prendre des clichés montrant ou non si elle se remettait de la mort de Jayden. L'hôtel n'avait pas grand chose à voir avec ceux où elle descendait depuis qu'elle cartonnait mais il avait l'air agréable. Et elle fut totalement ravie en découvrant la suite. Cosy, lumineuse, avec une vue magnifique. Après avoir lâché ses valises elle avait passé une bonne heure sur la terrasse pour voir le soleil se coucher. Gabriel avait biensur tout vérifier, il était du genre perfectionniste et presqu'aussi parano qu'elle ! Puis il l'avait rejoint et ils avaient décidé de commander leur repas au roomservice plutôt que sortir. Delilah avait donc profiter de la soirée pour ranger ses affaires et se sentir plus à son aise.

Le lendemain matin, au petit déjeuner elle déclara à son garde du corps qu'elle voulait aller à la plage. Du coup une heure plus tard, elle était prête, sac de plage bien rempli pour ne manquer de rien. Il était encore tôt, il n'y avait pas grand monde et tant mieux. Elle sourit à Gabriel. Il avait des yeux magnifiques, encore plus que d'habitude dans cette lumière. Elle se demanda combien de filles seraient heureuses de le revoir ici et sentit comme un pincement au coeur. De la jalousie ? Elle préféra ne pas y penser et retira ses chaussures avant de poser un premier pied dans le sable. « Chaque fois que je suis à la plage,je me sens comme une gamine. Enfin, sauf à LA. Je n'y suis allée qu'une fois, c'était noir de monde,à se demander où était la plage en fait... » Elle fit quelques pas en humant l'air et laissa la légère brise jouer dans ses cheveux. « Le dernier arrivé à l'eau paie le déjeuner ! » Elle s'élança sans plus attendre vers l'étendue bleue. Elle espérait que Gabriel ne joue pas les rigides et participe, sinon elle aurait l'air d'une cruche !

Delilah fut surprise mais lorsqu'elle sentit que Gabriel la suivait, elle accéléra. Elle n'avait pas en tête de gagner absolument la course, c'était plus pour rire. Cela dit elle arriva en premier, éclaboussée par l'eau alors que ses pieds venaient claquer les vaguelettes qui s'aventuraient jusqu'à la plage. Elle poussa un cri de victoire et se tourna vers Gabriel, un grand sourire aux lèvres. Sans doute l'avait il fait exprès mais ce n'était pas grave. Elle était tout simplement joyeuse de ce petit moment. Il proposa alors de choisir le restaurant, en l'invitant dans l'un de ses favoris. « Avec plaisir ! » Le fait qu'il lui fasse découvrir un endroit qu'il affectait la touchait. Elle avait l'impression qu'il faisait un pas de plus vers elle. Il lui sourit et elle aurait pu fondre sur place. Elle s'étira quelques secondes et déclara qu'elle voulait se baigner. « L'eau est vraiment trop bonne ! Pas comme au Royaume Uni ! » Que ce soit en Angleterre ou en Ecosse il fallait vraiment avoir envie de se baigner ! Elle ne se souvenait pas d'avoir connue une eau à plus de 14° du coup ici elle avait presque l'impression d'être dans son bain. Elle fit quelques pas en revenant sur la plage et déposa son sac sur le sable. Il n'y avait rien de valeur dedans, elle n'avait même pas pris son téléphone. Elle retira sa robe et se retrouva rapidement en maillot de bain. Un deux pièces noir relativement simple si ce n'est que la culotte avait des airs de jupe lilipucienne. Tout en sortant sa serviette et s'adressa à Gabriel. « Tu sais surfer ? J'ai cru voir un club en passant. J'ai toujours voulu apprendre mais je sais pas si je serais douée ! J'ai plutôt deux pieds gauches. » Elle lui parlait comme à un de ses amis d'enfance, à l'aise, et comme si elle n'avait pas à surveiller tout ce qu'elle faisait. Elle se sentait libre ici, espérons que l'euphorie du moment perdurerait ! Même si elle devait avoir l'air d'une piplette. Il y avait bien longtemps qu'elle ne s'était pas conduite de façon si insouciante.