« Putain, Méziane... pose ça. ». Rien à foutre de son agacement, il fallait que je retrouve ce café. J'étais certain d'en avoir acheter récemment et je déteste faire les choses pour rien. Il était néanmoins plausible que nos invitées en aient bu une tasse ou deux. En tout cas, aucune trace ni du percolateur ni du café. Mon hypothèse se confirmait alors, il devait être englouti depuis belle lurette. En regardant Aidan, je remarque qu'il tient une sorte de dauphin en peluche, j'écarquille les yeux, interloquer. Qu'est-ce qu'il foutait avec ça. Je ne pus m'empêcher de rire. La perspective qu'il ait dormi toute la nuit dans un placard avec une peluche, comme un gamin de quatre ans, était juste hilarante. Il envoya aussitôt valser la peluche à travers la pièce, manquant de justesse de me choper au passage. Je lui lançai un regard noir comme s'il avait manqué de m'assassiner. Désolé mec, je supporte pas quand on me touche. Ouais bon, il m'avait pas littéralement toucher mais encore un peu et je me ramassai cette bête peluche dans la tronche. Ca a juste tendance à m'irriter quelque peu dirons-nous. « À voir ta tête, je suppose que tu n'es pas en mesure de me dire pourquoi je me suis réveillé entre une serpillère et un... ». Elle était si affreuse que ça ? Je m'étais plutôt trouvé beau gosse dans le miroir tout à l'heure... Mais d'un autre côté, il n'avait pas tout à fait tord, j'ignorais totalement pourquoi il s'était retrouvé dans le placard. J'haussais les épaules tout en esquissant une sorte de grimace signifiant un "non". Aidan commence à me fixer, j'aime pas ça, puis, je comprends pourquoi. Je décide alors d'enlever cette immondice immédiatement. Seulement, impossible de le faire seul, ou en tout cas, seul sans miroir. Et loin de moi l'idée de m'arracher ce truc. Même si je n'avais pas encore totalement désaoulé, j'étais sur d'une chose : que ce piercing allait me laisser une vilaine cicatrice si je ne l'enlevai pas correctement. En reportant mon attention sur Aidan, je sens comme une sorte de peur dans son regard. A mon tour de rire maintenant ! « Ne me dis pas qu'on a fait ça... ». Je ne pus m'empêcher de rire et de lui répondre : « D'accord, je te le dis pas. ». Je pouffais toujours lorsqu'il fila dans la salle de bain. Amusé, je décide de le suivre, espérant secrètement qu'il ait fait aussi quelque chose. Genre un gros truc bien émasculé. Malheureusement pour moi, après un examen minutieux, il ne trouva rien d'autres que des empreintes de main sur lui. C'était plutôt bon signe... il s'était amusé hier soir. Entre nous, je ne pense plus qu'on puisse avoir un doute là-dessus. J'étais resté dans l'embrasure de la porte. J'observai toujours Aidan qui s'assit au bord de la baignoire et commença à caresser l'un des poussin comme s'il s'agissait d'une chose naturelle. Là encore, je ne pus m'empêcher de pouffer. Encore une chose plus qu'émasculée. « On n'a pas fait ça. Mais on a fait quoi, alors ? Tout ce dont je me souviens, c'est que je... ». C'était la deuxième phrase qu'il ne terminait pas, il était vraiment perturbé alors que j'étais plutôt serein. Après tout, j'avais plus ou moins l'habitude de ce genre de situation et honnêtement, ça me faisait presque ni chaud ni froid de savoir ce qu'on avait fait ou non la nuit dernière. Je me décide finalement à rejoindre Aidan sur la baignoire, il me passe l'un des poussin. Je fronce les sourcils, j'en veux pas de ce truc ! Je le jette presque dans la baignoire, le pauvre, quand j'y pense... Ca me fait rire. Par ce geste, je remarque que mes mains sont colorées, on dirait une sorte de peinture... C'est marrant, un peu comme celle que Aidan... « Mon vieux... Si on ne trouve pas une fille avec des mains plus grandes que les miennes et couvertes de peinture bleue parmi le tas de viande qui gît encore ici dans les deux minutes, va falloir penser sérieusement au plan d'urgence. ». Tilt, j'eus à peine le temps de rejoindre les toilettes avant de gerber. Il était clair que si c'était MON empreinte, j'allais péter un câble, et pas un petit ! Je me relevai et atteins le lavabo pour me rincer la bouche. « Dis-moi, t'en a jusqu'où comme ça ? ». J'étais appuyé sur le rebord du lavabo, la tête baissée. Je ne pouvais pas me regarder dans le miroir, pas maintenant. Avant qu'il n'eut le temps de répondre, je retournai dans le petit salon là où ce tas de chaire fraîche gisait et commençai à inspecter leurs mains minutieusement. Même leur pied. Non seulement aucune ne se réveilla pendant cette inspection, ce qui me laissa entendre qu'elles baignaient encore dans l'alcool mais en plus, aucune d'entre-elle n'avait de trace de peinture nul part. Je retournai au toilette remettre mes tripes.