entre une banane et une noix de coco je me demande quelle est la meilleure arme. ft. Aidan
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Sujet: entre une banane et une noix de coco je me demande quelle est la meilleure arme. ft. Aidan 15.04.12 22:16
Samedi matin. Marché. C'était toujours le même rituel. Je pris mon panier en osier avant d'enfiler mes lunettes de soleil et de sortir de la maison. Mon ventre s'arrondissant de plus en plus, je troquais mes incontournables short en jean pour une robe fleurie assez ample. Il y aurait du monde, le soleil avait percé les nuages et la température était déjà chaude. Le marché de Port-Vila attirait la curiosité des touristes et je devrais sans doute passer entre des personnes qui ne voudraient pas vous laissez passer. J'arrivais vers onze heures au marché, et j'avais bien raison: le marché était bondé de monde. Je voulais déjà aller à l'étalage des fruits. Je comptais passer une partie de l'après-midi aux fourneaux à concocter des cupcakes avec des coulis de fruits différents. Pour y arriver je devais franchir tout cette horde de touristes qui s'extasiaient sur tout et n'importe quoi. Il y avait de tout: le marché était diversifié: des fruits, des légumes, des crustacés, des souvenirs pour les touristes, bref, rien ne passait inaperçu. Le brouhaha me montait aux oreilles, mais cela ne me faisait rien, à part les cris des touristes qui – je pense – n'avaient jamais vu un crabe de leur vie. Je roula des yeux derrière mes lunettes de soleil et allait à l'étalage des fruits. Le marchand me reconnu de suite et on discuta au moins une quinzaine de minutes tandis qu'il me mit dans un sac, des bananes, de la mangue, de la noix de coco et tout ce qui s'en suivait. J'en avais pour une certaine petite somme mais je savais que c'était des produits de qualité, il n'y avait qu'à sentir l'odeur. Odeur qui me fila très vite une nausée assez violente et dont je dus m'éloigner de l'étalage pour reprendre un air plus frais. J'étais à deux doigts de vomir que la place de la ville mais je respirais tout doucement avant d'arriver à faire passer cette nausée. On m'avait dit que cela passerait bientôt, et j'espérais je n'en pouvais plus de ne plus sentir des odeurs que j'adorais tellement. Je recula avant de frapper de dos quelqu'un. Perdant légèrement l'équilibre je me rattrapais de justesse avant de déclarer: « Je suis désolée. » et de me retourner avant que mon visage se décompose. C'était encore lui.
Aidan. Décidément, partout où j'allais je me retrouvais face à lui. Comme si en plus cela ne suffisait pas, il avait réussi à obtenir mon numéro de téléphone par un moyen dont j'ignorais et il me laissait des messages qui me donnaient la nausée c'était le cas de le dire. Je fis une grimace pour moi-même. « Finalement j'hésite entre t'assommer d'un coup de noix de coco et partir. » La deuxième option était préférable, quoique la première était extrêmement tentante. Pourtant je restais raisonnable, je gardais dans les mains mon sac en plastique avant de le contourner pour poursuivre ma route. Pourtant, j'en fus incapable pour la simple et bonne raison qu'il me retenait par une emprise au bras et que je faillis tomber en arrière tellement je ne m'y attendais point. Je me retourna alors, air furieux sur le visage: « Qu'est ce qui te prends? Lâche-moi! » Parmi la foule on passait inaperçu, et je n'aimais pas ça. Pour une fois, j'avais une certaine peur vis-à-vis de lui, peut-être à cause de l'air qu'il avait sur le visage. Pas de sourire, que dalle. J'avais ravalé ma fierté, avalant difficilement ma salive. A cet instant, j'aurai tout donné pour que Nolan arrive – même si je ne voulais pas lui parler – je me serais plus détendue mais là non. A présent je n'avais qu'une question en tête: Qu'est ce qui lui passait par l'esprit pour me tenir ainsi? Une chose est sûre, demain j'aurai un sacré hématome à cause de cette emprise.
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Sujet: Re: entre une banane et une noix de coco je me demande quelle est la meilleure arme. ft. Aidan 27.04.12 21:40
Je n'avais jamais été un lève-tard. Pas même lorsque je n'étais qu'un bébé, si je me fie aux reproches dont me rabâche les oreilles aujourd’hui encore la vieille bique qui me sert de grand-mère à chaque repas de famille, contribuant à rider prématurément sa peau en la réveillant bien trop tôt lorsque sa fille, ma mère, me laissait pour quelques jours sous sa garde. En grandissant, alors que la majorité des adolescents passaient le plus clair de leurs weekend avachis dans leur lit, la faute aux hormones et à une paresse qu'on pourrait croire universelle, mon cas n'avait pas changé; que j'aie veillé tard dans la nuit comme tout bon rebelle qui se respecte, qu'un troupeau d'éléphants fasse la course dans ma tête après que quelques verres de trop les y aient invités la veille, qu'un mauvais virus m'ait transformé en un croisement subtil entre une larve et un radiateur, qu'un décalage horaire conséquent et le jetlag qui va avec aient creusé des cratères sous mes yeux, asséché ceux-ci et peaufiné ma tête de zombie par un teint plus que blafard, j'étais tout bonnement incapable de ne pas me réveiller avant que mon réveil n'ait ne serait-ce que l'intention de le faire. Mes yeux délaissent le plafond et la multitude de formes et personnages que j'ai eu le temps d'y trouver pour glisser sur les chiffres qu'affiche la petite horloge, posée sur la table de nuit de ma chambre. Six heures passé de vingt-huit minutes... Ce qui m'en laissait encore trente-deux avant que je ne puisse faire taire sa sonnerie, aussi inutile que rituelle soit-elle. Un soupir s'échappe de mes lèvres, sans tristesse ou agacement pour autant, mais sans grand entrain non plus. Si à New York, la ville qui ne dort jamais, être aussi matinal s'avérait être une bonne chose pour un pur citadin tel que moi, appréciant les foules, les bousculades, les mines moroses de tous ces gens qui partent travailler, j'avais remarqué dès mon arrivée qu'ici, sur l'île d'Efaté, j'allais bien vite déchanter. Alors que j'appréciais le fait de profiter des premières heures du matin pour les idées fraîches et le moral remonté à bloc, ressentant le besoin d'avoir repris une occupation avant huit heures, faute de quoi, j'aurais eu l'impression d'avoir perdu une partie de la journée et de mon temps alors que j'avais tant de choses à faire, le choc avait été plutôt rude. Bien loin de l'agitation des métropoles et des trains de vie effrénés, les gens avaient des vies bien plus paisibles, sans être forcément moins remplies; le stress et la routine métro boulot entrecoupés par les paysages idylliques et la mentalité toute autre de ce coin du Pacifique semblait tout rendre plus évident, plus facile. Du moins, pour les habitants et les habitués; citadin que j'étais et que je resterai probablement jusqu'à ce que la pollution et la tension palpable des grandes villes aient finalement raison de moi, les premières semaines n'avaient pas été des plus aisées. Se lever à sept heures et sortir, tout fringant, prêt à entamer une nouvelle journée de surmenage pour calmer un peu le feu d'une ambition exagérée, et se rendre compte qu'il n'y a pas encore ne serait-ce qu'un chat qui ait mis le pied dehors est plutôt frustrant, déroutant. J'aurais pu ne pas m'en soucier, travailler de mon côté tout en regardant d'un oeil à la fois amusé et dépité tous ceux qui se lèveraient trois heures plus tard, perdant la moitié de leur journée, mais c'était tout bonnement impossible. Si j'avais beau avoir été imprégné de valeurs dès mon plus jeune âge qui me rendaient aujourd'hui aussi indépendant qu'ambitieux, mon projet était arrivé à un stade où je ne pouvais plus me passer de l'aide de quelqu'un, que ce soit de l'architecte pour les dernières modifications dans le plan, du chef de chantier pour enguirlander les ouvriers trop lents à monter les quelques misérables derniers murs, la décoratrice hors de prix pour convenir de la couleur définitive de ceux-ci. Je me retrouvais donc démuni de toute occupation, du moins... d'un point de vue professionnel, même si je ne connaissais pas grand chose d'autre, en toute franchise. Depuis, j'avais eu le temps, sinon la contrainte de m'y faire, et j'avais trouvé d'autres choses à faire, mon frère m'ayant rapidement fait comprendre que, si je continuais à venir le réveiller dès que j'avais besoin de quelqu'un pour me seconder ou ne serait-ce que m'apporter la compagnie matinale à laquelle les bains de foule dans les rues bondées de la Grand Pomme aux heures où l'on part travailler m'avaient habitué, nous risquions d'avoir quelques petits malentendus à régler. Un sourire éclaire mon visage à cette pensée, alors que j'ai rejoint la salle de bains il y a quelques minutes déjà et suis sorti de la douche, enfilant les quelques vêtements que j'avais pris le soin d'attraper en chemin. Je ressors de la pièce en songeant à ce qu'il comptait me faire imaginer en prononçant le mot "malentendus", alors que je savais très bien que j'aurais pu l'épuiser à force de le déranger dans son sommeil, bien plus indispensable que le mien, qu'il n'aurait pas eu le cran ni le coeur de m'en vouloir pour autant. Peu importe; j'avais donc eu le temps, ces derniers mois, de me trouver d'autres occupations pour combler les heures que je n'arrivais pas à passer bien au chaud dans mon lit, comme le commun des mortels. Il y avait les pêcheurs que j'avais reperé non loin du port, pour qui je m'étais découvert un intérêt aussi improbable qu'innatendu, ou bien encore le marché et les commerçants qui, une fois par semaine, renonçaient à quelques heures de sommeil pour venir s'installer place James Cook. Ma main atterit avec un peu de dépit et beaucoup d'innatention sur le réveil qui résonne enfin, sa sonnerie s'éteint aussi vite qu'elle est venue déranger la quiétude de ma chambre que je quitte, un instant plus tard.
Aujourd'hui, je ne sentirais pas le poisson et l'haleine douteuse de vieux matelots, mélange de cigarre, bière et je ne sais quoi; c'est samedi et donc jour de marché. Au final, je ne portais pas un grand intérêt à cet événement, plutôt ennuyant à force de rester toujours le même, mais j'appréciais tout de même l'ambiance qui régnait entre les petits revendeurs et la classe plus que moyenne, pour le moins inhabituelle pour quelqu'un comme moi et même si je ne m'y rendais pas pour m'apprivisionner comme la plupart des gens, j'avais trouvé d'autres distractions, comme comparer cette situation, aussi banale que méconnue pour moi, avec ce dont j'avais l'habitude. La vendeuse de bracelets de coquillages remplaçait la joaillerie discrète mais luxueuse du coin de la 45ème à Manhattan, le poissonier était le chef gastronomique du Crustacé d'or pour le plus grand plaisir de sa clientèle huppée, le vendeur de fruits incarnait le... Mon petit jeu s'arrête et mon sourire disparaît, alors que mon regard, caché derrière la paire de lunettes de soleil qui ne me quitte plus depuis que ce soleil qui rayonne fait partie de mon quotidien, se durcit lorsqu'il glisse du visage du-dit vendeur sur celui d'une autre personne, qui vient de me bousculer faiblement ; Gemma. Si j'aurais rigolé doucement et sauté sur l'occasion de passer un peu le temps en la poussant à bout, d'une manière aussi tordue que tordante, en temps habituel, un détail est venu perturber ce moyen-là d'occuper mes journées, il y a quelques jours, alors je les avais surpris, elle et Riley, rigolant sans la moindre retenue sur la plage, la même où elle m'avait giflé royalement la veille seulement. L'agacement profond qui s'était emparé alors de moi n'avait rien à voir avec de la jalousie ou une blessure de mon égo peut-être un peu trop gros, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de mettre des mots sur celui-ci. Riley avait soigneusement omis d'évoquer la jeune femme lorsque je l'avais questionné discrètement sur sa journée et j'avais préféré ne rien dire dans l'immédiat, sachant pertinnement ce qui se tramait là-dessus; je suis sur le point d'en faire part à la seule coupable, dont je relâche le poignet, saisi sans le moindre égard à l'instant où elle tournait les talons, une pique de pimbêche que j'ignore totalement plus tard, lorsque son visage semble se défaire un peu de ses airs de garce que j'ai l'impression de voir pour la première fois. Je fronce les sourcils, ôte mes lunettes pour lui offrir toute la froideur de mes yeux qui se plongent dans le sien, sans plus d'éclat malicieux, voire d'attirance, auquel elle devait pourtant être habituée. "Qu'est-ce qui me prend ?" Je répète ses mots à mi-voix, comme si je voulais les ridiculiser, comme si je trouvais sa question stupide. J'afficherais bien un sourire narquois; je ne fais que serrer les mâchoires un court instant, avant de reprendre. "Tu ne fais pas que de mauvaises rencontres sur la plage, n'est-ce pas ?" Je n'attends pas sa réponse, ni même lui laisse le temps de réfléchir, avant de reprendre la parole. "Je ne veux même pas savoir quelles conneries tu as racontées à Riley pour qu'il en vienne à revenir avec un foutu sourire sur les lèvres et le garder toute la soirée, mais tu ferais mieux d'arrêter ça maintenant." Mon ton est dur et sec, ma voix se fait un peu plus forte mais le brouhaha de la foule ne laisse rien transparaître. Mon regard se détourne un instant, avant que je ne reporte toute mon attention sur elle, une nouvelle fois, plus méprisant que je ne l'ai été depuis longtemps. "Je vois bien à quoi tu joues... Mais si tu peux faire la pimbêche autant que tu veux avec moi, laisse-le en dehors de ça, lui."
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Sujet: Re: entre une banane et une noix de coco je me demande quelle est la meilleure arme. ft. Aidan 28.04.12 12:49
Tout avait été rapide. Je n'avais même pas eu le temps de dire un mot que je me retrouvais en face d'Aidan après l'avoir – sans faire exprès – bousculé. Je n'avais qu'à passer mon chemin, au lieu de faire comme la dernière fois et de rester dans ses pattes à m'énerver tant bien que mal. Or, ce ne fut pas si simple: Aidan m'avait agrippé par le poignet alors que j'allais partir. Chose surprenante, et tout à fait terrifiante. C'était la première fois que je voyais cet air de psychopathe sadique sur le visage, et j'avouais qu'au fond de moi, même avec ma grande gueule, je ne faisais pas du tout la maligne. Mon dieu, il allait me bouffer? J'avais mes yeux rivés vers lui, il n'oserait rien faire, en compagnie d'une foule pareille. Il ne comptait pas me lâcher, et ça je l'avais bien compris à son air furieux. Je n'avais pourtant rien fait si? J'essayais de me remémorer les choses que j'avais faite depuis la dernière fois que je l'avais vu, non je ne voyais pas de liens spécialement avec lui, à part Riley. Riley et moi on se voyait depuis plusieurs mois, donc je ne voyais pas pourquoi, aujourd'hui spécialement il serait au courant, car Riley m'avait promis de rien dire sur notre amitié et nos rendez-vous. Aidan était du jour a être blessé rapidement dans son égo et savoir que son petit frère pouvait facilement parler avec moi et qu'on soit très proches, allait le rendre fou furieux. D'un côté, Riley était nettement plus sympathique qu'Aidan: jamais il ne m'avait fait des avances obscènes, jamais il ne me laissait des messages bizarres sur la messagerie de téléphone, et surtout jamais il ne me collait partout comme le faisait son frère ainé pour arriver à ses fins. Je réfléchissais, mais je ne voyais toujours pas la cause de son air furieux. J'avais juste posé la question en essayant de me dégager, au pire s'il faisait un pas de travers, je pourrais toujours l'assommer avec mon sac. Je plaiderai alors la légitime défense.
Il me déclara que je ne faisais pas que des mauvaises rencontres à la plage. Oh, il n'avait toujours pas digéré la dernière fois que l'on s'était vu. Il était vraiment grave. Alors, une fille refusait ses avances et c'était la fin du monde pour lui? Je voulais rire, mais j'essayais de comprendre sa phrase. J'ouvris la bouche pour lui demander ce qu'il sous-entendait par là, parce que moi, je ne comprenais vraiment rien. Oh merde. C'était la première pensée qui traversa mon esprit quand il mentionna le nom de Riley. Oui on avait pas été discret ce jour là, mais on voulait juste s'amuser un long moment à la plage, et lui il espionnait? Il était vraiment malsain, encore pire que ce que je pensais. Des conneries? Un sourire aux lèvres tout le long de la soirée? Qu'est ce qu'on avait fait déjà? On s'était juste amusé comme des gamins à faire le concours de château de sable le plus magnifique, on avait rit comme des fous. Bref, un très bon moment. Je lui avais même dit que j'avais giflé son frère, et chose surprenante, il avait rit en imaginant la tête d'Aidan. Je pouvais pas répondre cette dernière pensée, sinon on allait être mort tous les deux. Arrêter quoi? Il n'allait pas empêcher Riley d'avoir des amis non? Je n'aimais pas le ton qu'il prenait avec moi, mais encore moins le mot qu'il employa pour me qualifier à la fin. Pimbêche? J'étais à deux doigts de lui fracturer le crâne avec ma noix de coco. « Non mais oh pour qui tu te prends?! » Fis-je, hébétée avec un air furieux se dessinant sur le visage. « Tu crois que je drague Riley? Je te signale, que ce n'est même pas le cas, et que Riley il est deux fois mieux que toi premièrement! Ensuite, on s'est juste amusé une journée, tu vois le mal partout! Enfin, ce n'est pas parce que tu es jaloux que tu dois t'en prendre à moi ou à ton frère, mais en prends plutôt à ton comportement de serial-looser! » Crachais-je à la fin de ma phrase. Je n'avais pas un comportement suicidaire, me jetant dans la gueule du loup, mais ce mot était sorti tout seul et c'était ce qu'il était non? S'en prendre à moi, et sans doute à Riley par la suite pour une simple journée où on s'était amusé, c'était à peine croyable. « Et figures-toi que je ne joues en aucun cas. En plus je ne sais même pas comment je pourrais jouer, faudrait que tu m'éclaires parce que moi au moins je ne vais pas de personnes en personnes comme pour dresser un palmarès! » J'avais les mâchoires crispées, il m'énervait, il se croyait tout-puissant, se prenant pour un enfant capricieux dont son jouet aurait été volé par son petit frère. Métaphore peut flatteuse pour moi. « Tu vas faire quoi? Me frapper pour passer du temps avec ton frère? »
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Sujet: Re: entre une banane et une noix de coco je me demande quelle est la meilleure arme. ft. Aidan 29.04.12 16:47
J'aurais probablement mieux fait de me contenter de la fusiller du regard et de poursuivre mon chemin sans même réagir face à ses sarcasmes, au risque de la surprendre et même de lui faire plaisir, une fois n'est pas coutume, mais j'en avais tout bonnement été incapable. S'il y avait un thème, un point sur lequel je ne pouvais pas agir avec autant de raison et de détachement qu'en temps normal, c'était bien celui-ci : mon petit frère. Riley était trop jeune pour qu'il s'en souvienne réellement, mais notre mère était le pilier de notre famille, l'être qui soudait chacun d'entre nous, la force même de notre famille. Des histoires qu'elle me racontait quand j'étais petit ou de celles que j'ai entendues bien des années plus tard de la bouche de sa famille ou, plus rarement, de mon père, je savais qu'elle avait toujours été ainsi, soucieuse de tous, à l'écoute, conciliante et ouverte. Les souvenirs qu'on évoquait de temps en temps sur la vie qu'elle menait avant qu'elle ne rencontre mon père me faisaient toujours sourire, tant ils paraissaient étranges, curieux, dans une époque qui n'avait plus rien avoir avec celle qui accompagnaient ces faits. Si ces péripéties de jeune militante à l'âge d'or des hippies, ces mois passés à vivre en communauté, d'une manière qu'aujourd'hui on ne retrouve que dans les films les plus clichés, me paraissaient parfois si décalés, ils avaient cependant le mérite de s'associer parfaitement avec sa personnalité et son affection à toute épreuve dont je n'avais pu profiter que quelques courtes années. À sa mort, et malgré la tristesse qui m'avait dévasté, inévitable pour tout petit garçon qui perd sa mère, je m'étais rapproché tout naturellement de mon frère, comme si c'était la seule chose que je devais faire, une évidence. Je n'avais peut-être pas encore dix ans, mais j'avais compris immédiatement qu'il faudrait à présent qu'on puisse compter l'un sur l'autre pour se protéger, s'aimer suffisamment pour combler son absence, ce dont notre père était incapable, aussi plein de volonté pouvait-il être; ce sentiment devait sans aucun doute trouver ses origines dans les valeurs qu'elle nous avait inculquées, avant qu'elle ne disparaisse. Mais, peu importe d'où était venu cet instinct, conscient ou non, Riley et moi étions devenus inséparables à cette époque-ci. Si je trouvais avec lui la complicité et le soutien dont nous avions besoin pour continuer de vivre dans les meilleures des conditions, je mettais surtout un point d'honneur à le protéger et à agir avec lui de la même manière que l'aurait fait notre mère, dont il ne pouvait avoir que de vagues souvenirs étant donné son plus jeune âge. Même en grandissant, même en devenant adultes, notre lien n'avait pas changé, je ne comptais plus le nombre d'appels qui m'avaient tiré des bras de Charlotte, quand j'avais encore la chance de m'y endormir, pour que j'aille le chercher dans des endroits parfois inimaginables ou que je lui prépare le canapé du salon, incapable de rentrer chez lui après une fête trop arrosée, ni même le nombre de fois où il avait couvert mes arrières, lorsque j'agissais de la manière qui m'avait fait perdre celle qui fut ma fiancée. Bref, j'avais toujours mis la priorité sur mon petit frère et fais tout ce que je pouvais pour le protéger, quitte à, parfois, tomber dans l'excès; ma main qui s'est refermée trop brutalement sur le poignet de la jeune femme et mes airs assassins ne laissent planer aucun doute sur ce point.
Si j'avais vu Riley avec une autre fille ce jour-là, alors que je passais par hasard le long de la plage, mon rendez-vous avec l'architecte ayant pris mon de temps que prévu, j'aurais souri, probablement rigolé avec lui à son retour, le charriant jusqu'à obtenir le pedigree de sa nouvelle conquête, qu'il n'aurait pas mis bien long à me dévoiler. Seulement, le voir avec Gemma ne m'avait pas fait sourire, loin de là, et il n'avait pas été bavard non plus, la jouant même un peu de travers lorsque je n'avais pu m'empêcher de lui poser quelques questions sur les personnes avec qui il avait passé sa journée. N'importe quelle fille ramassée je ne sais où, mais pas elle. On pourrait y deviner de la jalousie - c'est d'ailleurs ce qu'elle fait, déclarant que ma jalousie me poussait à m'en prendre à elle. Cependant, comme mes sourcils qui se sont haussés à l'instant même où elle prononce le mot "jaloux" le prouvent aisément, avant qu'un ricanement ne vienne souligner la puérilité de ses paroles, j'étais loin d'être envieux ou mécontent que mon frère ait obtenu quoique ce soit d'elle alors que j'allais de baffes en baffes - littéralement. Mon regard se détourne une nouvelle fois sur les alentours alors que je l'écoute poursuivre sur sa lancée, la surprise, peut-être bien l'apeurement laissant sa place à cet air furieux et si ridicule qui s'est épris de ses traits. Tout ce que je ressentais à son égard, une fois passée l'envie de rire et le désir inévitable qui me poussaient à lui courir après depuis des mois, était du mépris. Son caractère m’exécrait tout simplement lorsque je n'en rigolais pas, ses allures de petite fille parfaite qui se choque à la première parole un peu crue, ses airs pincés dès qu'on osait agir dans un sens qui ne lui convenait pas, ses manières de sainte-nitouche alors que, aux vues de son ventre, elle ne devait pas être aussi précieuse et intouchable qu'elle voulait le faire croire. Mon regard glisse d'ailleurs sur son ventre, qui, cette fois, ne laisse aucun doute sur sa prétendue grossesse, et je sors finalement de mon silence, qui s'avérait être plus excédé que poli. « En effet, tu ne dresses pas de palmarès, tu préfères te faire engrosser... » Tout en parlant, je relève la tête vers elle et peut donc ponctuer ma remarque d'un large sourire méprisant. J'avais pour habitude de me montrer plus distingué, ou plutôt plus subtil, mes mots frôlant rarement la vulgarité; ce coup-ci, mon agacement a raison de tous les égards que je pourrais encore avoir vis-à-vis d'elle. « Je ne suis pas jaloux de Riley, seulement je le connais bien, et je sais qu'il serait capable de se laisser avoir par une fille dans ton genre. » Je me suis exprimé plus doucement, mon sourire se faisant moins railleur, cependant l'animosité ne me quitte visiblement pas. Je lâche un petit soupir, avant de poursuivre, un air de dégoût prenant la main sur mes traits sarcastiques. « Sérieusement, le coup de la pauvre fille qui se retrouve toute seule et enceinte qui passe subitement du temps avec un type qui ne lui ressemble en rien, mais qui est plein de fric... Ça te paraît pas un peu trop cliché comme tactique ? » Voilà la théorie fumeuse à laquelle j'avais eu le temps de songer depuis le jour où je les avais vu ensemble. Je n'avais certes pas de preuve concrète, sinon les secrets inhabituels de mon petit frère et le fait qu'elle soit enceinte, mais seule, comme je l'avais dit. Elle avait beau avoir clamé ne pas être disponible et souhaiter rester fidèle, elle n'avait jamais été capable de me fournir un nom pour appuyer ses dires et je ne l'avais jamais vue accompagné d'un potentiel futur père. Aussi, l'hypothèse m'avait un jour traversé l'esprit, pour ne plus le quitter désormais, comme si j'étais absolument certain d'avoir raison. De toute manière, ce n'est pas maintenant que je risque de revoir mon jugement, bien trop énervé, bien trop bouillonnant. « Dans tous les cas, tu ferais mieux d'aller essayer de fourguer ton bâtard ailleurs, tu t'en es pris à la mauvaise cible. »
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Sujet: Re: entre une banane et une noix de coco je me demande quelle est la meilleure arme. ft. Aidan 29.04.12 20:35
Qu'avais-je fait pour avoir autant de haine à mon égard? Je l'avais repoussé, n'étant pas intéressée de finir dans sont lit. Ceci depuis sept mois. Il avait continué et je l'avais repoussé tant bien que mal, agacé, surtout quand j'avais commencé à être avec Nolan. Je ne cessais de montrer que je n'étais pas intéressée, mais il continuait. Ce que j'avais fait aujourd'hui? Pas grand chose, du moins par rapport à la dernière fois où je lui avais assigné deux gifles, je l'avais juste bousculé, et avait enlevé mes excuses. C'était lui qui me vouait une haine dont je ne compris pas la source. Il m'avait tellement serré mon poignet que j'avais ressenti une douleur vive sur le coup. Mon regard s'était fait noir, beaucoup plus perçant qu'à l'habitude. Qu'est ce qui clochait chez lui à la fin? Il ne supportait pas qu'une fille lui dise non et encore moins que celle-ci aille s'amuser avec son frère cadet? Je lui avais fait sous entendre qu'il était tout simplement jaloux et il avait rit. Qu'est ce qui était drôle? Qu'il aille consulter quelqu'un pour ce genre de pulsions, je n'étais pas ce genre de défouloir et je n'allais pas me laisser faire par un type pareil, si ca continuait j'allais porter plainte et il aurait plus le droit de m'approcher – au moins je pourrais m'avérer d'être tranquille par la suite. Je n'aimais pas cet air qui planait et je me faisais vraiment petite dans mes souliers, je voulais juste rentrer chez moi à cet instant précis ou appeler Nolan. Il avait tout découvert, nos sorties avec Riley, notre complicité que l'on avait depuis le début. Ce que j'avais apprécié chez lui par rapport à son crétin de frère? Le fait qu'il ne cherche pas forcément à séduire et qu'il est dans l'ombre de son frère et qu'il est en train de se faire manger tout cru. Car quand on parlerait du fabuleux hôtel Caulfield, il n'y aurait que les projecteurs sur Aidan, ça j'en étais clairement convaincue. Riley avait des idées, et il ne voulait pas les dire à son frère. A force je l'encourageais à essayer de se mettre en avant, mais il me disait qu'il ne pouvait pas comprendre. Quand je regardais Aidan à cet instant précis, je compris quelque chose: s'il n'obtenait pas ce qu'il voulait, il devenait capricieux, un gamin en somme. Ce qu'il était fatiguant. J'avais toujours mon regard rivé dans le sien quand il me déclarait que de toute manière, je préférais me faire engrosser. Je serrais les poings, ne disant rien. Il ne fallait en aucun s'énerver et tomber à son niveau.
« De mon genre? » Fis-je avec une pointe de mépris dans la voix. Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire, parce que je ne finissais pas dans son lit, j'étais une peste? Une conne? Une manipulatrice? C'était qui le plus manipulateur de nous deux et qui avait menti à tellement de filles que l'on pourrait même les répertorier on ne trouverait jamais de carnet assez gros pour tout noter. J'avais les mâchoires serrées alors qu'il continuait sur sa lancée. Cela ne me faisait même pas mal, c'était pathétique. Il croyait que je jouais la comédie avec Riley. Franchement, on était pas dans un épisode des feux de l'amour là. Il avait bu? C'était la première hypothèse que j'émis, mais je constatais rapidement qu'en fait non: il était con tout simplement. La connerie était monumentale. Je le laissais faire son petit film, en arquant les sourcils. Alors comme ça je ne serai qu'intéressée par le fric de Riley? Pathétique. « Je gagne très bien ma vie toute seule et je te signale que je n'ai pas besoin de quelqu'un qui est plein aux as pour vivre. Ici on vit simplement, alors si tu veux ton petit paradis plein de fric, va voir ailleurs. » La notion de l'argent ici, elle n'était pas flagrante. Des familles se contentaient de peu et moi on m'avait toujours appris à gagner sa vie, modestement mais en ayant toujours le sourire. Je n'avais rien relevé du fait que j'étais seule, tout simplement car j'allais le faire flipper un bon coup pour qu'il me laisse tranquille. Quoique cela produirait sans doute le contraire. On m'avait toujours dis que j'étais une bonne comédienne et j'allais tourner la manivelle, c'était lui qui allait se prendre un coup. Le mot bâtard ne me plus pas, mais alors pas du tout. Il pouvait très bien me détester, mais jamais, jamais il ne s'en prendrait à ma fille. Salopard. C'était à moi de jouer, le bluffe. Air toujours aussi sérieux sur le visage, je le regardais lui et son sourire qui n'allait pas tarder à disparaître sous mes dires: « Cela ne t'ai jamais venu à l'esprit que le père, ca pourrait être ton frère? » Fis-je d'un ton simple, sans hausser le ton. J'allais l'avoir, il allait tomber de haut. Chose complétement fausse, mais dont je ne pouvais pas m'empêcher à la suite de ses paroles. « Très judicieux de ta part de traiter ton futur neveu ou ta future nièce de bâtard. » Je voyais son visage légèrement se décomposer. Il ne fallait pas se frotter à Gemma Hawkins, il ne me connaissait pas et je pouvais facilement avoir plus d'un tour dans mon sac. « Avoue-le que cela te ferait chier que je sois avec ton frère. Regardons le tableau: Aidan Caulfield se faisant repousser par une demoiselle pour la première fois de sa vie, blessé dans son égo sur-dimensionné, constatant son frère plus distant, et finalement la surprenant avec cette soi-disante fille sur la plage, celle-ci étant enceinte d'un peu plus de cinq mois. Cela fait sept mois qu'ils sont sur l'île. N'est-ce pas rageant? » Fis-je avec un sourire au coin avant de faire un mouvement de recul pour retrouver la liberté de mon poignet avant de passer mon autre main dessus afin d'enlever la douleur qui s'était installée. Il ne savait que j'avais quelqu'un, du moins, il ne le croyait pas car il n'avait jamais vu Nolan à mes côtés ne serait-ce une seule fois dans la rue, il m'avait juste vu avec son frère, de quoi le mettre en proie au doute.
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Sujet: Re: entre une banane et une noix de coco je me demande quelle est la meilleure arme. ft. Aidan 21.06.12 3:39
J’avais débité des paroles crues auxquelles je n’étais pas habitué. Certes, je n’avais pas la classe d’un Bogart, mais je n’étais pas du genre non plus à utiliser des mots flirtant avec la vulgarité. J'avais tendance à ne m'emporter que rarement; lorsque quelqu'un me déplaisait ou m'importunait, je jouais la carte de l'arrogance pour la remettre à sa place ou je faisais en sorte que d'autres aillent se salir les mains pour moi. C'était tellement plus plaisant de voir les gens se défaire face à un regard méprisant et un sourire en coin qui en dit long ! D'autant plus lorsque d'autres personnes vous entourent et que vous avez la faculté d'influencer les autres, que ce soit par votre prestance ou votre rang social, afin qu'ils se rangent de votre côté et rendent la douche encore plus froide pour la "victime"... Seulement, là, nous étions seuls, même si la vie du marché suivait son cours autour de nous, et j'étais déjà bien trop sur les nerfs pour lutter face à l'impulsion qui m'avait fait agir aussi sèchement. La fatigue accumulée ces dernières semaines, le retour douloureux de Charlotte dans ma vie couplé aux difficultés qu'il engendre dans mon projet qui ne se déroulait pas si bien que prévu, et maintenant, cette inquiétude dont je ne peux me détacher au sujet de Riley et de son comportement inhabituel... En trouver la cause est la goutte qui fait déborder le vase; elle en prendrait pour son grade, non seulement pour ce dont je l'accuse, mais aussi pour tout le reste, qui tourne depuis trop longtemps dans ma tête sans que j'ose ou puisse en parler à qui que ce soit. Cependant, le fait que cela retombe sur elle, au final, n'est pas une si mauvaise chose que ça. Alors que je ne pouvais nier que j'appréciais en quelque sorte l'air un peu mal à l'aise qui s'est empreint de ses traits, en chassant, une fois n'est pas coutume, ses petites mimiques de pimbêche qui se croit toute puissante, ma dernière phrase semble la déranger, suffisamment pour qu'elle se redresse lentement et reprenne la parole. Je la fusille du regard, en prenant toutefois la peine d'écouter ce qu'elle peut me dire. Ici on vit simplement, alors si tu veux ton petit paradis plein de fric, va voir ailleurs. Un de mes sourcils s’arque et je ne peux retenir un petit rire, plus un ricanement exaspéré qu’autre chose. L’éternel rengaine de la jolie petite pauvresse aux us et coutumes simples, mais qui ne peut s’empêcher de lorgner sur une robe largement au-dessus de son budget à tout bout de champs. Qui pouvait honnêtement clamer haut et fort qu’il se fichait bien de savoir s’il allait atteindre la fin du mois en ne se nourrissant plus que de ce qu’il trouve au fond d’un placard ou si, au contraire, il n’aurait pas assez de temps pour dépenser l’argent qui se trouve sur son compte avant que celui-ci ne se voit renfloué à nouveau ? Qui plus est, elle était enceinte ; si quelques énergumènes parvenaient encore à échapper –stupidement- au système et à la société qui ne tournent plus qu’à l’argent, je doutais fortement qu’une future maman, dotée ne serait-ce que d’une once de bon sens, cracherait sur un peu plus de confort et de marge financière. On veut toujours le mieux pour les siens, n’est-ce pas ? Alors, si elle gagnait suffisamment pour assumer sa vie d’elle même, l’arrivée de son bébé allait indéniablement faire changer son point de vue, qu’elle veuille bien l’admettre ou non. L’autre point qu’elle souligne m’amuse également, même si je suis trop énervé par sa façon de parler tout aussi prétentieuse que l’image qu’elle s’efforce de peindre de moi pour que je puisse réellement me laisser aller au rire. Pensait-elle vraiment vivre dans un monde à part ? S’imaginait-elle que toute la population de cette île allait se ranger de son côté et qu’on ne verrait que du mal dans la venue de personnes aisées, telles que moi ? Je repense au vieux pécheur qui nous a cédé son bout de terrain si bien situé au bord de la mer, alors qu’il était installé là depuis toujours, alors qu’il n’avait plus rien que cet endroit et ses souvenirs, alors qu’il reflétait lui aussi cette image d’homme simple, qui ne demande qu’à ce qu’on le laisse vivre sa vie comme il l’avait toujours vécu. Un neuf, trois zéros et ma signature sur un bout de papier marqué par le timbre d’une banque et le type avait plié ses bagages sans plus marchander. Les gens vivaient peut-être encore simplement, comme elle voulait tant me le faire comprendre, mais à mon avis, c’était plus parce qu’ils n’avaient pas le choix, disons plutôt l’opportunité de faire autrement. Ils pouvaient bien esquisser des grimaces en voyant débarquer des touristes aux poches remplies de billets, ce n’était que de l’hypocrisie puisqu’au final, cet argent finirait dans leurs caisses à eux - c’est ainsi que marchent toutes les économies du Monde, des gens gagnent de l’argent et le dépensent ailleurs. Elle pouvait donc continuer à me lancer avec arrogance que je n’étais pas tombé au bon endroit si je cherchais mon « petit paradis plein de fric » : si elle avait raison à l’heure actuelle, il ne faudrait pas plus de quelques semaines pour que ce point change et que cette île ‘simple’ devienne un lieu de choix pour les vacanciers aux chèques faciles, grâce à son côté exotique, ses plages de rêve, son cadre splendide et surtout la promotion hors pair que le simple fait qu’un des hôtels qui s’y trouvent arbore mon nom de famille va lui faire. J’étais sûr de moi – finalement, c’était mon métier et surtout ce dans quoi je baignais depuis mon plus jeune âge. Je savais non seulement comment fonctionne l’économie et comme gagner de l’argent, j’étais également très bien placé pour dire ce qui plairait ou non à des grosses fortunes.
Toujours un vague sourire aux lèvres, je m’apprêtais à répliquer, mais elle me devance. Etonnamment, son ton semble s’être adouci quelque peu ; la colère qui m’anime ne s’atténue pas pour autant, bien au contraire, les mots qu’elle prononce ne font que l’attiser un peu plus alors que le maigre sourire qui s’était glissé au coin de mes lèvres n’est déjà plus qu’un souvenir. Je préférerais crever que de le lui avouer, mais non, en effet, cette hypothèse ne m’avait pas traversé l’esprit. Je serre les dents et détourne un instant le regard, m’efforçant de ne rien laisser percer sur mes traits même si dans mon état actuel, je ne suis pas aussi imperturbable que je le voudrais. Les pensées s’agitent dans ma tête et je m’y perds quelques instants. Quelles conneries était-elle en train de débiter ? Ce scénario auquel je n’avais jamais pensé s’installe brutalement dans mon esprit… Et perd aussitôt toute sa crédibilité, tant il résonne faux. Si je n’avais pas songé à cette hypothèse, ce n’était pas parce que j’étais dans le déni ou trop stupide pour voir ce qui se passe juste sous mon nez ; c’était simplement parce qu’il s’agissait de Riley. Riley, mon petit frère, celui avec qui j’avais grandi, partagé le deuil d’une mère qu’aucun enfant ne devrait connaître, forgé une relation à toute épreuve, passé les pires comme les meilleurs moments de ma vie. Il était celui dont j’étais le plus proche depuis toujours et c’est pour ça que la simple idée qu’il puisse être le père du bébé qu’attend cette pauvre garce me paraît en une fraction de seconde si ridicule : même s’il avait malgré tout des zones d’ombres qui auraient pu, par je ne sais quelle erreur ou pulsion, laissé une infime probabilité qu’elle dise la vérité, je savais pertinemment qu’il m’en aurait fait part. Nous nous serrions les coudes depuis près de vingt ans à présent, ce n’était pas une fille qui allait soudainement tout bousculer, et encore moins une fille comme celle-là.
Je quitte mes pensées, pour une fois rassuré par ce que j’ai pu tirer du tourbillon qui les occupe, à l’instant où elle se lance dans une sorte de récit sur un ton à la limite du provocateur. Je reporte mon regard sur elle et croise son petit sourire sans esquisser la moindre réaction, je me contente de fixer mon regard dans le sien, dernière trace de vie sur mon visage. Elle atteint le bout de son monologue et un petit air satisfait semble s’installer sur ses traits, alors qu’elle recule avec désinvolture et reprend son poignet que j’avais même oublié tenir. Je semble plus calme qu’avant, presque léthargique ; en réalité, je cherche à mettre des mots, sans trop de difficulté d’ailleurs, sur le mélange de sentiments qui m’envahissent. Je finis par sortir de mon silence et de mon immobilité une poignée de secondes plus tard, un sourire venant se glisser sur mes lèvres. « Est-ce que tu ne pourrais pas la fermer un peu ? » Ma voix est douce, bien trop douce, mais ne semble pas cacher d’agressivité pour autant. Elle résonne presque comme une véritable question, même à mes propres oreilles. Je n’attends cependant pas de réponse puisque je la connais déjà ; je préfère enchaîner avant qu’elle n’ait le temps de dire quoi que ce soit. « Sérieusement, avant d’accuser les autres d’avoir un égo surdimensionné… Tu devrais peut-être revoir le tien. Le monde ne tourne pas autour de ta petite personne, ma vie encore moins. » Mes propos n’étaient pas infondés ; croyait-elle réellement que j’étais meurtri par le fait qu’elle me repousse sans arrêt ? Je ne perdais pas le sommeil ni la faim à cause d’elle ; elle n’était qu’une personne insignifiante, qui n’occupait mes pensées que lorsqu’elle se trouvait non loin de moi et que je n’avais rien d’autre à faire que de m’amuser avec ses nerfs pour quelques dizaines de minutes. Je la devine sur le point de réagir mais je ne lui en laisse pas le temps, refaisant un pas vers elle, reprenant cette confiance insolente en la voyant visiblement s’agacer. « Et puis, tu comptes vraiment me faire avaler ces conneries ? Si tu connais si bien mon frère que tu le prétends, comment peux-tu croire que je puisse avoir des soupçons là-dessus ? Tu n’as pas la moindre idée de la relation que nous avons, ce n’est pas une fille qui va la compromettre... » Je marque un temps d’arrêt, dévoilant cette fois-ci un sourire sans plus de retenue. J’ai presque l’air sympa, c’est le but d’ailleurs, mais un peu trop ; aucun doute sur le fait que je suis en train de me payer sa tête royalement. « … Encore moins une fille comme toi. Je t’en prie, tu crois vraiment qu’un type comme Riley a du temps à perdre avec toi ? Peu importe ce que vous fichiez sur cette plage ou ce que tu as pu lui raconter comme bobard, tu sais tout aussi bien que moi que les gens comme nous n’ont rien à faire avec ceux de ton genre. Tu es juste là pour passer le temps, on repartira d’ici quelques mois et tu ne seras plus qu’un nom parmi tant d’autres… Je n’aimerais simplement pas que ce délai soit repoussé parce que tu auras réussi à la duper avec tes manigances de garce. »
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Sujet: Re: entre une banane et une noix de coco je me demande quelle est la meilleure arme. ft. Aidan
entre une banane et une noix de coco je me demande quelle est la meilleure arme. ft. Aidan