« Comment ça tu arrives dans deux mois? »je restais bouche bée de mon côté du combiné. L'air de rien, mon père m'annonçait qu'au mois de juin il viendrait nous voir ma grand-mère et moi. Pas bon. Pas bon du tout. Je ne lui avais rien dit de ma grossesse et s'il venait sans le savoir, à l'aéroport il aurait une surprise de taille car j'attaquerais alors mon septième mois durant juin. Il me voyait encore comme sa petite fille, et cette surprise lui ferait un choc énorme que j'aurai peur des conséquences. Je me pinçais la lèvre inférieure à l'aide de mes incisives, et si je lui disais? Non, il me dirait quelque chose, et si je lui disais rien? En juin il s'en rendrait compte et m'en voudrait de ne pas l'avoir mis dans la confidence. « J'aurai voulu prévenir plus tôt mais tu sais avec le travail... » la même rengaine. « Il faut que je te dise quelque chose. » J'allais me lancer enfin quand il me déclara: « Désolée chérie, il faut que je te laisse. On se voit en juin. » « Mais... » Je restais une nouvelle fois bouche bée. Il venait de me raccrocher au nez? Je raccrochais violemment le téléphone avant de pester. Tant pis pour lui, j'avais l'excuse qu'il avait raccroché et donc qu'il n'avait rien voulu entendre. En tout cas, cela semblait une journée limite pourrie. Je regardais l'heure, il était treize heures trente. J'allais partir de suite, je pourrais marcher et respirer pour ne pas exploser de colère. J'avais marché pas mal de temps avant d'arriver à l'hôpital où on saurait – Nolan et moi – si on allait avoir une petite fille ou un petit garçon. Justement en parlant de lui, j'étais en train d'attendre dans le hall, il était quatorze heures trente et toujours pas de Nolan à l'horizon. Il avait oublié? Sa peste de femme l'avait-elle menotté quelque part? En tout cas je commençais à perdre impatience. Je restais debout à l'attendre avant de le voir enfin arriver. Je n'étais pas contente et cela se voyait sur mon visage. Et quand j'accoucherais ce serait pareil? J'espère pour lui que non, sinon j'allais l'étrangler. Il me déposa un baiser au coin de mes lèvres, je ne répondis rien avant de prendre la direction de la salle de consultation. Il devait voir que j'étais en colère et le pire, c'était pas forcément contre lui.

J'étais restée assez silencieuse, jusqu'à ce que le médecin demande si on voulait connaître le sexe de l'enfant, je n'avais même pas eu le temps d'ouvrir la bouche que Nolan répondit par l'affirmative d'un ton très enthousiaste. Cela faisait plaisir à entendre, et je commençais à lui pardonner son retard. Surtout qu'il avait l'air sur son petit nuage, complètement aux anges en somme. Une fille. On allait avoir une petite fille. Quand il le dit, j'avais l'impression d'être dans un rêve, un semi-sommeil en somme. J'étais contente, heureuse, et je souris. Nolan déposa un baiser sur mon front et je vis aussi dans ses yeux qu'il était heureux. Ça allait être parfait, à nous trois on allait vraiment former une belle petite famille. Le bébé était prévu pour fin août, début septembre selon le calcul. Cela nous laissait tout le temps pour nous y préparer. On sortit du cabinet et je sentis la main de Nolan se glisser dans la mienne. J'avais mis l'échographie dans mon sac. Je me sentais légère et j'étais très contente qu'il soit venu. On marchait un peu dans la rue, pour se rendre sur la place principale de la ville. Je voulais juste qu'on passe le reste de l'après-midi, et même la soirée ensemble, enfin cette dernière partie, c'était moins sûr. On avait la même idée en tête, puisqu'il me le demandait. « Nous trois. » Fis-je en corrigeant avec un sourire aux lèvres. On était trois, mais officiellement nous le serions que dans quelques mois. « Oui j'ai du temps, j'ai pris ma journée, et toi? » Je ne voulais pas être directe, je ne voulais pas remettre le sujet de Leah sur le tapis car je voulais simplement profiter de sa présence. Je posais justement ma tête sur son épaule, gardant ma main dans la sienne. Je ne pouvais plus arrêter l'expression de mon bonheur depuis l'annonce du sexe du bébé. « On va avoir une petite fille, je suis trop contente. » Cela crevait les yeux sur mon visage qui n'avait pas perdu le sourire une seconde. « Oh en fait... Mon père, il va venir sur l'île dans deux mois. Ca craint. » Je soupirais, perdant un peu de ma bonne humeur. « Je n'ai même pas pu lui dire, il n'est pas méchant hein, mais il va avoir un sacré choc. »

Je comptais passer cette journée rien qu'avec lui. Il y avait tellement de temps que l'on n'avait pas eu un moment ensemble. Cette après-midi commençait même très bien, cela complémentait la matinée qui avait mal débuté. D'ailleurs, j'avais toujours de la rancœur pour mon père qui avait quand même osé raccrocher au nez de sa fille. Quel culot! En tout cas, je ne voulais pas qu'il me gâche ma journée avec Nolan. Enfin, on pouvait respirer tous les deux, et en plus on était carrément aux anges d'avoir appris que l'on allait avoir une petite fille. Mon dieu, je voulais déjà aller voir les vêtements et trouver des robes toutes minuscules. J'étais déjà gaga rien que dans mes pensées, alors en vrai qu'est-ce-que cela serait? Je ne comptais laisser personne foutre mon bonheur en l'air. Rien qu'à cette pensée, la femme de Nolan me revint en tête, mais je la éradiquais bien vite, en pensant qu'on allait avoir une petite fille. N'empêche, une question me brûlait sur les lèvres, à savoir comment ca c'était passé quand j'étais parti l'autre soir. Nolan était complétement sur son petit nuage à l'heure actuelle, et je ne voulais pas que l'orage gronde. On pourrait croire que je faisais exprès pour que chaque bon moment deviennent un véritable cauchemar. Ainsi, je gardais tout pour moi et pour faire semblant de rien, je continuais à sourire. Il me demandait si j'avais du temps libre devant moi. Répondant par l'affirmative, il en fit de même. Il avait pris aussi sa journée, j'étais tellement contente qu'on puisse passer plusieurs heures ensemble. Je me demandais s'il accepterait de venir dîner ce soir. Ma grand-mère me supplia pour qu'il vienne, mais ce n'était pas de ma faute s'il refuserait si? Je lui avais dis que je lui demanderai mais que je ne promettais rien. A un moment donné, Nolan se plaça devant moi, tout heureux. Il était tellement content pour lui, pour moi, pour nous. Une petite fille allait débarqué dans notre vie dans quelques mois et on serait certes débordés, fatigués, mais tellement heureux. Du moins je l'espérais. Je savourais le goût de ses lèvres, que je n'avais pas pu autant savouré que je l'aurai souhaité la dernière fois. Là, je me sentais libre, personne ne viendrait nous déranger et je rendais son baiser. C'était incroyable comment il me faisait tourner la tête. « Il faudrait aussi penser aux prénoms, monsieur Stewart. » Fis-je en retirant mes lèvres des siennes et en souriant. « En fait, ma grand-mère veut absolument, et je te jure, elle a pas arrêter de me supplier, que tu viennes dîner ce soir à la maison... Tu peux? » Sous-entendu: Tu es libre de la sangsue?

En parlant de famille, la conversation était tournée sur mon père. Il m'avait tellement foutu en pétard ce matin, que je ressentais encore la rancœur dans mon cœur. Il ne m'appelait pas souvent, et pour une fois que j'avais quelque chose de grand à annoncer il m'avait dit qu'il n'avait pas le temps et avait pris la poudre d'escampette. Je n'aurai peut-être pas dû lui annoncer ça, son sourire c'était perdu d'un coup et il commençait à être tracasser je le ressentais. « Il ne va pas te manger Nolan, mon père n'est pas ce genre de père possessive qui donne un coup à celui qui a mis sa fille enceinte. » J'essayais tant bien que mal de le rassurer, car cette annonce avait l'air de le mettre dans tous ses états, bien plus que l'annonce de notre future petite fille. « Au pire, il voudra seulement savoir plus sur toi et si sa fille sera heureuse, mais rassure-toi, sa fille est déjà heureuse. » Déclarais-je avec un grand sourire avant de déposer mes lèvres sur les siennes et de l'embrasser. De toute manière, mon père n'aurait pas le choix, c'était ma vie, lui vivait à Perth tout le temps sauf quand il décidait enfin de faire acte de sa présence pour montrer qu'il était toujours vivant. Il n'aurait rien le droit de dire sur Nolan, et connaissant mon caractère, il s'abstiendrait de dire quelque chose qui pourrait me déplaire. Je retirais mes lèvres des siennes pour répondre à sa question précédente. « S'il a l'audace de ne pas me raccrocher au nez avant que je lui dise, peut-être sinon non il le saura quand il arrivera. Tant pis pour lui. » Fis-je en haussant les épaules comme si le problème n'avait aucune importance. « Peut-être qu'il appellera ce soir pour savoir ce que je voulais lui dire, ou alors qu'il viendra qu'en juin sans un coup de fil. Je ne sais pas, ca dépend de lui en fait. » Nolan devait être sidéré, mais cela avait toujours été ainsi chez les Hawkins. Elevée par ma grand-mère à l'age de seize ans quand je quittais le domicile familial, j'avais que quelques coups de fils de mon paternel et ça depuis que j'étais haute comme trois pommes. Perth n'était certes pas loin, mais il aimait son travail et sans doute sa vie de célibataire lui convenait. « Et toi? Tu comptes le dire à ta famille? » Je le regardais avec sérieux. « Je vais être détestée je le sens bien... »

Il faisait beau et j'étais bien contente de papillonner avec Nolan pendant quelques heures. Je crois qu'à cet instant précis, rien ne pouvait entraver mon bonheur. On allait avoir une petite fille et c'était déjà la première cause de notre bonheur actuel. On marchait tranquillement vers la place principale de la ville. Je n'avais envie de rien faire à part de profiter de la présence de Nolan. Je la voyais déjà cette mignonne petite princesse, enfin princesse pas réellement, car avec moi je ne céderais pas facilement par le futur. Certes, j'aurai pu considéré le fait que ma mère n'est pas spécialement pris soin de moi, pourrait être la cause d'une fille pourrie gâtée dans le futur, mais non, je me le mettais bien en tête: elle apprendrait très vite que dans la vie on n'avait pas tout ce que l'on souhaitait. Je me doutais que Nolan serait le genre de père complétement gaga mais qui serait super strict sur un point: les garçons. J'avais déjà envie de rire en pensant à une quelconque scène futur, ou notre fille adolescence annoncerait qu'elle avait un copain. La crise de Nolan serait drôle à voir, pour moi, pas pour notre fille. En tout cas ce n'était pas tout, mais il faudrait lui trouver un prénom d'ici sa naissance. Personnellement, je n'avais pour le moment aucune idée. C'était fâcheux. J'espérais que Nolan pourrait nous mettre sur la piste, mais non. Il avait presque oublié ce petit détail. Petit, si on pouvait le dire. « Pourquoi les choses qui ont l'air les plus faciles sont les plus compliquées? » Je soupirais. A la base, quand on me disait que c'était dur de trouver un prénom pour un nouveau-né, je rigolais, il y avait tellement de prénoms que je ne voyais pas où était le problème. Maintenant enceinte, je voyais où était le problème. C'était dur de choisir un prénom et en plus il fallait un prénom qui lui va pour tout le restait de sa vie. D'un coup j'avais la pression, qu'est ce que ce serait par le futur? J'essayais d'oublier cet instant de pression en l'invitant pour le dîner. Ma grand-mère n'arrêtait pas de relancer l'invitation, voulant à tout prix rencontrer Nolan. A force, je ne pouvais plus me défiler. Il accepta. Je ne pensais pas que ce fut aussi rapide. A croire qu'il s'en moquait de sa femme. Tant mieux, moi aussi je m'en moquais. Je l'aurai en plus pour toute la soirée, j'étais au comble du bonheur. « Elle t'aime déjà, elle veut juste voir si je ne me suis pas fait un amoureux imaginaire. » Déclarais-je en riant. « Non mais tu vas voir, elle est tellement adorable, par contre prépare ton estomac, car elle fait à manger pour je ne sais combien à chaque fois. »

La conversation avait dérivé sur mon père et son arrivée en juin sur l'île. Cela faisait deux ans environ qu'il n'était pas venu, et il ne se doutait pas qu'il verrait sa fille unique autant changée. Je me demandais si le fait qu'il devienne grand-père, allait lui mettre un coup de vieux. Il m'avait eu à l'âge de vingt-trois ans, alors à quarante-cinq ans cela foutait quand même un coup. Ma grand-mère me disait qu'il accepterait la nouvelle, en attendant il n'était toujours pas au courant. Nolan était en train de flipper, cela se voyait sur sa tête. Il n'allait pas être exécute, j'essayai de le rassurer tant bien que mal. Je souris par ses mots, après avoir gouté une nouvelle fois à ses lèvres. « Ça ressemble bien à une déclaration j'ai l'impression... Je te rendrai heureux moi aussi. » Il fallait juste éradiquer la sangsue et cela serait beaucoup plus simple. Je savais que d'ici les prochains mois, cela ne serait pas évident, mais qu'en fin de compte on aurait ce que l'on souhaiterait: une vie ensemble, une famille. Rien ne pouvait me rendre aussi heureuse. Je lui expliquais, que si mon père voulait le savoir, il n'avait qu'à pas me raccrocher au nez quand j'allais lui annoncer et que du coup il ne le saurait que dans deux mois quand il viendrait à Port-Vila. Non, il n'était pas d'accord. Je râlais limite, il voulait absolument que je le mette au courant, j'avais l'impression d'entendre ma grand-mère. Je commençais par une protestation: « Mais... » puis au vue de son air, je baissa les armes. Il était fort, rien que par un regard, j'étais obligé d'abdiquer. « Très bien, je l'appellerai ce soir. Tiens comme ça tu lui parleras. » Fis-je avec un grand sourire, rien que pour l'ennuyer. D'un coup il allait surement regretter de m'avoir forcé, et il se retrouverait très rapidement mal à l'aise. Tant pis, c'était lui qui l'avait voulu après tout. On prit place sur un banc, enfin il prit place et moi je m'asseyais sur ses genoux comme on avait l'habitude de faire depuis des mois. J'avais la crainte d'être détestée par ma belle-famille, après tout, je serai ''celle'' qui a mis un terme au mariage de leur fils et qui aurait pourrie la vie de leur magnifique belle-fille. « Je n'ai strictement rien à voir avec Leah, donc je ne pourrai pas leur plaire. » Fis-je dans un murmure. Leah c'était la fille, superbe, citadine qui se faisait aimer de tout le monde, et moi en comparaison, je n'étais rien du tout. J'avais une grande gueule et je n'avais jamais vraiment vécu en ville, en soi, je ne savais pas spécialement me calmer. Il me déclara qu'en fin de compte, ils ne pourraient que le détester, lui. Ce que je trouvais complétement injuste. A sa dernière phrase je ne pus m'empêcher de rire: « C'est ça, rattrapes-toi. » Je passais mes doigts sur une de ses joues en riant.

Au fil des mois, on allait être sans doute effrayés, stressés mais aussi impatients de voir la petite bouille de notre fille. J'espérais avoir la famille que je souhaitais. Je n'avais jamais compris ce qu'était réellement le lien familial à part par ma grand-mère qui m'avait tout de suite arrêter dans ma crise d'adolescence. Elle m'avait souvent puni en disant que ce n'était pas parce que je n'étais pas contente que j'avais le droit de faire tout ce que je souhaitais pour mettre tout le monde mal à l'aise. Combien de fois ne m'étais-je pas retrouvée dans ma chambre avec des objets confisqués? Quand je voulais sortir par la fenêtre elle arrivait toujours à ce moment-là. Elle devait réellement avoir un don. Sinon c'était les corvées de ménage. Je savais pertinemment qu'elle avait ça pour ne pas me voir malheureuse, mais pour que je me reprenne en main. Cela avait marché. En tout cas, je prendrais pour exemple ma grand-mère, je savais que si j'avais un problème, elle me conseillerait et en même temps ne s'immiscerait pas dans notre vie de famille. En tout cas, il fallait que l'on trouve un prénom à ce petit bout, et ce n'était pas gagné. Les prénoms étaient sans doute la chose la plus difficile, car une fois donné, c'était définitif. Souvent on entendait les jours dire qu'ils n'aimaient pas leur prénom, et c'était une chose que je ne voudrais pas entendre de la bouche de ma fille. Je voulais que ce soit jolie et qu'elle soit contente de le porter. Pour Nolan, il le prenait à la rigolade en disant qu'au pire elle n'en aurait pas. J'avais soupiré. J'aurai sans doute rit, mais là on parlait quand même de notre petite fille. On parlait par la suite du dîner que ma grand-mère m'avait supplié d'y emmener Nolan pour la soirée. Elle me le demandait depuis tant de temps que je n'avais plus le choix. Je savais déjà qu'elle allait l'apprécier, donc je ne stressais en aucun cas. Nolan n'arrêtait pas de me taquiner et je riais légèrement. « Si je suis dans un rêve, alors je pourrais faire tout ce que je veux de toi... » déclarais-je avec un grand sourire aux lèvres. « Si je dois faire attention, c'est que je risque quelque chose? » Je pris un air soucieux en gardant mon sourire. C'était tellement bien de prendre du temps avec Nolan.

Après ma grand-mère, c'était au tour de mon père de faire son apparition. Il m'avait bien énervé le matin même mais à présent, toute l'amertume était tombée. Je devrais l'appeler ce soir, avant que l'on dine, sous ordre et souhait de Nolan. De toute manière, si je ne le faisais pas, j'en entendrais parler tous les jours et comme ma grand-mère le souhaitait aussi, je n'avais vraiment pas le choix. Deux contre un c'était vraiment injuste. Deal: si j'appelais, il devrait lui aussi parler. Il refusa, il avait vraiment peur à ce point? Au téléphone, il ne risquait rien. J'arquai un sourcil. « Question stupide: pourquoi tu aurais besoin de ta veste? » C'était le seul élément que j'avais relevé. Il était hors de question qu'il se défile. « Tu lui parleras c'est tout, c'est toi qui a eu l'idée donc tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même, et par téléphone tu ne crains rien, sa main ne passe pas à travers le combiné pour t'étrangler. » Je vis sa tête et je soupirais: « Je plaisante, je suis sûre qu'il t'appréciera. » C'était une évidence pour moi, j'étais persuadée qu'ils allaient par la suite parler des heures et des heures comme s'ils se connaissaient depuis bien longtemps. En tout cas, on verrait ce soir ce que dirait déjà mon père, il aurait un choc c'était sûr, mais il valait mieux en effet qu'il l'ai maintenant après réflexion. Moi, j'étais tracassée par les parents de Nolan, je ne les connaissais pas du tout, ils aimaient sans doute tellement leur belle-fille actuelle que moi à côté je faisais tâche. Je n'osais même pas imaginer la scène si un jour on se rencontrerait, j'allais être très mal à l'aise et je me ferais toute petite. Dire que j'avais pour habitude de ne pas mâcher mes mots, chose que l'on avait constaté lors de la soirée d'il y a quelques jours chez Nolan. Il me rassurait bien avant de faire une liste de tout ce qu'il pensait de moi. Je lui disais qu'il se rattrapait bien avec un sourire. Il avait la main posée sur mon ventre, et je crois qu'à l'heure actuelle je n'aurai pas pu être plus heureuse. On faisait l'image d'un parfait petit couple. C'était marrant. Pourtant il me taquinait encore. « Ca c'est pas gentil. » Fis-je en tirant la langue comme une gamine avant de prendre un air boudeur, bien que j'avais un énorme sourire aux lèvres et que j'étais à deux doigts d'éclater de rire.