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 Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie

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Georgie G. Hawkins
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Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie 1153474363
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MessageSujet: Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Empty01.05.12 22:49
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« Non, maman, je n’ai pas dormi dans la rue. Je suis allé à l’hôtel. Oui j’ai payé avec ma carte. Je ne pouvais pas frapper chez elle à deux heures du matin. » L’ennui, quand on est surdoué, c’est que notre mère nous couve encore cent fois plus, parce qu’on est incapable de se faire un seul ami et que les gens ont tendance à se service de nous. Après vingt recommandations supplémentaires, je raccrochai vite avant qu’elle ne trouve autre chose à ajouter qui lui permette de poursuivre sur sa lancée. J’étais harcelé, et pourtant, je n’étais pas à l’autre bout de la planète. J’aurais dû laisser mon téléphone en Australie. Quoique, toute ma famille aurait débarqué dans les plus brefs délais. De toute évidence, mon père ne voulait pas que je rencontre ma sœur. Elle n’était pas plus au courant de mon existence que moi de la sienne quelques jours plus tôt. J’ignorais encore comment annoncer la nouvelle. Déjà, il faudrait que je trouve la maison. J’avais piqué l’adresse à mon père, bien sûr, j’étais légèrement prévoyant quand même, bien que ce soit difficile de préparer à l’avance quand on a pris une décision sur un coup de tête. Je remplis à nouveau ma valise pour quitter ma chambre d’hôtel, en espérant être accueilli à bras ouverts chez les Hawkins de Vanatu.

Une fois dans la rue, je trainai mes bagages à roulettes derrière moi, sous les regards désapprobateurs des autochtones. Ils devaient penser que je faisais trop de bruit. J’avais envie de devenir aussi insignifiant qu’un grain de poussière, je détestais être au centre de l’attention. Cette île paradisiaque était peuplée par des méchants. J’avais l’intime conviction que l’un d’entre eux allait se jeter sur moi pour m’égorger. Je sursautai : mon téléphone sonnait. Again. « Allô ? » La voix de mon seul et unique ami se fit entendre au bout du fil. Il semblait inquiet. Je lui assurai que personne n’avait essayé de me manger. Pas encore, du moins. Mais je me gardai de lui décrire les yeux méprisants des passants, de peur qu’il ne saute dans le premier avion pour me défendre. Il se prenait trop pour mon preux chevalier, parfois. Il oubliait que je savais construire des lasers qui pouvaient buter la vision de quelqu’un. Bon, j’étais trop gentil pour les utiliser, mais faites semblant d’avoir peur. « Bon, salut, je suis devant la maison. Je crois. » Je rangeai mon portable dans ma poche et prit une grande inspiration, comme si cela parviendrait à me détendre. J’avais déjà du mal à taper la conversation avec la cousine que je connaissais depuis ma naissance, alors avec une sœur que je n’avais jamais rencontrée, ça risquait d’être drôle. Enfin, pas pour moi.

Je frappai timidement trois coups avant de remarquer qu’il y avait une sonnette, comme sur nonante-neuf pour cent des portes d’entrée… La honte. Ça commençait bien. J’appuyai sur la sonnette, davantage stressé. Elle retentit à l’intérieur, en sourdine, et je perçus des pas qui se rapprochaient. Si je n’avais pas eu mes valises trop lourdes pour courir, je me serais sans doute enfui comme un gamin qui fait de mauvaises blagues. Je ne savais pas non plus à quoi ressemblait exactement ma grande sœur. Elle était plus âgée que moi, certes, c’était déjà ça de gagner. Par contre, la seule photo que j’avais vue d’elle datait de quand elle avait à peine deux ans. Pas sûr qu’elle n’ait pas changé entretemps. La porte s’ouvrit et je retins mon souffle. C’était une jeune femme blonde, très jolie, plus petite que moi, mais probablement bien plus mature. « B-bonjour… Je cherche euh… Gemma ? » J’avais à peine murmuré, rouge de gêne, me souvenant difficilement des longs discours que j’avais échafaudé dans mon esprit durant le trajet.
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MessageSujet: Re: Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Empty02.05.12 18:13
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Journée banale. Exceptée le fait que j'étais en congé, j'avais pris un jour supplémentaire pour m'octroyer un week-end long. On était lundi, et comme toujours le soleil tapait ainsi que la chaleur. Je ne pensais pas que pendant ma grossesse j'aurai du mal à supporter la chaleur de l'île, pourtant cela me rendait pas de bonne humeur ou alors, je passais mon temps à dormir dans tous les coins de le maison. Ma grand-mère était partie pour toute l'après-midi et j'étais tranquillement installée dans la véranda à l'abri de la chaleur en lisant des livres sur les bébés, car bien le fait que j'aime bien montrer que je sais toujours tout, en cachette je m'instruisais, je ne voulais en aucun cas faire une quelconque bêtise. Je ne voulais pas non plus être la mère-parfaite, car tout simplement cela n'existait pas, mais je voulais en tout cas faire beaucoup mieux que ma propre mère. Pour ca, cela ne serait pas spécialement difficile: de l'attention, de l'écoute et ne pas montrer à l'enfant que l'on se moque de lui. Je m'étais préparée un smoothie à base de fruits exotiques et avait pris place sur le canapé de la véranda, allongée en lisant le livre. J'étais tellement détendue, qu'au bout d'un moment je ne remarquais même pas que j'étais en train de m'endormir. Assoupie, je fis des rêves bien étranges. Des grenouilles qui volaient dans l'air, des montagnes composées de chocolat... Intriguée, je me dirigeais vers une maison en pain d'épices, quand tout disparu tout d'un coup. Une sonnerie avait retentit. Je me réveilla d'un bond en me redressant d'un coup. La tête dans les nuages, un air un peu vaseux, je passais mes mains sur mon visage comme pour réussir à mieux me réveiller. Qui cela pouvait bien être à.... quinze heures?! J'avais dormi une heure? Il faudrait que j'en parle au médecin que je m'endors aussi rapidement, il me dirait surement que c'était normal comme le bébé pompait de l'énergie et que j'étais du genre dynamique qui ne restait pas en place. Je n'avais pas le choix, étant donné que ma grand-mère avait quitté la demeure, je me devais de me lever pour aller ouvrir la porte. Si cela était un commerçant j'allais le tuer.

Je m'approchais de la porte tranquillement. Passant une main dans mes cheveux pour les remettre correctement en place, je soupirais las. J'étais vraiment une larve quand je restais allongée quelque part pendant près d'une heure. J'ouvris enfin la porte avant de découvrir une personne que je ne connaissais pas du tout. Une valise. Mon dieu, ne me dites pas que c'est un touriste qui demande carrément à dormir chez les habitants. Cette idée là, commençait à montée mon agacement dans mon esprit. C'était peu probable, quel taré pouvait frapper à une porte d'une inconnue et dire: je peux m'incrustez chez vous? Non cela n'existait pas, sauf dans la télé-réalité. « Je peux vous aider? » Je fis un sourire, il fallait être agréable. Je n'avais aucune raison de m'acharner sur lui et de lui foutre un coup de pied aux fesses pour qu'il dégage de sous le porche. Il semblait intimidé, cela en était presque mignon. Puis il balbutia quelques phrases avant de citer mon prénom. Euh. J'avais beau réfléchir dans mon esprit un peu embrumé par la sieste assez longue, je ne reconnaissais pas son visage, ni son attitude. Une question me vint alors à mon esprit: c'est qui lui? Je ne le reconnaissais pas. Panique à bord, je ne voulais pas paraître vexante, mais je ne pouvais pas faire semblant de le reconnaître. Il avait une valise. Indice supplémentaire. J'avais l'impression d'être dans un jeu télévisé où l'on devait reconnaître une personne par tout ce qu'elle possédait. En le regardant de haut en bas, je ne trouvais rien qui pourrait me mettre la puce à l'oreille. Alors, m'appuyant contre le côté de la porte et en fronçant les sourcils je déclarais: « Oui? C'est pour? » Puis enfin une idée me vint à l'esprit en voyant la valise. Cela ne pouvait être que ça. « Je ne suis pas intéressée, quelque soit ce que vous vendez. » Du porte à porte, une valise, bon, je n'avais pas cherché loin mais je ne voyais que ça. Il resta là, sans bouger le moindre doigt, je lui faisais peur? Peut-être que les traits de mon visage étaient crispés que j'avais l'air de vouloir le manger. Je me radoucis. « Il y a un problème? »
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Georgie G. Hawkins
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MessageSujet: Re: Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Empty06.05.12 19:23
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Bien qu’elle m’ait gentiment invité à parler, sa réaction lorsque je prononçai son prénom – du moins j’espérais que ce soit le sien – devint légèrement plus hostile, ce qui eut pour effet de me stresser encore plus. Faites que ce ne soit pas une tueuse psychopathe. Ok, il y avait peu de chances, mais j’en avais déjà fait l’expérience, même si le gars en question avait juste un air d’Anthony Hopkins. Je ne parvenais à rien dire durant tout le temps où elle me détailla, sans doute pour trouver un indice sur la raison de ma venue. Après un moment qui me parut interminable, elle me demanda pourquoi j’étais là. J’ignorais si son oui signifiait qu’elle s’appelait bien Gemma. Je clignai cinq fois des yeux, comme pour puiser de l’inspiration dans un mystérieux recoin de mon crâne qui n’avait pas encore été découvert. Aurais-je oublié que j’étais une plaie en matière de relations sociales ? Comment serait-ce possible ? Je préférais construire des robots que d’aller à une fête et je confiais mes chagrins à une tortue d’eau. Elle enchaina presque immédiatement en m’annonçant qu’elle n’était pas intéressée, quel que soit ce que je vendais. Hein ? C’était une blague, peut-être… Mais elle avait l’air drôlement sérieux pour quelqu’un qui rigole. Je la dévisageai de mes grands yeux humides – la technique du cocker –, incapable de riposter pour ma défense. En même temps, je ne comprenais pas trop où elle voulait en venir. Je ressemblais vraiment à un marchand de porte-à-porte ? Mon cœur battait un peu trop vite et je souhaitais de toutes mes forces qu’un petit génie apparaisse pour les exposer à ma place ce que j’avais à lui dire. « Il y a un problème? » Elle s’était radoucie, tout à coup. Aurait-elle capté ma détresse, par hasard ? « Je ne vends rien, mais j’ai des cadeaux. » fis-je candidement. Quelle bonne idée, comme ça elle allait me prendre pour le Père Noël. Ou tout simplement pour un taré.

J’observai mes vieilles converses dégueulasses que Ty m’avait faites acheter, en plus de m’avoir empêché de les jeter lorsque la toile s’était déchirée sur le côté. Je ne les portais que pour lui faire plaisir et aussi parce que j’avais la flemme de faire les magasins. Ce n’était pas mon activité favorite, pour tout vous avouer. Je priai pour qu’elle ne les remarque pas, qu’elle ne me classe pas dans la catégorie clodo ou que sais-je. Bon, il ne fallait pas que je flippe trop, après tout, nonante pour cent des adolescents australiens avaient des baskets dans le même état. Mon silence avait été long, et je relevai des yeux de chien battu vers elle, prenant mon courage à deux mains. « Je m’appelle Georgie Hawkins. » Je ne sus pas quoi ajouter sur le moment. Peut-être allait-elle croire que j’étais un cousin éloigné ? Ou un simple homonyme. Ou elle allait tomber à la renverse, mais c’était le pire scénario possible et cela n’avait pas intérêt à se produire, auquel cas je tomberais moi aussi dans les pommes et on ne serait pas très avancés. « Je suis le fils d’Oliver Hawkins… » J’avais cru bon de le préciser, si elle avait eu des doutes. A cet instant, je craignais sa réaction plus que tout. Au fond, j’étais un gamin qui n’avait encore jamais vécu d’expérience traumatisante. Sauf si on considérait que ne pas avoir d’amis durant les seize premières années de sa vie était traumatisant. Pour moi, ça ne l’était pas vraiment, ça me paraissait normal de causer à une tortue, alors… Clairement, avoir une sœur était à la fois génial et terriblement angoissant. Elle pouvait être n’importe qui, je pouvais ne lui correspondre en rien, elle pouvait me haïr, bref, elle avait tous les pouvoirs pour déterminer notre future relation. Et puis, mon père… Son père… Le nôtre. Comment allait-elle prendre cette omission ? Je l’avais bien pris, parce que j’étais des plus insouciants. J’ignorais comment elle, elle se sentirait. Elle pourrait très bien le prendre comme une trahison. Ensuite, un détail me marqua. Ce ventre un peu rond, mais ce corps fin. Merde. « Vous êtes enceinte ? Il faut vous asseoir ! Je suis désolé, voulez-vous que j’appelle quelqu’un ? Je ne voulais pas vous causer de choc… Je… » Ouais. Ne manquerait plus que mon stress lui soit communiqué. Et je vouvoyais ma sœur. Bonne initiative, Georgie.
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MessageSujet: Re: Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Empty07.05.12 21:16
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Psychopathe. Voilà le premier mot qui me vint à l'esprit quand il me déclara qu'il avait des cadeaux. Je ne compris pas du tout. Qui était le crétin qui se pointait aux portes pour offrir des cadeaux? Et qui me disait que dans ces boîtes il n'y avait pas de couteaux pour m'égorger? Il y avait de quoi paniquer: un, il connaissait où j'habitais, deux, il connaissait mon prénom et enfin il disait qu'il avait des cadeaux. Je restais sur mes gardes, collée à la porte comme si j'étais prête à la fermer en une fraction de seconde s'il m'agressait. Il serait assommé et les flics n'auraient plus qu'à venir le pêcher. Il avait de grands yeux de chat potté et pourtant je n'étais pas du tout amadouer. Oui, mon meilleur ami Lukàs arrivait à me faire craquer à chaque fois, mais ce type là, je ne le connaissais pas et c'était deux fois plus flippant. Je le regardais toujours avec méfiance. Les secondes paraissaient des heures. Depuis combien de temps je tenais la porte? Aucune idée en tout cas, j'avais toujours mes sourcils froncés et j'avais l'impression d'avoir en face de moi un enfant qui venait de faire une bêtise et qui avait du mal à parler. J'en avais marre, je voulais savoir qui il était point final. La révélation fut un choc. Hawkins. Mon nom de famille. Un cousin? Non pire. Le fils d'Oliver Hawkins. Mon père. J'étais partagée entre deux émotions: être contente ou alors pleurer en pestant contre mon père. Chaque année il venait, et je passais du temps avec lui. Jamais je n'avais cru qu'il avait une vie. Jamais je n'avais cru qu'il avait recommencé sa vie, plus précisément. Alors pendant tant d'années, j'avais du resté sur cette île alors que lui, ce crétin en face de moi avait toutes les faveurs de mon père? C'était tout simplement dégueulasse. Je me mordais tellement fort la langue pour ne pas l'insulter et lui dire de partir que je commençais à ressentir la douleur. Ma gorge était serrée et j'aurai juste voulu appelé mon père en lui demandant si c'était une blague, et que ce n'était pas drôle. Pourtant en le regardant plus près, on avait la même couleur de cheveux, le même air enfantin. Je ne voulais pas y croire, dan,s mon esprit je me disais que j'étais toujours dans mon rêve bizarre, mais il fallait se rendre à l'évidence: ce cauchemar était la triste réalité.

Qu'est-ce qu'il avait dit le médecin? Ah oui: pas de stress, pas d'énervement. Et là? J'étais complétement en proie de diverses émotions, j'étais partagée. On m'avait coupé la parole: je n'arrivais pas à formuler la moindre phrase. J'étais tétanisée. Un côté de mon esprit le prenait avec positif: j'avais un frère, peut-être qu'il serait plus gentil que ma demi-sœur tyrannique. Le côté négatif: encore une fois j'avais été mis de côté dans la reconstitution d'une famille. A croire qu'en fait je n'avais pas été un enfant désiré. J'avais envie de pleurer. Les émotions pendant une grossesse étaient deux fois plus fortes et là j'avais juste envie de m'effondrer en larmes. Pourtant, il m'avait regardé, paniqué en disant que j'étais enceinte et qu'il s'excusait de son comportement. Oui, il serait plus gentil, je le sentais. Je commençais à pleurer sans me contrôler. « J'en ai marre d'être toujours mise de côté. » Fis-je dans un sanglot alors que je pleurais à chaudes larmes. Les crises de larmes me prenaient sans même que je m'y attende. « Gemma? » Je relevais la tête avant de croiser le regard de ma grand-mère qui arrivait. J'essuyais rapidement mes larmes d'un revers de main. Elle s'approcha avant de regarder Georgie de haut en bas. « C'est dingue, c'est le portrait craché de ton père. » « C'est parce que c'est son fils. » Fis-je dans un murmure. Ma grand-mère – notre grand-mère avait entendu et avait fait de grands yeux. « Oh. Et bien ne reste pas dans l'entrée... » « Georgie. » « Georgie, tu dois être fatigué non? » Elle avait son sourire aux lèvres que je connaissais tant, doux, gentil. Je devais faire de même. Après tout ce n'était pas lui le fautif dans l'histoire, il n'avait pas demandé à être né dans une famille compliquée. Puis je savais que mon père, quand il viendrait, il m'expliquerait tout. On avait le même caractère, et s'il n'en avait pas parlé c'était peut-être pour ne pas me blesser? J'essayais de positiver avant d'entrer dans la maison en compagnie, de maintenant mon frère. C'était bizarre de dire une phrase pareille. « Tu as faim Georgie? » « J'ai fais des cookies tout à l'heure, je vais aller les chercher. » Déclarais-je avant d'aller dans la cuisine. Mon envie de pleurer avait disparu, et c'était avec un sourire que je mettais mes cookies aux pépites de chocolat dans une assiette. Ma grand-mère lui parlait sans doute. Peut-être qu'on pourrait devenir une famille recomposée. Peut-être qu'en fait, je m'étais fais du chagrin pour rien. Je revins dans le salon avec une assiette, je la posais sur la table de salon. « C'est une recette personnelle et secrète. » « Gemma est une pâtissière hors pair. Et toi que fais-tu Georgie? Ton père ne m'a rien dit de ton arrivée ni même de ton existence, je sens que je vais devoir le sermonner comme autrefois quand il arrivera. » Elle rit. Elle ne se prenait jamais la tête et je l'admirais avec respect.
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Georgie G. Hawkins
Georgie G. Hawkins
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MessageSujet: Re: Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Empty17.05.12 15:18
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Je dus faire une grimace, comme à chaque fois que j’étais désemparé. Là, on pouvait dire que c’était un cas de force majeure : une femme enceinte venait de fondre en larmes sous mes yeux et ce probablement à cause de mes paroles qui l’avaient blessée. J’hésitais entre appeler une ambulance – peut-être qu’elle allait avoir un malaise ? Ou accoucher d’un coup, sans prévenir, après tout j’ignorais à combien de mois de grossesse elle en était – ou alors la serrer tout simplement dans mes bras. Mais cette dernière solution me paraissait plutôt bizarre, et j’avais de fortes chances de me faire frapper. J’étais encore un inconnu cinq minutes auparavant. Je sursautai en entendant quelqu’un parler derrière moi et me retournai à moitié, me retrouvant face à une dame relativement âgée qui avait l’air très gentille. Je compris que j’étais sauvé et qu’elle allait régler les pleurs de Gemma pour moi. D’ailleurs, celle-ci avait rapidement essuyé ses larmes. La nouvelle arrivante me dévisagea un instant, durant lequel j’aurais aimé disparaître parce que je détestais que l’on me détaille de la sorte, avant de déclarer que j’étais le portrait craché du père de Gemma. Et donc de mon père, ça paraissait logique. Peut-être que c’était ma grand-mère ? Pourquoi mon père ne l’avait-il jamais mentionnée, elle aussi ? Qui sait, j’allais peut-être découvrir que j’avais encore une ribambelle de frères et sœurs qui m’attendaient à l’intérieur, au fond, au point où j’en étais, je ne serais même plus choqué. On doit commencer à avoir l’habitude au bout de deux fois. Ma grand-mère – la situation prenait une tournure assez étrange, je n’avais jamais connu que mes grands-parents maternels – m’invita à rentrer et me demanda si j’étais fatigué. Je bafouillai un peu avant de trouver quelques mots inutiles, juste pour la forme. « N-non, j’ai dormi à l’hôtel et le vol n’a pas été très long… » Je les suivis à l’intérieur de la maison, ne pouvant m’empêcher de regarder tout autour de moi, comme un enfant curieux qui va pour la première fois dans un zoo. Je ne savais pas trop où poser mes yeux et je ne voulais pas sembler impoli, mais c’était plus fort que moi. Elle me demanda si j’avais faim et je n’eus pas le temps de répondre que Gemma partit dans ce qui devait être la cuisine, à la recherche de ses fameux cookies.

Je me dirigeai vers le salon avec ma grand-mère, ma valise toujours à la main. Elle me dit de m’asseoir, et je déposai mes bagages à côté du canapé avant de m’exécuter, un peu à la manière d’un petit soldat bien obéissant. Non, je ne mettais jamais en doute l’autorité et, de toute façon, j’avais envie de m’asseoir. J’étais tendu, malgré tous les efforts qu’elles pouvaient faire pour rendre l’atmosphère plus accueillante, et cela devait se voir. Ce n’était pas qu’elles ne me plaisaient pas, au contraire, mais je me comportais comme ça avec tout le monde. Il fallait juste qu’elles ne le prennent pas personnellement. Aussi, quand Gemma ramena ses cookies, je n’osai pas y toucher et je restai immobile, contemplant les biscuits tel un idiot, murmurant simplement un « Oh. » quand elle m’expliqua que c’était une recette secrète. J’appris qu’elle était pâtissière de la bouche de notre mamie qui m’interrogea sur ce que je faisais, puis m’annonça qu’elle ignorait jusqu’à mon existence. Décidément, mon père avait foiré son coup, là, je me demandais ce qui lui était passé par la tête. « Je suis en quatrième année de sciences mathématiques à l’université d’Australie-Occidentale et je fabrique des robots amphibies. » fis-je d’une traite, en espérant qu’aucune des deux n’y ait compris un traitre mot. Je ne voulais pas qu’elles me croient cinglé et pour beaucoup de gens, surdoué rimait avec cinglé, justement. Ma grand-mère rit avant de me tendre l’assiette de cookies que je fixai avec envie. « C’est plutôt impressionnant. Allez, sers-toi, tu ne voudrais pas vexer Gemma. » Je m’en emparai d’un, très vite, m’obligeant à ne pas choisir comme je l’aurais fait par pur réflexe, car en matière de gâteau, il me fallait toujours la plus grosse part. J’en goutai un minuscule morceau pour qu’elles ne m’observent pas en train de mâcher et pour pouvoir répondre à la moindre question, sans les faire patienter. En règle générale, je l’aurais gobé. « C’est super bon ! J’en n’ai jamais mangé d’aussi délicieux. Ma maman cuisine pas et papa est nul aux fourneaux. Mais tu dois déjà le savoir. » J’esquissai un léger sourire, gêné de m’être un peu emporté sur les cookies, fallait l’avouer. Me rappelant que j’avais des cadeaux dans ma valise, je me jetai dessus pour l’ouvrir, jugeant que c’était le moment propice, avant que je ne sois trop stressé pour les offrir. Ouais, je flippais lorsque je devais offrir des cadeaux, aussi. J’avais peur que ça ne plaise pas et qu’on me le renvoie à la figure. Et ça pouvait parfois faire mal. Je sortis d’abord deux peluches, un koala et un kangourou bien sûr. « D’après les statistiques, tu pouvais avoir au maximum deux enfants. Ça en fera deux pour ton bébé. Elles sont faites main, c’est le même artisan qui a fait les miennes quand j’étais petit. » Je les déposai sur la table avant de fouiller à nouveau dans mes affaires pour trouver le sachet que je voulais, je n’avais pas eu le temps de tout emballer, même si j’avais pris deux heures à les choisir. Je les donnai à Gemma. « C’est des bijoux fabriqués par des aborigènes. Je sais pas si c’est facile à porter mais Cappie m’a dit que l’ethnique était à la mode ces temps-ci. Et je l’ai cru. »


Dernière édition par Georgie G. Hawkins le 20.05.12 14:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Empty17.05.12 21:07
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J'avais fondu en larmes comme une vraie madeleine. Je détestais mes sautes d'humeurs, mes hormones qui faisaient n'importe quoi. Le fait de savoir que mon père m'avait caché l'existence d'un frère me fit mal au cœur. Lui qui me disait toujours que la pire chose au monde était le mensonge. Il m'avait menti, me souriant tous le temps sans me dire une seule fois qu'il avait refait sa vie. Je le détestais à cet instant précis. Ce pendant, peut-être que je m'entendrais avec mon cadet. J'avais le rôle de la grande sœur. Je n'étais pas ce que l'on pouvait dire une grande sœur exemplaire. Je n'avais pas fait de grandes études, j'avais fugué à l'âge de seize ans de chez moi pour venir ici, j'étais enceinte d'un homme marié. Plus sérieuse, il y avait. En tout cas je séchais rapidement mes larmes quand j'entendis la voix de ma grand-mère. A chaque fois que je pleurais ainsi elle me faisait une tasse de thé de camomille pour me calmer. Elle regarda de haut en bas Georgie, je savais que ca la démangeait de pincer ses joues. Elle était toujours du genre gaga et je voyais bien que cela ne la gênait pas d'apprendre que c'était mon demi-frère. Je savais que quand papa arriverait, elle le prendrait entre quatre yeux et elle le sermonnerait comme s'il avait cinq ans. Ça j'avais hâte de voir, et sans doute que je regarderais à travers le trou de la serrure. Je ne parlais plus, restant muette quand j'entendais ma grand-mère, enfin notre grand-mère à présent, lui demander s'il avait fait bon voyage. J'avais envie de rentrer et d'appeler mon père en lui demandant ce qui clochait dans son crâne pour ne m'avoir rien dit. Dire qu'on était censé être des confidents depuis que j'étais née. Je ne lui pardonnerais pas aussi facilement. N'empêche dormir à l'hôtel au lieu d'aller directement chez sa famille c'était pas cool. Il devait avoir peur. On entrait dans la maison, entrant en premier j'entendis ma grand-mère demander si Georgie avait faim. Je ne lui laissais même pas la peine de répondre que j'allais dans la cuisine prendre des cookies que j'avais fait le matin même. Je les avais laissé refroidir et quand je revins dans le salon, ils étaient installés. La valise de Georgie à coté du canapé. « Il va dormir où? » « Dans l'ancienne chambre de ton père, je pense que ce sera le mieux. » Je regardais mon frère avec un léger sourire. Ma grand-mère accueillait toujours les gens avec gentillesse, il n'y avait pas de raison pour que Georgie manque à cette tendresse.

Je m'assis dans le canapé en face de mon frère tandis que ma grand-mère allait chercher la théière pour la ramener dans le salon. Je ne comptais même plus le nombre de tasses de thé que l'on buvait par jour. J'avais posé l'assiette de cookies sur la table de salon et Georgie les regardait avec envie, n'osant pas en prendre un dans la main. J'avais l'impression d'être en face d'un enfant de cinq ans qui allait demander d'une voix timide s'il pouvait en prendre un ou non. En s'installant à côté de moi, ma grand-mère demanda ce qu'il faisait comme étude. C'est là que je me dis que j'étais loin d'être intelligente. Je ne compris même pas le dernier mot. Mon air le montra rapidement. « Amphis quoi? » Je butais sur le dernier mot, ne comprenant pas ce qu'il disait. « Mais... tu fais jeune pour être en quatrième année. » Je vis le regard de ma grand-mère sur moi et je me tus. J'avouais que j'étais bien trop curieuse et le rouge me monta aux joues. Elle déclara que c'était plutôt impressionnant, c'était sur que ca avait plus de gueule que: pâtissière. En tout cas, elle lui dit de gouter les cookies pour ne pas que je sois vexée. Je n'étais pas comme ça, mais quand même c'était une nouvelle recette et il me fallait bien un cobaye. A la base j'avais prévu d'aller chez mon cobaye attitré: Lukàs. Tant pis. Il aimait. Je marquais peut-être un point. En tout cas il en dévorait plusieurs et je ne vis jamais une assiette de cookies partir aussi vite, même pas avec Lukàs, il y aurait de la concurrence. Il me disait que personne ne cuisinait chez lui, ni sa mère, ni notre père. Mon père cela ne m'étonnait pas, un soir quand ma grand-mère ne fut pas là, j'avais fait à manger car il voulait qu'on aille au restaurant et j'avais refusé. J'avais cuisiné et il fut étonné de mes aptitudes à la cuisine. « C'est souvent moi qui cuisine ici. J'adore ça. » J'avais les mains rejointes, j'étais quand même pas à mon aise. Je ne le connaissais pas, on avait des années à rattraper. Il avait à peine fini le cookie qu'il mangeait qu'il se jeta sur sa valise et je regardais ma grand-mère d'un air mystérieux. Franchement, il était bizarre comme type. Surtout qu'il venait de m'offrir des peluches. Il me les donna alors que je restais complétement hébétée. Il me sortait des statistiques et je ne savais vraiment pas comment réagir. « Merci. » Fis-je simplement en souriant en gardant les peluches dans mes mains. Je pris surtout celle avec le koala. « J'aime beaucoup celle-là, je suis sûre qu'elle adorera. » J'avais un grand sourire sur mes lèvres. Si ma fille avait les mêmes gouts que les miens, alors oui elle adorerait la peluche koala. Les peluches étaient posées sur la table et il me donnait autre chose. Franchement, il ne me connaissait pas et il ramenait des tonnes de cadeaux? Je commençais à être gênée. Je pris les bijoux dans mes mains, qui étaient très beaux même si ce n'était pas le style que je portais. « Merci beaucoup. Tu n'étais pas obligé d'offrir tout ça. » Je me sentais gênée, j'avais chaud et mes joues avaient rougis rapidement. « En fait Georgie, tu as bien appelé ton père hier pour lui dire que tu étais bien arrivé? » Ma grand-mère avait le don pour montrer que c'était elle qui avait toujours raison et qui menait la maison à la baguette. Elle buvait sa tasse en toisant mon demi-frère du regard. « Déjà que ta grande sœur ne lui a pas dit pour sa grossesse, alors j'aimerai bien qu'un de vous deux fasse ses devoirs. »
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Georgie G. Hawkins
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MessageSujet: Re: Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Empty19.05.12 17:34
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Alors que j’avais à peine eu le temps de m’installer dans le canapé, j’appris que j’allais dormir dans l’ancienne chambre de mon père, ce qui me convenait plutôt. C’était pas que l’hôtel coutait très cher, on était hors-saison après tout, mais l’argent n’affluerait pas continuellement sur mon compte, mis à part mes trente dollars d’argent de poche tous les mois que je préférais dépenser en matériel de robotique. En effet, tant que j’étais sur l’île, mon petit boulot d’informaticien à domicile n’allait pas me rapporter beaucoup. Quoique je pourrais établir mon affaire sur l’île, en attendant. Même si les habitants avaient moins l’air de se préoccuper des dernières technologies que dans une grande ville comme Perth. Bref, j’étais content que mon plan de base ait fonctionné et surtout d’avoir une grand-mère aussi géniale. Nous étions donc bien partis pour faire connaissance, tous les trois, assis dans un salon accueillant sur une île paradisiaque. Evidemment, je n’étais pas aussi à l’aise que ce que le contexte pouvait présager. Les palmiers, l’océan et le soleil ne me déstressaient en rien, pour la simple raison que, bien qu’elles soient toutes deux très gentilles, je venais de rencontrer deux nouveaux membres de ma famille et on pouvait plus ou moins dire qu’elles m’étaient encore relativement étrangères. En tout cas assez pour que je chipote avec mes mains au lieu de m’emparer des cookies. La réaction de Gemma vis-à-vis de l’annonce de mes études ne m’aida pas trop à me sentir plus dans mon élément. Je serais mieux dans un laboratoire, là, à vrai dire. Je n’osai pas leur faire part de mon âge, même si elles devaient forcément s’en douter, à quelques années près. J’étais loin d’être du genre vantard, sauf pour rigoler, mais compte tenu de la situation, j’étais bien trop tendu pour plaisanter. Ma mère m’avait quelquefois reproché mon manque de confiance en moi, mon incapacité à me mettre en valeur. Enfin, au vu de mes aptitudes, je n’en aurais pas besoin, mes futurs employeurs n’auraient qu’à regarder mes diplômes, cela devrait suffire. Je l’espérais. Une fois que ma grand-mère me présenta l’assiette de cookies, je dus tempérer ma gourmandise, et malgré tout, le plat fut bientôt vide, seulement maculé de quelques miettes abandonnées. Hum, quelle belle vision elles allaient avoir de moi. A croire que mes parents ne me nourrissaient pas, je m’étais montré plus vorace qu’un dinosaure. Ma sœur aimait donc la cuisine. Il faudrait que j’y pense la prochaine fois que je lui ferais des cadeaux. Cadeaux qui semblèrent la surprendre, d’ailleurs, tandis que je les sortais un à un de ma valise, un peu comme Mary Poppins. Elle avait dû s’imaginer que les peluches étaient pour elle. Pourtant, je n’étais pas nul en vie sociale à ce point. J’étais au courant que, passé un certain âge, les doudous c’était fini. Elle me remercia. Quand je lui tendis les bijoux, elle parut gênée, ce qui amplifia ma timidité d’un coup. Oups, ça devait être trop. Elle me dit à nouveau merci avant de préciser que je n’étais pas obligé. « C’est juste que… Je ne voulais pas être impoli, en arrivant comme ça chez toi, sans prévenir. Puis j’ai pensé que la nouvelle passerait mieux avec des cadeaux. C’est ce qu’ils disaient sur internet. » J’esquissai un sourire un peu maladroit en haussant les épaules. Je venais de révéler ma plus grande faiblesse, à savoir un déficit incroyable en matière de sociabilité, à tel point que je me renseignais sur internet. Wah. J’étais pathétique.

Au moins, je n’étais pas le seul à rougir en ce moment. Gemma aussi. On avait bel et bien le même sang dans nos veines, même si la différence de tempérament était palpable. J’avais davantage hérité de ma mère au niveau du caractère, mon père m’ayant surtout légué ses traits physiques. Notre grand-mère mit fin au malaise qui doucement prenait place en me demandant si j’avais appelé mon père pour lui dire que j’avais atterri sain et sauf. Heureusement qu’elle était là, en fait. Je n’étais pas sûr que seuls, Gemma et moi aurions réussi à tenir une conversation positive. Déjà, sans elle, je ne serais même pas encore entré dans cette maison. Elle avait simplifié cette rencontre, en fait. Elle ajouta que ma grande sœur n’avait pas fait part de sa grossesse à notre père, et je l’observai un instant, interloqué. Il fallait croire que les gens de ma famille adoraient faire des cachoteries. Personnellement, j’étais tellement nul en mensonge que je n’étais même pas fichu de garder un secret plus d’une minute durant. Cela me pesait trop sur la conscience. C’est pourquoi je me bouchais les oreilles en chantant à chaque fois que quelqu’un voulait me faire des confidences. « J’aurais du mal à ne pas l’avoir fait, ma maman m’appelle toutes les heures alors qu’elle travaille et papa m’aurait tué si je ne l’avais pas appelé en arrivant. Il veut absolument que je rentre à la maison alors que je viens de vous rencontrer. Ça serait bête. » Et oui, mes parents me couvaient comme si j’avais trois ans et que je ne parvenais pas tout à fait à marcher sans aide. Dans une certaine mesure, c’était compréhensible, je n’avais aucune expérience pour ces choses-là, étant sans cesse enfermé dans mon petit cocon bien hermétique au monde qui m’entourait. Je pouvais donc être très naïf et influençable par moments, et oublier de faire preuve de méfiance face à des inconnus. Autrement dit, si ça n’avait pas été pour rencontrer quelqu’un de proche, ils seraient venus me chercher par la peau du dos. Ils ne devaient pas souhaiter que je commence à vivre mes premières expériences aussi loin de ma ville natale et de mon logis. Me retournant vers Gemma, je l’interrogeai un instant du regard. « Pourquoi tu ne lui as pas dit ? » Ok, curiosité enfantine mal placée. Je secouai la tête. « Désolé, ça ne me concerne pas. Tu en es à combien de mois, en fait ? J’aimerais bien être là quand ton bébé naitra. »


Dernière édition par Georgie G. Hawkins le 22.05.12 17:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Empty19.05.12 20:42
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La chambre de mon père n'avait jamais servi après son départ quand il s'était marié avec ma mère. A présent, elle allait prendre un nouveau décor. Avoir un frère à la maison allait mettre un peu plus de joie de vivre, bien qu'il avait l'air complétement effrayé. Je n'arrivais pas à me faire à l'idée que nore père n'avait jamais dit que j'avais un frère, qu'il avait refait sa vie. Il croyait que cela m'aurait blessé? Mais c'était deux fois plus blessant de ne pas être mis dans la confidence. En tout cas on avait les mêmes traits de visage, et dire que l'on ne se ressemblait pas serait mentir. Niveau caractère, on devait être totalement différent. Déjà rien qu'en regardant son visage tout pâle, je me disais qu'il ne devait pas connaître de vie sociale, à Perth, le soleil était dominant les trois-quart du temps... Quand il employait des termes scientifiques que mon cerveau ne comprit pas de suite, j'en conclus rapidement que l'on avait pas le même Q.I. J'étais à la ramasse par rapport à lui. Je n'avais pas fait de cursus universitaire et j'étais loin de briller dans certains domaines. Robotique. Il fallait de sacrées méninges pour réussir dans une telle filière et je ne pouvais que lui dresser mon chapeau. En parallèle de son statut d'étudiant bizarre, il était doté d'un grand cœur. C'était toujours ainsi chez les Hawkins: si jamais vous vous rendiez chez des invités, vous étiez obligés d'offrir un présent. Je voyais que notre père n'avait pas failli dans l'éducation de mon petit frère, car j'avais le droit à des peluches, qui serviront pour ma fille, mais aussi des bijoux. Ethniques. Je ne relevais pas celui qui avait conseillé de lui offrir ce genre de bijoux, mais lui aussi devait avoir des goûts aussi spéciaux. Pourtant, cela me fit très plaisir et avait même calmé mon amertume envers notre père. Georgie avait l'air d'être quelqu'un de gentil même s'il était décidément bizarre. J'avais les joues rosies, et lui aussi. Pourquoi était-il gêné? On se ressemblait sans doute plus que ce que je ne croyais. « C'est très gentil à toi Georgie, sache qu'ici la porte est toujours ouverte pour un membre de la famille. » J'avais souris en même temps que les dires de ma grand-mère, bien que les paroles de Georgie me laissait sceptique: il avait vraiment été consulter internet pour savoir comment arriver chez quelqu'un? Il ne côtoyait personne? C'était assez terrifiant, mais je n'avais pas relevé de peur d'avoir une remarque de notre grand-mère.

Quand il parlait j'avais l'impression d'entendre un enfant de cinq ans. C'était assez incroyable, peut-être que c'était une drôle de nature: un enfant de cinq ans dans un corps d'un jeune adulte de quelques années de moins que moi. Sa mère l'appelait tout le temps. C'était chou. La mienne m'avait rayé de la carte, comme si je n'existais plus depuis qu'elle avait eu ma demi-sœur et s'était remariée. La classe. En famille je ne pouvais compter que sur ma grand-mère, mon père qui daignait quand même à appeler une fois tous les quarante ans et Nolan. Nolan, c'était avec lui que j'allais avoir un bébé et on s'était promis de fonder une vraie petite famille. A présent, Georgie s'était dessiné sur le tableau familial, et ce n'était pas plus mal. Ma grand-mère commençait déjà à faire valoir ses droits, et ses règles dans la maison en même temps que de boire son thé. Elle voulait savoir si Georgie avait prévenu ses parents de son arrivée, en précisant bien le fait que je n'avais pas pris le téléphone pour prévenir mon père de la future naissance du bébé. Merci mamie! En tout cas Georgie pouvait vraiment compter sur une famille aimante et je l'enviais. « Très bien. Au moins quelqu'un qui fait son devoir n'est-ce pas Gemma? » Je roulais des yeux avant de boire ma tasse de thé sans broncher un mot. Mon frère se mit à son tour à me demander pourquoi je ne lui avais pas dit. Je reposais ma tasse sur la table de salon avant de soupirer. « Peut-être car quand j'ai voulu, il m'a raccroché au nez en me disant qu'il avait du travail? Comme d'habitude en somme. Je comptais le faire avant qu'il vienne sur l'île dans trois semaines. A mon avis il va pas tarder à m'appeler pour me dire qu'il doit m'annoncer que j'ai un frère pour ne pas que je sois surprise. A ce moment là je lui dirai que chacun à ses secrets et que je serai enceinte. » Je vis le regard sombre de ma grand-mère et je haussais les épaules d'un air: et bien quoi? C'était pas comme si j'allais lui cacher éternellement, et puis Nolan m'avait bien certifié qu'il voulait que mon père soit au courant avant qu'il arrive sur l'île. C'était sûr que quand il arriverait, l'image de sa fille enceinte de sept mois alors, serait un énorme choc. Le regard de ma grand-mère était toujours posé sur moi. « Très bien, je l'appellerai dans la soirée. » Il me demanda de combien de mois j'étais enceinte. Il voulait être là quand la petite puce pointera le bout de son nez et je fis un sourire: « Je rentre dans le sixième mois. C'est prévu pour août. »
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Georgie G. Hawkins
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MessageSujet: Re: Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Empty22.05.12 23:47
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Ma grand-mère venait de me féliciter d’avoir prévenu mon père que j’étais arrivé sain et sauf sur l’île. J’eus un sourire timide, parce qu’elle semblait reprocher le silence de Gemma vis-à-vis de sa grossesse. Sans trop de tact, j’avais demandé à celle-ci pourquoi elle n’avait rien dit. Je reconnus bien mon père dans sa description. Mais raccrocher au nez de sa propre fille parce qu’on avait trop de travail, c’était assez interpelant. Surtout quand la fille en question habitait sur une île, loin de chez soi. Je prenais doucement conscience que j’avais été privilégié par rapport à Gemma. Evidemment, je n’avais jamais été à l’abri de l’emploi du temps surchargé de notre paternel, ni même de celui de ma mère, en fait. Mais je savais qu’ils me consacraient chaque seconde de libre. Déjà, petit, il fallait toujours que je patiente des semaines avant qu’il accepte de m’emmener à la plage pour jouer. On finit par s’y habituer, je m’amusais avec ma tortue à la place, généralement. Par contre, en ce moment, ils avaient grandement élargi les plages horaires m’étant destinées. Je n’avais pas une minute de répit, dès que j’avais fini une conversation téléphonique avec l’un, c’était l’autre qui appelait. A croire qu’ils avaient prévu une tournante, au cas où j’aurais voulu respirer un peu. Vous rajoutez Cappie dans cette histoire et je n’avais qu’une envie, couper mon portable. Si je ne le faisais pas, c’était juste par peur qu’ils embarquent tous les trois dans un avion pour le Vanuatu dans les plus brefs délais. Et ça risquait de gâcher mon séjour ou du moins de l’écourter, puisque mon père n’avait qu’une idée en tête, et c’était que je passe mes examens. Finalement, je préférais quand ils oubliaient de venir me chercher à l’école, malgré les crises de larmes que ça enclenchait chez moi à l’époque. La réponse de Gemma était empreinte de sarcasme et je me sentais mal de lui avoir posé cette question, sachant que l’attitude de mon père… notre père avait dû la blesser. Ce qui je concevais parfaitement, à vrai dire. Même si je ne pourrais jamais vivre la même situation. Bah oui, il me serait difficile de tomber enceint. Quoique, avec les progrès de la science aujourd’hui… Mh, non, ce n’était pas dans mes projets.

Décidément, notre grand-mère ne se laissait pas marcher sur les pieds. Il suffit d’un seul regard de sa part pour que Gemma dise qu’elle téléphonerait à notre père dans la soirée. C’était marrant de voir l’autorité qu’elle avait dans cette maison. En général, j’aimais observer les gens plutôt que de leur adresser la parole. On en apprenait souvent beaucoup plus que ce que l’on peut penser. Et puis, je fonctionnais comme ça depuis très longtemps. En même temps, quand on est intimidé par n’importe qui, il n’y a pas vraiment d’autre alternative. Gemma semblait bien plus sociable que moi. Ok, ce n’était pas difficile, tout comme c’était normal d’avoir plus d’un ami, bien que ça ne soit pas mon cas. Mais c’était moi le phénomène de foire, pas les autres. J’étais en plein décalage social, en dehors des normes. Je pouvais détailler le comportement de mon entourage autant que je le voulais, il n’en restait pas moins que c’était moins le truc bizarroïde qui méritait d’être étudié. « Han, génial. Je pourrais être là. J’ai du mal à croire que je vais être tonton alors qu’on ne se connaissait même pas il y a une semaine. » Manquerait plus que ce soit une enfant surdouée. Ça serait trop flippant. Au moins, je pourrais lui causer sans qu’elle me prenne pour un taré. Combien de fois j’avais souhaité croiser quelqu’un comme moi, ayant les mêmes préoccupations scientifiques, avec qui j’aurais pu discuter sans cesse des réfutations des lois de la relativité d’Einstein. Enfin, à part pour ça, être surdoué ne servait à rien, c’était même plutôt handicapant socialement parlant. Ça signifiait s’intéresser continuellement à des choses dont tout le monde se fichait éperdument et lorsqu’on n’avait pas d’autres sujets de conversation, c’était invivable. Bon, peut-être que toutes les personnes avec un quotient intellectuel supérieur à la normale n’était pas comme moi. J’aimerais bien en rencontrer un jour, pour voir. Mais bon, je délirais mentalement, là. « Si j’ai bien suivi c’est une petite fille ? Tu as déjà des idées de prénoms ? » Oui, en réalité, j’étais un passionné patenté des bébés. C’est une blague. C’était juste que je n’avais aucune envie de parler de moi et que c’était la seule discussion qui me paraissait aller de soi. Je me demandais quel style de nom elle choisirait, des îles ou plutôt anglophone. Ou alors si elle était aussi inspirée que moi, elle l’appellerait Girl. Parce que oui, j’avais baptisé ma tortue Turtle, donc voilà. J’étais tout sauf doué pour ça. Je plaignais mes futurs enfants. Encore faudrait-il que je trouve quelqu’un avec qui en avoir… Ou en adopter. J’étais branché sur les plans d’avenir, aujourd’hui. « Ton petit ami – ou ton mari peut-être ? – il vit aussi ici ? » Bah quoi, c’était logique comme raisonnement, non ?
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MessageSujet: Re: Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Empty23.05.12 21:05
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Est-ce que j'étais jalouse du fait qu'il ait pu avoir le temps qu'il voulait avec notre père pendant que moi j'étais sur cette île depuis ma naissance? Peut-être. Je n'étais pas du genre à être jalouse pour un rien, mais je me sentais trahie par le fait que je ne savais même pas que mon père avait fondé une nouvelle famille et que j'étais encore une fois, comme la fille que l'on brulait sur une photo de famille. A cause de tout ça, j'espérais, moi, fondée une famille très unie avec Nolan et notre petite fille pour que l'on ait aucun regret quand on serait vieux en se rappelant notre jeunesse. Oui, j'étais jalouse. Finalement c'était ce sentiment qui serrait mon cœur. J'étais écœurée de voir que mon père m'avait mise de côté que je n'avais pris que connaissance de l'existence de mon frère cadet car c'était lui-même qui était venu frapper à la porte. En gros, s'il n'était jamais venu, je ne l'aurai jamais su. Qu'est ce que je pouvais dire? Je ne pouvais pas en vouloir à Georgie, ce n'était pas de sa faute à lui. Il n'avait rien décidé dans l'histoire, il s'était retrouvé comme moi: surprise par l'existence d'un membre important de la famille. Le point positif de cette perpétuelle absence c'était que j'avais gagné rapidement en indépendance et je savais déjà ce que je voulais dans ma vie. J'avais déjà réussi à atteindre le métier que je voulais et je réglais mes problèmes toute seule comme une grande et cela dès l'âge de treize ans, d'un côté quand vous aviez une mère qui ne voulait pratiquement plus de vous, il fallait bien se débrouiller! Je ne voyais que mon père lors des vacances d'été et encore, une fois tous les deux ans. Par moment il reportait, prétextant une excuse bidon pour ne pas venir me voir. J'avais souvent boudé dans mon coin et même s'il tentait de se faire pardonner à chaque fois, savoir qu'il avait une nouvelle famille me mettait le moral à zéro. J'avais répliqué d'un ton sarcastique, et ma grand-mère savait bien que j'avais du mal à poser les mots justes sur ce que je ressentais et combien de fois j'avais été blessé par le comportement de notre paternel: la dernière fois il m'avait raccroché au nez, déclarant qu'il était au travail et je m'étais senti encore plus imbécile. Je sentis le regard de ma grand-mère sur moi et je murmurais un: ca va, rapide.

Bien que les minutes passaient, je n'arrivais pas à avaler la boule nommée jalousie qui était placée dans ma gorge. Il avait l'air naïf, et même si je trouvais ça mignon ça pouvait rapidement me taper sur les nerfs. Avais-je une montée de colère subite dû aux hormones? Sans doute, en tout cas je me mordais fort la langue pour éviter d'être désagréable. Quand je pensais à tout le temps qu'il avait eu le droit de passer avec mon, enfin notre, père je ne pouvais m'empêcher de le détester sur le coup. Pourtant, je ne voulais pas passer pour une peste sous peine d'avoir une tape sur la tête par ma grand-mère. L'autorité et le respect étaient les maîtres mots de la demeure Hawkins. Il avait du mal à croire qu'il allait être tonton? Et moi j'avais du mal à croire qu'il pouvait me parler aussi familièrement. Bon dieu, j'avais vraiment une bouffée de colère intense. J'avais même chaud. J'essayais de sourire comme si de rien n'était, mais j'avais juste envie de pleurer et de le taper en disant qu'il avait piqué la vie que j'aurai souhaité. « Tu n'as jamais pensé que tu avais des grand-parents paternels Georgie? » Aux mots de ma grand-mère j'eus une brève pensée pour mon grand-père, disparu il y a dix ans en pleine mer lors d'un cyclone qui était arrivé bien plus vite que l'on aurait pensé. Je voulus rire, je paris qu'il aurait regardé Georgie bizarrement en lui tirant les cheveux pour savoir si on ne lui avait pas implanté une puce dans la tête pour qu'il soit aussi bizarre. J'aurai rit avec lui, oui, j'aurai. Il me manquait lui aussi. Je voulais pas qu'il enseigne des choses bizarres à ma fille, et je savais que je pourrais compter sur Nolan pour qu'on la protège. C'était moi ou j'étais vraiment en train de venir folle avec ces hormones? La pensée de Nolan me serra le cœur. Il se serra encore plus quand Georgie me demanda si j'avais des idées de prénoms et si le père était mon mari, ou un petit ami. Tais-toi. C'était ce que je voulais dire, je commençais à sentir que j'allais bientôt craquer. « On a pas encore réfléchi aux prénoms. » En vérité, j'avais commencé à ébaucher ma liste, mais du côté de Nolan, c'était le néant. Je n'avais plus de nouvelles de lui et je vivais dans l'angoisse d'être abandonné. J'en avais marre de ce sentiment: abandon de la part de mon père, puis de ma mère, et maintenant Nolan? C'était vraiment injuste que cela tombait toujours sur ma pomme. J'avais envie de pleurer, il m'énervait avec ses questions insouciantes. Voyant que je commençais à être trop silencieuse pour que ce soit normal, ce fut ma grand-mère qui prit la parole. « C'est assez compliqué, mais tout va s'arranger, hein Gemma? » Compliqué? Marié. Oui c'est sûr qu'il y avait une complication. Pourtant il m'avait promis, il avait dit qu'on allait former une famille et qu'il m'aimait. Oui car il l'avait enfin dit. En me rappelant ses chaudes paroles, je commençais à retrouver le sourire et l'espoir. « Oui. On est en train de régler différents problèmes et puis après j'irai sans doute habiter chez lui ce sera plus pratique. Et si tu demandes quels problèmes, je vais te faire souffrir car cela ne te regarde pas et encore une question personnelle de ce type et je vais aller te pendre par les pieds dans la forêt pour que tu te fasses manger par un tigre. » Je sentis une tape sur le derrière de ma tête. Cela n'avait pas manqué, mais déjà je sentis mon anxiété redescendre en flèche. Je marmonna alors quelques paroles: « Désolée... les hormones. » C'était la pure vérité: j'avais ressenti une étrange bouffée, avait déclaré des paroles sans y réfléchir et je m'apaisais de nouveau comme si rien ne s'était passé. « Je te prierai juste de ne plus me mentionner le passé avec papa, ça me fait trop mal. Il est parti quand j'avais deux ans, alors je n'ai jamais pu avoir une enfance avec un père présent et quand en plus on est abandonné par sa mère, savoir que son père a refait sa vie sans être mis au courant, on a l'impression qu'on n'est pas voulue dans cette vie de famille. » Ma grand-mère me disait toujours: dis ce que tu as sur le cœur une fois pour toute et tu sentiras ton esprit s'apaiser. C'est vrai que cela aidait, je disais toujours tout ce que je pensais , quitte à être trop franche. « Tu as une petite-amie Georgie? »
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Georgie G. Hawkins
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MessageSujet: Re: Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Empty28.05.12 15:50
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Grands-parents paternels ? Non, je n’y avais jamais pensé. Cela semblait si naturel que j’aille chez les parents de ma mère, ils avaient toujours existé pour moi, et ce depuis ma naissance. De son côté, mon père n’avait jamais mentionné des membres de sa propre famille. Il avait toujours eu l’air comme un orphelin, ce qui contrastait beaucoup avec ma mère et ses cinq frères et sœurs ayant au moins trois enfants chacun. J’avais une ribambelle de cousins avec qui je ne m’entendais nullement mais que je devais toujours supporter lors des vacances en Nouvelle-Zélande, pendant au moins une semaine. J’étais le seul enfant unique de toute la bande – enfin, je ne pourrais plus dire cela à présent – celui qui restait le plus longtemps chez mes grands-parents, ayant des parents surchargés par le travail. Il allait de soi que j’étais le partenaire de jeu d’échec pour mon papy et ma mamie se faisait une joie de me faire découvrir les merveilles de son pays insulaire. Bref, tout ce dont je me souvenais, c’était qu’à chaque fois que je posais des questions sur une éventuelle famille de mon père, le sujet était éludé et on en revenait vite à la physique quantique, même si personne à part moi ne comprenait cette matière. « Je ne sais pas trop, en fait. Papa n’a jamais répondu à mes questions et j’ai fini par supposer qu’il n’y avait personne. » Ok. Vu la tête de Gemma, j’avais dû mettre les pieds dans le plat. J’étais doué pour ça, à vrai dire, c’était une des raisons pour lesquelles j’adressais rarement la parole aux gens, en plus de mon incapacité à tenir une conversation banale pendant plus d’une minute. Comme j’avais réussi avec ma demi-sœur et ma grand-mère, il fallait bien que je l’interroge sur le mauvais aspect de sa vie. Elle avait simplement dit qu’ils n’avaient pas encore réfléchi aux prénoms, suite à quoi le silence devint presque pesant. Je ne sus pas trop comment réagir et je me contentai donc d’attendre, patiemment, que quelque chose se produise. Ce fut ma grand-mère qui brisa le vide qui s’était installé entre nous, en expliquant que c’était une situation assez compliquée. J’acquiesçai sans rien ajouter, histoire de ne pas enfoncer le clou. J’étais le roi des bourdes, franchement. Un tigre ? Quoi ? Je fis de grands yeux humides. D’accord, elle était de ma famille, donc c’était normal qu’elle soit cinglée mais bon. Pas à ce point-là. Et puis, c’était pas ma faute si c’était difficile avec ce gars, elle était enceinte, j’étais en droit de présumer qu’elle avait un amoureux, tout ce qu’il y a de plus banal. Je n’avais jamais pensé que la vie réelle puisse ressembler aux Feux de l’amour, moi. Je me gardais de lui faire cette remarque, elle allait m’étriper. Elle s’excusa, accusant les hormones, après que notre grand-mère lui dépose une petite tape sur l’arrière du crâne. Par contre, je ne pus m’empêcher de sortir une stupidité : « Il n’y a pas de tigre dans vos forêts, j’ai vérifié avant de partir pour… Euh, non, rien. » Rien qu’à voir sa tête, j’avais tout intérêt à en rester là. Je souris piteusement, dans l’espoir de me racheter. Enfin, c’était à cause de Cappie et de ses inquiétudes, ça.

Ne plus parler de son petit ami ou que sais-je ne me dérangeait pas du tout. C’était le genre de truc que je détestais aborder, parce qu’au final, ça terminait par une question personnelle pour ma pomme, à laquelle je ne savais jamais quoi répondre. La vérité était devenue très gênante, personne ne semblant capter pourquoi je n’avais encore jamais eu de copine. Mais il fallait en plus que je ne mentionne plus mon père, là, toutes mes idées de conversation étaient épuisées. D’ailleurs, je ne trouvais même pas ce que j’avais pu dire sur papa, mis à part qu’il était nul en cuisine, et ça ne relevait pas du passé puisque ça ne s’était pas amélioré. « Désolé, je ne voulais pas te blesser. On en parlera avec papa quand il sera là, parce que j’ai vraiment envie de te connaitre. » Ouais, je n’allais pas non plus lui dire que tout s’arrangerait, parce que je n’en savais strictement rien. Je devais mieux cerner notre père qu’elle, d’ailleurs. C’était étrange, mais elle ne l’avait connu que deux ans entier puis à intermittence, alors que j’avais passé toute ma vie avec lui. Puis vint la question que je ne voulais pas entendre et encore moins y répondre. Ce fut ma grand-mère qui la mit sur le tapis, et j’eus, dans un premier temps, un regard effaré, comme un lapin pris entre quatre feux. Avais-je une tête à avoir une petite amie, sérieusement ? J’étais trop jeune pour ça, ensuite, elles avaient dû comprendre que j’étais un surdoué parfaitement inadapté à la vie en société, non ? Quatrième année en sciences mathématiques, c’était suffisamment révélateur. Du moins, c’était ce que je croyais. « Euh… Non… Je ne pense pas trop à ces choses-là, en ce moment… » En ce moment, voire jamais dans toute ma maigre existence. Je ne voulais pas approfondir ce sujet-là, même si je l’avais cherché en demandant des précisions sur le compagnon de Gemma. De toute façon, que pouvais-je dire de plus ? Oui, sinon, j’ai un ami, le seul que j’aie réussi à garder plus de douze secondes, qui a une certaine propension à vouloir qu’on aille dans un lit ensemble après quelques bières. Décidément, même dans mon esprit, ça ne le faisait pas. Je fis un sourire maladroit, encore un, oui, avant de me creuser les méninges pour trouver comment me débarrasser de cette discussion. J’étais même incapable de les regarder en face et je ne captais pas moi-même pourquoi, en vérité. Quel était le problème de ne pas avoir de copine, au fond ? Des tas de gens étaient célibataires, pourquoi pas moi ? Non, ça devait surtout être le fait que je n’avais jamais eu personne, nada, le néant et que je pourrais fonder un club de chasteté un de ces quatre. Je préférais la compagnie d’une tortue et de robots à un être humain en chair et en os, donc bon… « J’espère que je ne bouscule pas trop votre emploi du temps. J’aimerais beaucoup visiter l’île, vous auriez des endroits à me conseiller ? Sinon, on peut déjà commencer par la maison… » Pourquoi ma tentative d’évitement me paraissait aussi grossière ? Il faudrait que je note dans mon agenda de prendre un cours sur les bonnes manières, ça m’aiderait sans doute.
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MessageSujet: Re: Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Hi, I'm your smart but blond little brother ☂ Gemma&Georgie Empty30.05.12 18:51
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Ma grand-mère avait posé une question tout à fait logique. Nous ne connaissions pas son identité, enfin, son existence et on se demandait depuis combien de temps il pouvait nous connaître pour arriver du jour au lendemain sur l'île avec un sourire candide aux lèvres. Dire que pendant des années j'aurais pu rejoindre pendant l'espace de quelques vacances une autre famille sur le continent Australien. Je ne savais pas comment je devais le prendre mais une partie de moi était blessée, c'était sûr. Mon père devrait s'expliquer devant moi et je ne le laisserai pas m'échapper: il savait combien je pouvais être vraiment chiante et butée quand je m'y mettais. J'étais installée tranquillement dans le canapé à boire du thé pendant que ma grand-mère jouait le personne d'officier d'un interrogatoire. C'était drôle à chaque fois, enfin pas spécialement drôle pour celui qui était l'accusé des faits. Voilà, notre père était décidément un imbécile. On lui posait des questions et il n'y répondait jamais. J'adorais avoir de sacrées conversations avec lui car il mimait toujours l'indifférence ou le fait que cela ne l'intéressait pas ou que même, on devait s'occuper de nos affaires quand on avait le cran de poser une question assez difficile à entendre sur le coup. En tout cas je ne pouvais que comprendre Georgie: notre père se comportait avec lui comme il le faisait avec moi. Je commençais à ressentir le besoin de m'attacher à mon petit frère, j'avais enfin la pensée que je ne serai plus seule au niveau de la famille. Encore, fallait-il qu'il reste ici, ce serait bien compliqué connaissant notre père. « Je ne peux que confirmer tes propos. Il ne répond jamais aux questions, j'ai du lui en poser une centaine je n'ai jamais eu le droit de réponses. Enfin maintenant j'ai ma réponse, mais d'une autre manière, sur la question suivante: Pourquoi tu viens me voir que tous les trente-six du mois? » J'avais la réponse juste en face de moi, un petit frère qui n'avait pas beaucoup de différences d'âge avec moi. Petit frère ou pas, ses questions sur ma vie, sur mon petit ami me mettait mal à l'aise et j'en avais marre. Alors, sans que je prenne le temps de réfléchir je le menaçais d'aller le pendre par les pieds dans la forêt et d'attendre qu'il se fasse manger par un tigre. Jamais il ne s'était produit un truc pareil, j'aurai pensé que cela l'aurait fait peur, mais non. Il me répondit alors qu'il avait fait des recherches, pour une raison que j'ignorais, et qu'il n'y avait pas de tigres ici. Il était bizarre. Qui faisait des recherches pareils? J'avais arqué un sourcil et ma grand-mère n'avait rien répondu, préférant boire sa tasse de thé. Elle qui était du genre à dire que c'était vrai quand il le fallait, elle se débinait. J'hallucinais. Je préférais ne rien répondre, ne voulait pas passer pour une sœur très chiante.

On avait beau être de la famille, et avoir le même air sur le visage, je n'arrivais pas à me mettre en tête que c'était mon frère. Sans doute, il me fallait le temps pour digérer la nouvelle et du temps j'en aurais plein à présent. Je m'étais montrée méchante, piquante même, et ce n'était pas ce que j'aurai voulu. Il ne voulait pas me blesser, il avait sans doute remarquer ma peine, mon malaise face à ses propos. Je ne lui en voulais pas, ce n'était pas de sa faute, après tout il voulait juste en apprendre plus sur sa famille. « Il a raison Gemma, je pense que ton père serait le mieux placé, pour exposer la situation pour vous deux. Et je compte bien le faire parler. » Elle lui en voulait aussi, je l'entendais dans l'intonation de sa voix. Mon dieu, les prochaines semaines seraient mouvementées. Je me demandais où est ce que je pourrais trouver refuge si je voulais sortir d'un environnement pesant, la plage serait le meilleur endroit pour méditer. Je n'avais plus le droit d'aller à la falaise, ma grand-mère avait peur qu'avec ma tête brulée je m'amuse toujours à sauter du haut pour me baigner. En tout cas ma grand-mère lui avait demandé s'il avait une petite-amie. Intéressant comme question, j'avais mon regard posé sur mon cadet qui avait fait de grands yeux tout paniqué. Bon la réponse était clairement non avant qu'il n'ouvre la bouche. Pourtant c'était des choses auxquels on s'intéressait à son âge. Fallait croire que lui, non. « Oh. » Fit ma grand-mère alors que moi je n'étais pas si surprise que ça. Il n'avait pas l'air du stéréotype geek: boutonneux, des lunettes à la monture si épaisse qu'elle cachait les verres, les chemises à carreaux dans le pantalon bien serré. Non. « Du coup, tu fais quoi de ton temps libre? » Cela avait attisé ma curiosité, et je souhaitais savoir si c'était vraiment un cas insociable. Il faudrait que je le déride un peu en le poussant dans des extrêmes indescriptibles. J'étais toujours en train de le regarder quand il demandait s'il pouvait visiter l'île, pour l'instant plus précisément la maison. « Très bonne idée, tu t'en occupes Gemma? » Ma grand-mère me fit un grand sourire et j'acquiesçai avant de me lever. « Je vais déjà te montrer ta chambre, comme ça tu pourras installer tes affaires. » déclarais-je en prenant la direction de l'escalier en bois.
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